Grande habituée de la PSP, la licence Invizimals a aussi droit à ses versions PS3, en témoigne cet épisode baptisé Le Royaume Perdu. Pour l'occasion, le titre laisse de côté la réalité augmentée pour prendre une orientation action / aventure en vue à la troisième personne, sans pour autant négliger les duels entre créatures. Sur le papier, l'idée est plutôt bonne, encore faut-il que le gameplay suive...
D'étranges robots ont envahi le Royaume Perdu et se sont emparés d'artefacts anciens. Le jeune Hiro (celui-ci n'est pas roux) décide d'en savoir plus et se lance à leur poursuite. Pour l'aider dans sa quête, il pourra compter sur une dizaine d'Invizimals, qui n'hésiteront pas à lui prêter une partie de leurs pouvoirs magiques. Notre héros ne tarde pas à découvrir que la sombre organisation Xtractor est derrière tout cela. Celle-ci a l'intention de voler l'énergie des Invizimals afin d'en tirer profit. Vous l'aurez compris, le scénario du jeu n'est pas des plus palpitants, il nous donne surtout l'occasion d'explorer des environnements certes colorés, mais dont la réalisation se situe bien en deçà de la moyenne. Ajoutons à cela un level design archaïque, des chutes de framerate fréquentes, une bande-son quasi inaudible et un doublage français catastrophique. Oui, je donne le ton dès le début du test. Et si vous pensez que le gameplay rehausse le niveau, vous vous trompez lourdement.
Un gameplay mou et sans saveur
Vous incarnez donc le jeune Hiro, capable de se transformer en Invizimal aux capacités uniques. Au fur et à mesure de votre progression, vous croiserez la route de nouvelles créatures qui, après avoir été vaincues au terme d’un duel à base de QTE, vous accorderont leurs pouvoirs. Au total, 16 transformations sont disponibles dans le mode Aventure. Citons en vrac Ocelotl, un félin extrêmement agile capable de grimper sur certaines surfaces, Shizoku, le cochon qui manie le shuriken comme personne ou encore Zaphyra, une panthère passée maître dans l'art de la télékinésie. Les Invizimals sont également experts du combat à mains nues, seul recours pour se débarrasser des ennemis au QI inférieur à celui d'une huître.
Les étincelles que vous ramassez partout sur la carte ou en détruisant divers éléments du décor vous permettent d'acheter de nouveaux combos. Un principe ultra classique qui ne parvient même pas à sauver la lourdeur des affrontements. Les problèmes de caméra sont récurrents et rendent les sauts particulièrement pénibles à gérer. Tout cela finit par lasser le joueur au bout de quelques minutes, d'autant plus que la progression est dénuée de réels objectifs. Pas un boss ne vient rythmer l'aventure (sauf à la fin, bien évidemment). On a donc tôt fait de se rabattre sur le mode Combat, au cœur de la série depuis ses débuts, en espérant qu'il soit à la hauteur. Terrible erreur...
Un mode Combat soporifique
Commençons ce paragraphe sur une bonne note : le nombre d'Invizimals. Il y en a plus d'une centaine, que vous débloquez via le mode Aventure ou en dépensant des étincelles spéciales dans la boutique. Celle-ci vous donne également la possibilité d’acheter des vecteurs, compétences spéciales à utiliser en combat (soins, boost d’endurance, etc.). Une fois votre créature choisie, il ne vous reste plus qu’à vous jeter dans l’arène pour un match « endiablé ». Le soufflé retombe bien vite lorsque l’on constate que le principe n’a guère évolué depuis les précédents opus. Il s’agit toujours de vider la barre de vie de votre adversaire en lui administrant différents coups, assignés aux quatre touches faciales de la manette. Pressez les boutons au bon moment pour infliger des dégâts supplémentaires, en veillant à ne pas vider votre jauge d’endurance. A chaque fin de match, vous recevez des points d’expérience pour votre créature et vous-même, permettant de booster ses caractéristiques et de déverrouiller de nouvelles arènes et des vecteurs. Bref, tout cela sent le réchauffé et n’incite pas le joueur à prolonger la partie, d’autant plus que les combats sont aussi mous et ennuyeux que dans le mode Aventure. Reste la possibilité d’affronter d’autres joueurs ou des amis en local ou en ligne et le transfert d’Invizimals issus de l’épisode Alliance sur Vita, mais cela ne pèse pas bien lourd dans la balance…
Points forts
- Les différentes transformations
- La centaine d’Invizimals à collectionner
- Plaira peut-être aux jeunes
Points faibles
- Le gameplay soporifique
- La réalisation graphique et sonore à la ramasse
- Les chutes de framerate
- Les problèmes de caméra
- Un mode Aventure dénué d’intérêt
- Un mode Combat beaucoup trop mollasson
Invizimals : Le Royaume Perdu sur PS3 ne restera clairement pas dans les annales. Le gameplay rigide, le level design désuet, la réalisation catastrophique et les soucis de framerate dissuadent le joueur dès la première demi-heure. Un jeu à conseiller aux plus jeunes, et encore, lorsque l’on examine la concurrence avec un jeu comme Skylanders, on se dit que le choix est vite fait.