Turbo conte l'histoire d'un escargot de jardin qui, las de sa vie de traîne-coquille et d'ouvrier dans une plantation de tomates, entretient des rêves de grande vitesse. Alors qu'il observe les voitures au-dessus d'une autoroute, un accident va se produire, dotant le minuscule escargot de capacités extraordinaires, le transformant en véritable bolide de course. En toute logique, Turbo aurait dû être un jeu de course, mais Monkey Bar Games, développeur de Turbo : Equipe de Cascadeurs, a décidé de prendre tout le monde à contre-pied en proposant... un jeu de skate. Oui oui, un jeu de skate.

Des escargots qui font du skate en faisant des bruits de motos

A l'exception d'un didacticiel qui vous permettra d'appréhender les quelques mécaniques du jeu, que vous expédierez en deux temps trois mouvements, vous vous trouverez vite confronté au mode solo. Ici, vous avez la possibilité d'incarner 1 des 4 protagonistes du film d'animation, chacun jouissant de caractéristiques qui diffèrent sensiblement de l'un à l'autre. Figures, sauts, vitesse, autant de paramètres qui varient selon l'escargot pour lequel vous opterez. Chacun dispose également de capacités spéciales, uniquement déclenchables une fois suffisamment de points engrangés, que vous cumulerez de différentes manières. A l'instar d'un Tony Hawk Pro Skater, vous disposez d'une carte jouable sur 6 au total, dans laquelle il vous faudra répondre à plusieurs objectifs dans un temps imparti afin de débloquer la carte suivante. Lesdits objectifs rappelleront quelques souvenirs à certains : réaliser un minimum de points en enchaînant les figures, collecter toutes les lettres du mot TURBO disséminées aux quatre coins de la map ou réaliser certains tricks au-dessus de tel ou tel élément du décor, autant de conditions à remplir qui rappellent furieusement l'inénarrable Tony Hawk.

Les commandes sont basiques, vous accélérez avec une touche, vous sautez avec une autre, et vous réalisez des tricks aériens au sol ou en l'air à l'aide du stick analogique gauche. Les décors marquants du film ont été remaniés pour l'occasion, proposant quantité de rampes, de tremplins et autres half-pipes favorisant l'accomplissement de vos prouesses d'escargot skateur. A mesure que vous enchaînez les figures, deux jauges se remplissent. La première est celle qui totalise les points de vos tricks. A compter du moment où vous exécutez votre première figure, vous disposez d'une grosse poignée de secondes pour en réaliser une autre. Si vous ne chutez pas dans ce laps de temps, chaque nouvelle cascade ajoute un multiplicateur de points allant jusqu'à x10, ce qui vous autorisera sans aucune difficulté à réaliser des combos affichant 6 chiffres au compteur. La seconde est votre jauge « spéciale », qui se remplira en fonction de vos combos, soit très rapidement. Vous déclenchez alors votre compétence « spéciale » (en général un boost de vitesse ou de saut en fonction de l'escargot choisi) favorisant l'accès à certaines parties du décor contenant des items à collecter pour remplir certains objectifs. En plus de permettre de débloquer l'ensemble des cartes disponibles, les objectifs apportent leur lot de customisations, de la coquille de couleur au sticker à coller dessus. De plus, certains items pouvant être collectés dans les niveaux sont nécessaires à l'optimisation de telle ou telle compétence de votre gastéropode (augmentation de la vitesse, de l'aisance à rentrer des tricks...), même si leur collecte reste tout à fait accessoire pour débloquer le contenu jouable de Turbo : Equipe de Cascadeurs. Car du contenu, il y en a peu, et il ne vous faudra pas longtemps pour le débloquer.

Un contenu trop chiche, même pour les plus petits

Seulement 6 cartes, des objectifs identiques d'un parcours à l'autre : Turbo : Equipe de Cascadeurs propose un contenu tout à fait famélique, et vous accéderez à tous les environnements en deux heures environ. En effet, les points étant particulièrement faciles à engranger, et les objectifs y étant associés augmentant à mesure que vous les remplissez, il vous suffira d'enchaîner deux ou trois fois chaque carte pour débloquer la suivante, en vous focalisant sur les figures qui bénéficient, rappelons-le, d'un multiplicateur de score. L'intérêt de collecter tous les items est bien faible, d'autant que certains d'entre eux sont très difficiles d'accès alors que le jeu vise un public jeune. Ces derniers trouveront sans doute cet univers coloré amusant quelque temps, mais éprouveront des difficultés au départ à bien saisir la façon d'orienter leur escargot lors des réceptions. Le positionnement est parfois confus, tant et si bien qu'en dépit de l'assistance très poussée, on chute sans trop comprendre comment, et on se réceptionne parfaitement sans comprendre non plus pourquoi. La confusion gagne également les niveaux, un peu foutoir, pas spécialement jolis ni franchement inspirés.

La durée de vie ne redore pas le blason de Turbo : Equipe de Cascadeurs. En deux heures, nous l'évoquions plus haut, vous aurez débloqué toutes les cartes. Si encore les objectifs faisaient preuve d'originalité, si la sensation de vitesse et d'énergie était communicative à travers l'écran, l'intérêt de tout collecter, de s'acharner à rentrer les meilleurs combos aurait trouvé sa légitimité. Ce n'est malheureusement pas le cas, les sauts sont assez mous, et c'est assez souvent que l'on manque de vitesse pour rentrer plus d'une figure aérienne. Les possibilités de tricks sont limitées à quelques configurations de touches, et même le joueur le plus jeune peinera à renouveler l'intérêt d'un challenge en filigrane. Le mode multijoueur, jouable à deux en écran splitté n'est guère plus palpitant et se fend même de ralentissements aussi injustifiés qu'handicapants.