Yaiba, c'est le nom japonais donné à la partie tranchante d'un sabre. C'est aussi le nom du personnage principal de Ninja Gaiden Z. Un antihéros qui commence son périple en trépassant sous la lame de Ryu Hayabusa, le ninja star de la série. Revenu à la vie par on ne sait pas quel moyen avec en cadeau un bras bionique pour remplacer le membre perdu à sa mort, Yaiba n'a qu'une idée en tête, retrouver Ryu pour déguster sa vengeance, tant pis si le plat est désormais froid. Lorsqu'il revient à la vie, Yaiba ne se trouve plus vraiment dans le monde qu'il a quitté, mais dans un monde infesté de zombies violents et idiots. Que le carnage commence !

Avant même de s'attarder sur le gameplay de Yaiba, impossible de ne pas parler du design très comics dont profite le jeu. La patte artistique change radicalement de celle des précédents opus Ninja Gaiden mais apporte un dynamisme nouveau à la série en multipliant les effets graphiques pour se rapprocher au mieux de planches de BD. Bien sûr, il y a les grosses flaques de sang qui se déversent à l'écran, mais on note aussi des arrêts sur image sur le héros lorsqu'il déclenche un type d'attaque pour la première fois. Il prend aussi la pose lorsqu'il termine l'exécution d'une technique spéciale, toujours bien conscient de la classe qu'il dégage. La petite cerise sur le gâteau en termes d'esthétique est l'ajout d'effets spéciaux dessinés et animés à la main, notamment durant la séquence d'introduction, pourtant réalisée avec le moteur du jeu. Avant même de jouer, nous sommes donc déjà éblouis par la réalisation.

En tant que beat'em all, Yaiba ne cherche pas spécialement à renouveler le genre même s'il introduit quelques mécaniques de jeu bien sympathiques. Entre les combos ultra violents et nerveux, le personnage peut par exemple s'emparer d'un zombie pour s'en servir comme d'une arme et frapper les autres avec. Si le zombie est en flammes, alors ses cibles commenceront elles aussi à s'embraser. Il y aura ainsi plusieurs petites "énigmes" utilisant les ennemis qu'ils soient en flammes ou non. Par exemple, en jetant un zombie au volant d'un rouleau compresseur, celui-ci se met à conduire l'engin pour défoncer un mur. Au passage, le jeu est bourré d'humour puisqu'on voit le pauvre zombie conduire et faire signe à ses congénères de s'écarter du chemin sans succès. Plus tard, le même genre de situation se présente de nouveau, mais cette fois, c'est un camion qui fonce dans un magasin de lingerie pour venir s'écraser entre les deux fausses jambes qui dépassent du toit. C'est complètement gratuit, et très puéril, mais ces touches d'humour apportent un ton nouveau à la série que l'on ne peut qu'apprécier.

Parmi les autres particularités du titre, citons la possibilité d'arracher des parties de corps sur les zombies. Suivant la victime, Yaiba peut s'emparer des bras pour s'en servir comme d'un nunchaku, ou de la tête d'un boss cracheur de feu pour brûler son entourage. Ces nouvelles armes témoignent d'une grande liberté créative chez Spark Unlimited qui souhaite visiblement aller jusqu'au bout de son délire. La question qui se pose maintenant est de savoir si le studio nous conduira bien jusqu'à une confrontation finale contre Ryu Hayabusa. Si c'est le cas, le face-à-face promet d'être dantesque ! Avant d'en arriver là, nous ne pouvons que juger de la qualité de la démo mise entre nos mains, aussi défoulante que convaincante. Seules les petites phases de plates-formes à la Prince of Persia tombaient un peu en dessous du reste puisque extrêmement dirigistes et donc peu intéressantes. Le joueur n'y est pas vraiment libre de ses mouvements et se contente de sauter vers le prochain point d'accroche disponible. En dehors de ça, c'est du tout bon pour ce Yaiba qui nous aura décidément bien tapé dans l'œil.