Techniquement, ça déboîte

N'y allons pas par quatre chemins, si Bladeslinger attire l'œil c'est avant tout pour ses graphismes magnifiques, proches de ceux que l'on trouve sur les consoles de salon. C'est encore une fois grâce aux prouesses du moteur Unity, de plus en plus utilisé dans l'industrie pour ses performances et sa flexibilité ce qui n'est pas plus mal vu la qualité de celui-ci. Les textures sont fines, les animations fluides, les décors somptueusement modélisés, difficile de reprocher quoi que ce soit à Bladeslinger d'un point de vue technique. On a même tendance à parfois oublier que tout ceci tourne sur une machine qui tient dans le creux de sa main.

L'univers est original...

Mais réduire ce premier opus d'un jeu épisodique à un simple nombre de polygones serait presque insultant au vu du travail effectué sur la direction artistique : Bladeslinger c'est également un univers original, un mélange détonant de Far West, steampunk, magie et zombies. Le jeu vous met ainsi dans la peau de William Glaston, un héros de guerre revenant dans son village natal qu'il trouve complètement désert et en proie à de viles créatures aux allures d'humanoïdes zombifiés. Rapidement, nous sommes mis dans l'ambiance de cet univers parallèle dans lequel la magie est utilisée couramment. Le chara design a lui aussi été très travaillé, le héros lui-même ressemblant à un cow-boy auquel on aurait greffé un bras mécanique affublé d'une arme à feu. Petit à petit, on progresse ainsi dans ce monde inquiétant, l'histoire se dévoilant via des cutscenes et une narration tout en anglais, n'en déplaise aux puristes de la francophonie.

...mais la maniabilité montre vite ses limites

Le jeu prend la forme d'un beat'em all plutôt classique dans sa progression : on avance dans des environnements assez cloisonnés en étant parfois surpris par des combats en arène fermée. La maniabilité en elle-même est originale, faisant fi des désormais presque traditionnels boutons virtuels, tout se fait avec deux doigts. Posez puis glissez un doigt pour vous déplacer, touchez un coup pour tirer, maintenez deux doigts sur l'écran pour bloquer les coups... Tout est plutôt simple au premier abord mais cela se complexifie vite et on se retrouve rapidement avec des résultats plutôt éloignés de ce que l'on voulait effectuer. Prenons les combats par exemple puisque ce sont dans ces phases que les difficultés sont les plus importantes : entre la caméra qui s'affole dans les espaces confinés, la reconnaissance des contrôles qui fait faire des glissades au lieu de parer, les combos qui ne fonctionnent pas, rien ne se passe franchement comme on le voudrait. On finit par s'y habituer bien sûr, mais le format mobile étant propice aux courtes sessions de jeu, le temps pour se réadapter à chaque fois devient très vite lassant.

Un faux free-to-play ?

Bien sûr le gameplay ne se limite pas à taper sur des monstres en caressant son écran, il y a toute une couche de magie qui vient se superposer à cette jouabilité classique. Premièrement, une jauge de mana permet d'envoyer des sortilèges plutôt utiles dans la bataille. En utilisant ceux-ci, ainsi que les potions restaurant entre autres de la santé, on débloque ou améliore d'autres pouvoirs utiles dans la bataille. Sur le papier cela semble sympathique car incitant à utiliser toutes les possibilités offertes par le jeu, mais il y a un hic : tout ceci a un coût. En effet, acheter ces objets ou débloquer en avance ces capacités demande de l'argent in-game, sauf que bien évidemment il y en a trop peu à récolter pour pouvoir dépenser ses deniers librement. Cela ne poserait aucun problème s'il ne s'agissait là que de bonus, mais les potions sont essentielles pour progresser sans mourir et quand on n'a plus un rond, il n'y a plus que deux solutions : passer à la caisse, ou revenir en arrière pour récolter plus d'argent. Rentabiliser le jeu vu sa qualité est une démarche compréhensible mais pas au détriment de la qualité de celui-ci, cette manière de procéder ne fait que rendre répétitif un jeu d'une durée de vie pourtant correcte en ligne droite.