Ce n'est pas toujours facile de se plier à la sacro-sainte doctrine des cinq fruits et légumes par jour. L'exercice devient encore plus périlleux lorsque des hordes de morts-vivants s'attaquent à votre potager. Vous l'avez compris, il vous faudra défendre chèrement votre équilibre alimentaire. Préparez vos armes, les zombies sont de retour et ils comptent bien transformer votre jardin en véritable champ de bataille.
Véritable bijou du genre pour certains, soufflet overhypé pour d'autres, dans tous les cas il était bien difficile de passer à côté de la déferlante Plantes contre Zombies ces dernières années. La licence de PopCap Games a été déclinée à toutes les sauces et a investi tous les supports du PC au smartphone en passant par les consoles de salon. L'origine de ce phénomène est un tower defense au gameplay assez limité mais faisant preuve de beaucoup d'humour. Le but est simple : défendre son jardin face à des vagues de zombies en cultivant des plantes particulièrement douées dans le domaine de l'autodéfense. La franchise nous revient aujourd'hui dans une forme totalement renouvelée : on passe du tower defense sur un damier à un TPS qui vous plonge au cœur de l'action. Dans le même élan, le premier titre était peut-être essentiellement solo, mais celui-ci est tout entier tourné vers le multijoueur.
Des légumes qui ont la classe
Vous êtes prévenu, Garden Warfare est donc un TPS axé multijoueur. Comprenez par là que vous y incarnez une plante chargée de défendre son lopin de terre en compagnie de ses congénères, ou un méchant zombie crachant violemment sa haine du monde vivant. Dans chaque camp, vous allez avoir accès à quatre classes spécifiques et bien différentes les unes des autres. Leurs armes sont différentes et elles disposent chacune de trois compétences propres. Les amoureux du monde végétal peuvent ainsi se projeter dans les cosses d'un redoutable pisto-pois, un vaillant soldat armé de redoutables fayots péteurs et pouvant se transformer en véritable sulfateuse. Si vous êtes plutôt du genre altruiste, vous opterez peut-être pour le tournesol, le soigneur du groupe. Le mordeur est une fleur carnivore coriace au corps-à-corps, capable de creuser des galeries sous terre et de gober d'une seule bouchée les ennemis qu'elle prend par surprise. Attention, elle devient alors plus lente et inoffensive le temps de digérer le pauvre bougre. Le dernier représentant de cet escadron potager est le cactus, un sniper disposant notamment d'un drone volant, une gousse d'ail fragile mais capable de déployer des maïs explosifs.
Des zombies multitâches
L'inventaire de ces grosses légumes vous semble fantaisiste ? Attendez d'avoir un aperçu des différents morts-vivants que vous pouvez diriger. Le fantassin est certainement le plus classique, on retient surtout sa faculté à utiliser une sorte de jetpack pour atteindre des positions en hauteur. Le scientifique est un peu plus étonnant puisqu'il est capable d'utiliser un téléporteur pour passer derrière les lignes ennemies ou de déployer une balise qui va soigner ses collègues. Le sportif ne fait pas dans la dentelle, c'est le zombie le plus résistant et il n'hésite pas à sprinter dans le tas et à jeter des diablotins, de petits morts-vivants kamikazes. Reste enfin l'ingénieur, un beau bourrin qui chevauche son marteau-piqueur pour prendre de la vitesse et qui peut déployer un drone volant à la manière du cactus. L'autre particularité de l'ingénieur tient à sa faculté de bidouiller le matériel. Il est ainsi capable de mettre en route des téléporteurs qui seront bien utiles à l'équipe sur les plus grandes maps, en reliant des points prédéterminés sur la carte, ce qui permet généralement de prendre les ennemis à revers. Autant dire que ce n'est pas un rôle à prendre à la légère !
