Après avoir porté une bonne partie des titres de la série des Ys sur notre continent via la PSP, l'éditeur XSEED Games a pu compter cette fois-ci sur le soutien de NIS America pour transposer les toutes dernières aventures d'Adol Christin sur les Vita européennes. Il s'agit plus exactement du second remake de Ys IV : Mask of the Sun qui s'engouffre dans la brèche ouverte par Ys Seven pour moderniser encore un peu plus la série.
Si vous ne connaissez pas encore le nom de Ys, sachez qu'il s'agit pourtant de la saga phare du studio Nihon Falcom. Une série d'action-RPG ayant vu le jour en 1987 au Japon et qui, en l'espace de quelques décennies, a colonisé de très nombreux supports différents. En ce qui nous concerne, il nous aura fallu patienter une éternité avant de pouvoir découvrir enfin quelques-uns des épisodes de la franchise à travers un certain nombre de remakes sympathiques, notamment sur PSP. Premier volet conçu pour la PlayStation Vita, Ys : Memories of Celceta est un nouveau remake de Ys IV : Mask of the Sun, un titre sorti initialement sur Super Famicom au Japon (avec une version différente sur PC Engine) et qui avait connu une première refonte sur PS2 (inédite en Europe).
Quand Falcom déterre ses reliques
Ce second remake se charge en tout cas de dépoussiérer complètement le soft original en s'appuyant sur un grand nombre d'idées mises en place dans l'excellent Ys Seven. Si ce nouveau périple d'Adol Christin débute de manière archi classique par une histoire d'amnésie et de relique dotée de pouvoirs mystérieux, il faut préciser que Falcom a tout de même pris la peine de modifier le fond de l'histoire en lui insufflant une dimension un peu plus sombre, faite de complots et de trahisons. Le résultat se révèle finalement plutôt convaincant, même s'il faut nécessairement comprendre un petit peu l'anglais pour suivre les dialogues non traduits dans notre langue. Le doublage japonais n'a pas non plus été conservé, les voix anglaises n'étant pas toutes judicieusement choisies, mais il faudra s'en contenter. Pour le reste, Ys : Memories of Celceta ne déçoit pas et nous entraîne pendant près de 25 heures dans un voyage typé rétro dans lequel on ne s'ennuie pas une seconde !
Un action-RPG survitaminé
A l'instar de Ys Seven, le joueur a la possibilité de contrôler tout un groupe de braves, et pas seulement Adol Christin, le héros attitré de la franchise. Le groupe actif est composé de trois personnages que l'on peut contrôler librement en passant de l'un à l'autre de manière quasi instantanée. Le fait de pouvoir passer ainsi très rapidement d'un héros à un autre est loin d'être anodin puisque les monstres possèdent chacun des caractéristiques qui les rendent bien souvent vulnérables à un seul type d'arme. Autrement dit, selon la nature des créatures que vous affronterez, vous devrez nécessairement changer de personnage régulièrement si vous voulez occire vos adversaires efficacement. Chacun dispose d'ailleurs de ses propres skills, et plus vous y aurez recours, plus leur niveau d'efficacité augmentera. La fougue et la frénésie qui caractérisent les affrontements ayant fait la réputation de la série sont bel et bien au rendez-vous, tant les coups partent à une vitesse vertigineuse et s'enchaînent sans la moindre baisse de régime.
On peut ainsi traverser plusieurs zones en quelques secondes seulement et éliminer une dizaine de monstres dans le même laps de temps, sans pour autant que cela ne vienne nuire à la richesse du système de combat. En effet, divers bonus nous sont octroyés lorsqu'on effectue des combos aériens, que l'on achève un ennemi à l'aide d'une skill ou que l'on parvient à réaliser des esquives et des gardes parfaites. Tout cela se traduit par des gains divers et variés qui peuvent aller jusqu'à rendre l'équipe temporairement invincible ou ralentir les ennemis. A noter que le pavé tactile arrière permet de modifier l'attitude des alliés pour les rendre plus ou moins agressifs tandis que l'écran tactile avant sert à ajuster l'éloignement de la caméra. Et en dépit de quelques errances de pathfinding, l'IA s'en sort plutôt bien puisque les compagnons ne restent jamais passifs, sauf lorsqu'ils sont à court de points de vie, ce dont on ne leur tiendra pas rigueur puisqu'ils ont au moins la décence de ne pas mourir quand on ne les contrôle pas directement.
