Il est de ces jeux qui se veulent résolument rétro. Que ce soit par leur aspect graphique qui rappelle l’ère 8-bits ou par un gameplay rappelant l’âge d’or de l’arcade. Né lors d’une game jam à Toronto, Super Time Force prend le parti d’une esthétique 2D tout en pixel art basé sur un gameplay difficile à expliquer mais accrocheur qui se base sur le principe de mort. Votre mission si vous l’acceptez : sauver le monde ainsi que… l’Atlantide ! Challenge accepted ?
La mort vous va si bien
La mort arrive souvent quand on s’y attend le moins et on ne meurt qu’une fois. Du moins dans la réalité. Super Time Force, lui, vous oblige à mourir, et à mourir un bon nombre de fois qui plus est ! Votre espérance de vie est fixée à soixante secondes mais vous pouvez grappiller quelques secondes de vie supplémentaire et surtout revenir dans le passé (environ trente fois par niveau) afin de corriger vos erreurs. Cerise sur le gâteau, vous n’êtes pas obligé de reprendre le même personnage que celui qui vient de mourir. Vous pouvez ainsi varier les plaisirs puisque Super Time Force propose dès le début de choisir trois personnages avec des aptitudes et caractéristiques différentes. Jean Rambois dispose d'une mitrailleuse qui arrose vite et large, les tirs d'Aimy McKillin rebondissent sur les surfaces ou les traversent, tandis que Shieldy Blockerson peut renvoyer les balles ou créer un champ protecteur. Autant dire que ces personnages sont complémentaires et vous avez plutôt intérêt à varier leurs utilisations. Au fur et à mesure des niveaux, vous aurez l’occasion d’agrandir cette bande de joyeux lurons en sauvant tour à tour un dinosaure adepte de skateboard et de crachats d'acide, un jedi ventripotent, Merlin, une véritable bouse péteuse sur pattes ou encore un dauphin doté d'un fusil d'assaut, naturellement baptisé Dolphin Lungren. Bien d’autres surprises vous attendent.
We love 80’s
Super Time Force rend sans cesse hommage aux jeux vidéo des années 80-90, certes en les parodiant sur les bords, mais il est sincère et veut bien faire. Le jeu possède un gameplay assez difficile à expliquer mais qui une fois pris en main est instinctif. Ne vous inquiétez pas, le didacticiel en introduction du jeu remplit son boulot avec honneur. Pour faire simple, disons que Capybara Games a mis en place un système de "coopération solitaire" qui offre la possibilité de se faire aider par ses incarnations antérieures. Quand votre personnage tombe au combat ou que vous remontez volontairement le cours du temps, vous avez le choix de reprendre à n'importe quel endroit de votre parcours passé, avec un nouveau personnage - identique ou non - qui sera épaulé par le précédent. Et comme les fantômes d’essais précédents s'accumulent à chaque rembobinage, on se retrouve vite avec un renfort conséquent. Mais le gameplay ne s’arrête – heureusement – pas là. Vous pouvez aussi empêcher la mort d'un avatar passé, ce dernier devient alors un power-up à ramasser sur le lieu de son décès. Une fois le fantôme absorbé, on gagne non seulement son attaque tout en gardant celle du personnage actuel, mais on peut aussi encaisser un coup sans périr. Cependant, il est impossible d’accumuler les attaques, votre personnage ne garde finalement que l’attaque du dernier fantôme absorbé. Cette idée de gameplay est particulière efficace contre les boss, que l'on affronte avec un chrono souvent bien entamé. Il s’agit donc d’une aide non négligeable. Mais lorsque l’on allie tous ces avatars, l’action devient un peu brouillonne, ce qui provoque généralement des morts idiotes.
Pixel art mais pas que
A l'exception du premier et du dernier, l'ensemble des stages est accessible selon votre gré et dans l’ordre que vous désirez, à la manière d’un Mega Man par exemple. Les premiers stages sont pensés pour que vous imprégniez les idées de gameplay et les astuces dans votre ciboulot, il s’avère donc stratégique de bien choisir l’ordre dans lequel on veut effectuer les niveaux. Cependant, au fil de l’aventure, on ressent que les stages sont moins inspirés et plus génériques qu’au début. La direction artistique reste toutefois cohérente et soignée en toutes circonstances. Sur le plan graphique, Super Time Force fourmille de jolies explosions de pixels, de détails amusants et d’effets de mise en scène. Le jeu ravira donc les amateurs de pixel art ou de jeux rétro. Niveau contenu, le jeu regorge d’éléments à débloquer et à collectionner. Malheureusement, Super Time Force se termine assez rapidement lors de la première session, comptez environ trois heures. Il possède toutefois une énorme rejouabilité. De plus, un mode Super Hardcore est disponible après votre premier run et vous oblige à limiter le nombre de rembobinages et à changer de personnage lorsque vous mourrez.
Points forts
- Du pixel art !
- Le principe de rembobinage
- Prise en main instinctive
- Des boss, de l’humour et une direction artistique sans faille
Points faibles
- Un peu court si on le finit en ligne droite
- Action brouillonne lorsqu’il y a beaucoup d’avatars
Super Time Force est un pot-pourri qui contient de l’humour, de l’action frénétique et de la réflexion ingénieuse. Il fait passer un agréable moment et remporte facilement la sympathie du joueur. Le tout est superbement enrobé par une qualité graphique tout en pixels avec un fourmillement d’effets. Il ne vous reste plus qu’à relever le défi Super Time Force !