Un champ de bataille à labourer
Si ce Garden Warfare est indéniablement plus orienté action que ses prédécesseurs, on y retrouve tout de même une petite dimension tower defense. En effet, des pots de fleurs vierges parsèment les maps et attendent sagement qu'une belle plante vienne y mettre sa petite graine. Votre amour de la botanique vous permettra de faire pousser des tourelles défensives ou des petits tournesols capables de soigner votre équipe. On retrouve un principe équivalent chez les zombies qui sont capables d'invoquer d'autres morts-vivants. Vous vous dites que vous pourrez bientôt être à la tête d'une véritable armada ? Minute papillon, vous devez utiliser des vignettes disponibles en nombre limité à chaque fois que vous voulez faire pousser une plante ou invoquer un zombie. C'est là que les choses se compliquent, car pour récupérer ces fameuses vignettes il faut accumuler suffisamment de pièces dans le jeu puis s'offrir des packs de vignettes dans la boutique. Attention, la composition de ces fameux packs est aléatoire et vous ne la connaissez pas avant d'avoir ouvert le booster que vous venez d'acheter.
Un bac à légumes plutôt vide
On ne va pas se le cacher, le fun est au rendez-vous. Les parties sont endiablées autant en coopération que dans les modes compétitifs. Le mode Jardin Ops permet ainsi à quatre plantes vertes de défendre chèrement leur jardin contre une dizaine de zombies contrôlés par l'IA. La version Xbox 360 ne propose malheureusement pas de mode coop offline, le split screen est réservé à la version Xbox One. Si vous voulez contrôler des zombies, il faut chercher du côté des modes compétitifs qui rassemblent jusqu'à 24 joueurs en ligne. On retrouve alors du team deathmatch assez classique et une variante intitulée Jardins et cimetières. Cette dernière nous entraîne sur de grandes maps où les morts-vivants doivent capturer cinq objectifs les uns après les autres. Ce mode est bien conçu mais on finit quand même par s'en lasser. Le jeu regorge de bonnes idées mais peine à se renouveler, les parties finissent par se ressembler et on regrette qu'il n'y ait pas davantage de contenu proposé. D'autres modes auraient été les bienvenus et on ne comprend pas pourquoi le mode écran partagé s'est fait la malle de cette version.
Un farming qui finit par lasser
Vous êtes du genre philosophe et vous vous dites que vous allez quand même profiter du jeu en le dégustant à petites doses ? Manque de chance, le système de progression hyper frustrant ne vous laissera pas ce petit plaisir. On monte le niveau de chacune des classes de manière individuelle en réussissant des défis prédéfinis. Jusque-là tout va bien, les choses se corsent lorsqu'on creuse un peu. En effet, les vignettes achetées au prix fort mais distribuées aléatoirement permettent de mettre la main sur des éléments de personnalisation et des améliorations pour chacune des classes, mais aussi sur des versions alternatives plus puissantes des différents combattants. Le pisto-pois peut ainsi envoyer des projectiles empoisonnés ou réfrigérants. C'est plutôt alléchant sur le papier, mais dans les faits on passe son temps à farmer en espérant tomber sur des améliorations intéressantes ou sur des morceaux de personnages rares... On se retrouve finalement avec un système qui semble tout droit issu d'un free-to-play. On peut donc logiquement se poser la question : faut-il s'attendre à voir débarquer des achats intégrés afin de faciliter cette progression laborieuse ? Les plus paranos répondront qu'il s'agit simplement d'un plan marketing bien huilé.
Points forts
- L'humour toujours aussi présent
- Des classes vraiment différentes
- Un gameplay riche et complet
Points faibles
- Un système de progression parfois frustrant
- Un contenu un peu limité
- Un matchmaking pas toujours au point
- Pas de coop locale dans cette version
- Des textures qui mettent du temps à s'afficher
Plantes contre Zombies : Garden Warfare est un jeu dans lequel on s'amuse sincèrement. Le gameplay est riche et bien conçu, l'univers est vraiment drôle et les parties en ligne ne manquent pas de sel. Malheureusement, l'absence de multi locale a du mal à passer, le contenu est très limité et on est contraint de tourner en rond des heures durant dans les mêmes maps pour débloquer la moindre amélioration. A moins bien entendu qu'un système de micro-transactions finisse tôt ou tard par s'inviter dans la boutique intégrée du jeu...