La base du système de combat reste néanmoins d'exploiter la faiblesse de l'adversaire en le frappant avec l'arme face à laquelle il est particulièrement vulnérable. Concrètement, chaque personnage possède une arme de type tranchant, perçant ou contondant, et il convient donc de switcher régulièrement entre ses héros pour expédier ses ennemis le plus vite possible. Adol et ses compagnons disposent par ailleurs chacun d'aptitudes uniques, l'un pouvant crocheter les serrures, tandis qu'un autre sera capable d'atteindre les mécanismes éloignés avec sa lance, etc. Six personnages charismatiques rejoignent ainsi notre équipe au fil de l'aventure, Adol se chargeant quant à lui de collecter les orbes de souvenirs pour tenter de lever le voile qui entoure son passé. L'exploration reste d'ailleurs une composante essentielle de l'aventure puisque l'une des missions principales consiste à cartographier les contrées sauvages pour tenter d'atteindre les 100%.
25 heures de bonheur old-school
Les environnements renferment tous de nombreux points de ressources associés au craft, une idée déjà mise en place avec brio dans Ys Seven. La possibilité de synthétiser des armes et des accessoires implique ainsi la présence de très nombreux gisements de matériaux à exploiter pour mettre la main sur l'ensemble des éléments nécessaires à la conception d'objets de toutes sortes. On peut aussi renforcer ses armes en y ajoutant des effets supplémentaires (poison, absorption de HP, paralysie, brûlure...), et il en va de même pour les armures (regain de HP, défense ou vitesse accrue, plus de résistance aux altérations d'état). Une flopée d'artefacts viennent par ailleurs pimenter le déroulement de la progression, notamment dans les donjons, en nous conférant de nouveaux pouvoirs, comme le fait de se miniaturiser ou d'équiper une écaille magique pour évoluer sous l'eau.
A l'instar de Ys Seven, Ys : Memories of Celceta se révèle globalement moins hardcore que ses aînés et autorise la sauvegarde n'importe où avec la possibilité de regagner ses HP automatiquement lorsqu'on se trouve en extérieur (ou via un artefact le reste du temps). Malgré tout, le challenge reste bien présent et les joueurs auront fort à faire s'ils veulent compléter le jeu dans son intégralité, surtout s'ils s'attaquent au quatrième niveau de difficulté. Chaque face-à-face avec un boss est un moment de très haute tension où il faut se surpasser afin de terrasser des monstres gigantesques en multipliant les esquives pour éviter de finir en charpie. Sans doute un peu moins ardus que dans les précédents opus, ne serait-ce que parce qu'on dispose d'un nombre d'items de soin impressionnant, ces combats n'en restent pas moins intenses et impliquent bien souvent une bonne préparation et un choix judicieux des compagnons et de leurs techniques. Qui plus est, les musiques d'inspiration rock progressif rendent la bande-son assez exceptionnelle, une constante depuis les débuts de la série. Avoisinant les 25 heures de jeu, l'aventure comporte son lot de quêtes optionnelles et de trésors cachés à localiser. Un mode Boss Rush est d'ailleurs à débloquer une fois le jeu terminé.
Points forts
- Un action-RPG old-school bien ficelé.
- Les musiques rythmées, bien dans la tradition de la série.
- Joli character design.
- Gameplay vraiment prenant.
- 6 personnages complémentaires.
- Pas mal de missions optionnelles.
- 4 niveaux de difficultés différents.
- Bonne durée de vie (environ 25 heures).
- Le mode Time Attack (Boss Rush) à débloquer.
Points faibles
- Les trop nombreux chargements entre les zones.
- Pas de voix jap ni de textes en français.
- Le scénario un peu trop conventionnel.
- La profusion de potions casse un peu le challenge.
La saga Ys n'a pas encore dit son dernier mot et ce nouvel opus nous donne l'occasion de replonger dans un voyage épique à l'ambiance rétro vraiment appréciable. Si le soft ne fait pas preuve d'une grande originalité, il mise tout sur son action ultra rythmée, ses déplacements rapides à souhait et ses enchaînements de coups frénétiques qui rendent le gameplay vraiment accrocheur du début à la fin. Un action-RPG à l'ancienne qui ne manquera pas de faire des heureux !