Six mois après la sortie d'un premier Wonderbook consacré à l'univers du célèbre Harry Potter, Sony invite les plus jeunes d'entre nous à mener l'enquête en compagnie d'un sympathique détective privé soupçonné du meurtre de son patron.
Basé sur l'univers mondialement connu de l'apprenti-sorcier Harry Potter, Wonderbook : Book of Spells s'était l'an passé révélé assez intéressant en termes d'innovations vidéoludiques, mais plutôt léger au niveau de son contenu comme de son gameplay. Loin des tours de magie et autres sortilèges, Wonderbook : Diggs Détective Privé nous entraîne aujourd'hui dans une aventure rocambolesque mettant en scène un drôle d'insecte affublé d'un chapeau et d'une veste longue dans le plus pur style des films noirs. Accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis par trois cochons policiers aussi patauds que bornés, notre petit héros nommé Diggs nous demande rapidement de l'assister dans sa quête de vérité.
Une utilisation intelligente du Wonderbook
Contrairement à Book of Spells qui nous obligeait à agiter en permanence le PlayStation Move, le gameplay de Diggs Détective Privé se base à 90% sur l'utilisation exclusive du Wonderbook. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, les différentes façons d'interagir avec ce dernier sont diablement efficaces. Tantôt, il faut incliner le livre pour faire glisser les éléments du décor, tantôt il faut frotter énergiquement ses pages pour dissiper du brouillard ou éteindre un feu. On peut aussi faire pivoter notre Wonderbook pour observer certaines scènes sous différents angles, orienter Riggs dans telle ou telle direction ou encore dérouler une corde. La détection de la caméra est très efficace et malgré un petit temps de décalage avec l'écran, l'action reste toujours fluide et intuitive. Bien entendu, s'agissant d'un titre à destination des plus jeunes, le gameplay reste limité et la difficulté des missions proposées est quasiment inexistante mais au niveau technique, le soft est une réussite.
Beau, court... beaucoup trop court !
En ce qui concerne la réalisation, Diggs Détective Privé s'en sort également assez bien avec de nombreuses scènes en 3D entièrement animées et une bande-son digne des meilleurs polars des années 60. Les décors de chaque chapitre semblent surgir sous nos yeux comme par magie lorsque l'on ouvre le livre et le résultat à l'écran est vraiment bluffant, même si la modélisation est quelquefois un peu sommaire. Jouable et esthétiquement honnête, le soft a donc de bons arguments pour séduire son public. Malheureusement, deux défauts de taille viennent quelque peu ternir ce beau tableau. Tout d'abord, la narration manque de pêche et le déroulement de l'histoire s'avère parfois soporifique. Le doublage de Diggs assuré par Patrick Poivey (la voix officielle de Bruce Willis) n'est pas suffisamment dynamique et certains dialogues ont tendance à s'éterniser. Mais le principal défaut de Diggs Détective Privé se situe clairement au niveau de sa durée de vie. En effet, pas plus de deux heures sont nécessaires pour boucler l'aventure et la seule chose que l'on puisse faire, une fois le coupable démasqué, c'est revenir dans les trois chapitres disponibles pour prendre des photos à l'aide du PlayStation Move. Même pour 20 euros, c'est beaucoup trop court. Aussi, il est vivement conseillé de se faire prêter le soft ou de l'acheter d'occasion pour occuper, le temps d'une courte soirée seulement, ses chères têtes blondes.
Points forts
- Bonne mise en scène
- Bande-son inspirée
- Utilisation intelligente du Wonderbook
- Style polar réussi
Points faibles
- Narration mollassonne
- Difficulté inexistante
- Durée de vie ridicule (2 heures environ)
Malgré sa réalisation efficace, son ambiance rétro et son gameplay intelligent, Diggs Détective Privé souffre à la fois d'une narration un peu poussive et d'une durée de vie absolument ridicule. On évitera donc de se le procurer au prix fort sous peine de regretter l'investissement en un temps record.