Autant il est naturel de s'enthousiasmer pour un jeu de courses arcade fun et pas mal réalisé sur iPhone, a fortiori lorsqu'il est vendu à petit prix, autant la tendance s'inverse lorsque le titre en question est vulgairement porté sur une machine telle que la PS Vita et distribué au prix fort. Asphalt Injection n'est en réalité rien de plus qu'une version upgradée d'Asphalt Adrenaline 6, un titre que Gameloft offre presque gratuitement à tout possesseur d'un smartphone compatible iOS ou Android. En effet, à l'heure actuelle, il suffit de débourser quelques 79 centimes pour profiter d'une expérience fort sympathique. A plusieurs reprises, Asphalt Adrenaline 6 a même été offert sur ces plates-formes de téléchargement ! Et le plus étonnamment du monde, son petit frère est vendu 30 bons euros ! Pour quel contenu supplémentaire ? Quasiment aucun. En effet, si le portage s'est accompagné d'une mise à jour graphique (très insuffisante soit dit en passant) et de quelques micro-modifications, l'offre est grosso modo la même. Avec des commandes tout aussi similaires puisque la Vita exploite les mêmes fonctionnalités que les smartphones, à savoir le tactile et la gyroscopie.

Sans renier le plaisir qu'il nous a procuré sur iOS ou Android, il faut avouer qu'Asphalt Injection la joue vraiment petits bras sur Vita, souffrant de la comparaison avec la plupart des autres jeux de courses disponibles au lancement de la console de Sony. Techniquement complètement à la ramasse (réalisation médiocre, bugs de collisions, bugs de respawn, mouvements de caméras brutaux et superflus), il déçoit car incapable de s'adapter aux exigences naturelles que peuvent avoir des joueurs de PS Vita. En termes de gameplay tout d'abord. En effet, si enchaîner de courtes sessions de jeu peut plaire quelques instants, le manque de profondeur du gameplay ne peut plus être pardonné après avoir enquillé trois ou quatre des vingt championnats du mode Carrière. A ce niveau, on attend davantage d'un jeu de courses mais celui-ci se contente au contraire de mécaniques un peu redondantes : du drift, des takedowns, de la nitro et c'est à peu près tout. Encore une fois, le principe peut plaire mais à force de voir des voitures passer à travers les unes des autres et de supporter des replays automatiques qui hachent le rythme et surtout, entraînent certaines incohérences (votre voiture était lancée sur une trajectoire puis en dévie totalement après le ralenti), le joueur sera vite lassé.

Pourtant, Asphalt dispose d'un contenu relativement riche (et encore, vu le tarif, cela devient discutable), très orienté scoring. Une centaine de courses est à remporter pour venir à bout d'un mode Carrière progressif qui nécessite à la fois de gagner les épreuves et de soigner votre skill. En effet, pour débloquer trois étoiles à coup sûr, terminer en tête ne suffit pas. Remplir certains objectifs (un score de dérapages, un nombre d'éliminations...) permet de jouir plus rapidement de nouvelles voitures et de débloquer de nouvelles courses. Mais une fois de plus, et au risque de nous répéter d'ailleurs, cela ne vaut pas les 30€ demandés. Le profil d'Asphalt Injection est typiquement celui d'un petit jeu sans prétentions, hyper accessible et pensé pour de courtes sessions. Il est donc à des années-lumière du jeu soigné et novateur que tout le monde attend sur PS Vita. D'ailleurs, exploitée de la sorte, la console portable ne fait franchement pas mieux qu'un smartphone avec des commandes tactiles et gyroscopiques tout aussi bancales. Heureusement, le menu options permet de paramétrer la config plus classiquement. Enfin, précisons que durant notre phrase de test, le multijoueur en ligne était totalement déserté. En attendant, il est possible de jouer à 8 en ad-hoc, ce qui n'est pas négligeable étant donné que de nombreux titres font l'impasse sur ce type de multi.