Dans la plupart des cas, l'évocation même de Tunnels Simulator 2011 décrochera un sourire voire une franche rigolade. Sans bien sûr être irrespectueux envers les personnes en charge du forage de tunnels, on peut légitimement se poser des questions sur la compatibilité de la chose avec le domaine des jeux vidéo. Cependant, et sans doute pour surfer sur la vague inattendue du succès de Farming Simulator, UIG Entertainment a décidé de nous proposer cette simulation pour le moins originale. On nous promet donc un jeu riche en informations sur l'univers des chantiers où vous pourrez créer des tunnels routiers comme un pro. Malheureusement, vous vous rendrez vite compte que ces promesses ne font office que de décoration pour la jaquette un poil mensongère du titre.

Ceci étant, on se lance dans la première partie où vous devrez construire une extension du métro parisien. Vous commencez donc par prendre le volant d'une camionnette qui vous permettra de vous déplacer sur le chantier et de déposer vos premières charges explosives. Celles-ci devront être placées à l'endroit indiqué sur votre mini-map en pressant simplement la touche adaptée. Cela étant fait, vous devez vous placer en lieu sûr et déclencher l'explosion. Cette première étape très facile peut tout de même s'avérer fastidieuse étant donné les sensations de conduite abominables et la gestion de la physique absolument scandaleuse en 2011. Ainsi, votre véhicule au demeurant très mou, se renversera sans la moindre raison dans certains virages serrés et bondira comme un cabri sous amphétamines à la moindre bosse. A noter que vous devez contre-braquer en permanence, vos roues ne revenant pas systématiquement en position neutre. Bref vous l'aurez compris, le chantier commence mal. Malheureusement, vous n'êtes pas au bout de vos peines.

Il vous faut désormais déblayer les décombres grâce à votre pelleteuse. Pour cela, vous disposerez d'une gestion complète du bras et du godet que vous pourrez baisser ou lever à votre guise. Ceci étant, vous aurez toutes les peines du monde à récupérer les pierres dont la physique rappelle étrangement celle des balles de ping-pong. Cependant, après moult efforts vous pouvez enfin verser le contenu de votre pelle dans un camion. Là encore, vos nerfs risquent d'être mis à rude épreuve, chaque énorme rocher étant susceptible de rebondir hors de la benne. Le transport jusqu'à la décharge sera lui aussi relativement crispant, mais votre récompense n'en sera que plus belle. En effet après ces quelques étapes, vous pouvez enfin vous lancer, au volant de votre foreuse, dans la construction à proprement parler de votre tunnel.

Cette ultime phase commence par le chargement de plaques de béton sur un train qui se chargera de les acheminer à votre machine à tout faire : la MFT. Ainsi vous devrez utiliser votre grue afin de les déplacer une par une jusqu'à épuisement du stock. Là, les errements du tutoriel risquent d'entraver votre progression puisque celle-ci ne pourra se faire sans restockage. Dans notre cas, il nous aura fallu plusieurs tours de cartes à bord de divers véhicules pour nous rendre compte qu'une simple pression sur la touche adéquate nous fournissait un nouveau stock de matériau. On ne va toutefois pas se plaindre, Tunnels Simulator 2011 étant le seul titre de sa gamme à disposer d'un tutoriel. Bref, vous vous retrouvez enfin au volant de votre foreuse. Vous êtes alors en charge de la vitesse de l'engin et de sa trajectoire tout en vérifiant les indicateurs afin de limiter la surchauffe. En effet, selon la dureté des roches, vous devrez gérer votre vitesse ce qui vous obligera à réduire encore la cadence d'une machine déjà extrêmement lente. Ainsi, dès la première des cinq missions proposées, il vous faudra plusieurs heures pour voir le bout du tunnel. Sachant que le dernier défi vous obligera à creuser quasiment 20 fois plus longtemps, vous risquez de vous ennuyer fermement. Ce ne sont pas non plus les quelques événements aléatoires tel le déraillement du train en charge de l'approvisionnement qui viendront égayer ces longs moments de solitude et au final, nous ne saurons que vous conseiller de fuir ce titre.