TxK est un jeu qui pourrait se résumer à son titre. A priori mystérieux, voire presque ésotérique, ce nom fait en réalité référence à Tempest 2000, autrement appelé T2K. Le décor est déjà posé, TxK annonce la couleur en se présentant d'emblée comme le fier descendant de la série des Tempest et les amateurs de shoot'em up savent déjà ce qui les attend. On retrouve d'ailleurs Llamasoft et ce bon vieux Jeff Minter aux manettes de ce titre Vita. L'ami des lamas et des expériences psychédéliques s'était fait discret depuis la sortie de Space Giraffe et de Space Invaders Extreme, ne travaillant plus que sur des projets plutôt modestes destinés aux surfaces tactiles. TxK représente donc à la fois un come-back et un retour aux sources pour ce créateur hors du commun.

Dis papa, c'est quoi un tube shooter ?

Le tube shooter n'est clairement pas le sous-genre le mieux représenté dans la grande famille des shmup, et à ce titre il mérite certainement un petit éclaircissement. Le principe en est simple, ici il n'est pas question de se déplacer librement, mais seulement sur un axe qui peut faire le tour de l'écran à la façon d'un tube. Les ennemis arrivent du bas de ce tube et il faut généralement les dégommer avant qu'ils n’atteignent la hauteur du vaisseau. En somme, TxK est un jeu dans lequel on se contente d'aller vers la droite ou vers la gauche tout en tirant comme un petit fou. Il y a bien entendu quelques finesses, la centaine de niveaux proposent ainsi des figures qui peuvent être très différentes. Notre vaisseau, qui ressemble étrangement à une pince de crabe, se retrouve parfois sur des figures fermées dont il peut faire le tour, et parfois sur des axes ouverts sur lesquels il ne peut que réaliser que des allers-retours. Ajoutez à cela des bonus qui vous permettent de sauter au-dessus de la mêlée, d'améliorer votre puissance de tir ou d'appeler à la rescousse un petit drone teigneux et truffé de piquants... Vous avez toujours peur de tomber dans la routine ? Vous pouvez vous rassurer, la difficulté est grandissante et le challenge parvient toujours à se renouveler.

Contre-intuitif et pourtant tellement jouissif

Pas la peine d'être extralucide pour se douter que le jeu va vous balancer petit à petit de plus en plus d'ennemis et que ces derniers seront de plus en plus coriaces. Là où les choses deviennent intéressantes, c'est que les comportements de ces fameux ennemis n'auront de cesse de vous surprendre. Certains vous laisseront ce qui ressemble fort à des suicide bullets tandis que d'autres ont des attaques qui traversent instantanément tout le tube sur sa longueur. Il faudra régulièrement adapter votre façon de jouer à ces nouveaux éléments. On ne garde pas ses bonus en passant d'un niveau à l'autre, aussi faut-il toujours rester vigilant quand on arrive sur une nouvelle figure. Certaines d'entre-elles se feront un plaisir de jouer avec vos nerfs en tournant dans tous les sens, en se déformant, en envoyant parfois le vaisseau à l'extérieur du tube traditionnel... On perd régulièrement ses repères en jouant à TxK, on ne distingue plus sa gauche de sa droite, on ne sait plus si on est en haut ou en bas, à la intérieur ou à l'extérieur de la structure, mais c'est justement cet aspect contre-intuitif du gameplay qui le rend aussi intéressant et addictif.

Bref, préparez-vous à perdre la tête et à aimer ça, à peine vous aurez l'impression d'avoir maîtrisé une nouvelle variation du gameplay qu'il vous faudra prendre en compte une autre nouveauté. Si la difficulté est au rendez-vous, elle n'est pas pour autant trop punitive puisque vous pouvez aussi recommencer le trip à partir de n'importe quel niveau débloqué avec le nombre de vies que vous aviez en le découvrant. Les plus téméraires iront même jusqu'à s'essayer au scoring en allumant les ennemis le plus tôt possible, en optimisant l'usage de la seule bombe disponible par niveau, et en visitant des stages bonus proprement hypnotiques. Si cet inventaire ne vous a pas convaincu d'essayer TxK, ne tentez pas le diable, vous n'êtes peut-être tout simplement pas sensible à la poésie de ce titre, mais vous manquerez quand même un tube shooter vectoriel exceptionnel et servi avec une bande-son aussi perchée que l'est son rendu visuel.