Habitué à bouleverser sa formule chaque année, comme s'il cherchait la bonne recette, EA Sports a cette fois décidé de poursuivre sur le chemin tracé par FIFA 11. FIFA 12, comme son aîné, mélange les genres et propose aux joueurs de disputer des matches sous toutes les formes et sous toutes les casquettes.
La version Wii de FIFA 12 pourrait être assimilée à un mode détente : matches débridés, difficulté très raisonnable, réalisme pas franchement au rendez-vous, ambiance et background très loin du sérieux du football contemporain... Sur la console de Nintendo, FIFA ne s'adresse pas uniquement aux spécialistes du genre mais aussi à quiconque aime taper de temps à autre dans un ballon virtuel, sans attacher trop d'importance à la tactique ou à la crédibilité du contenu du jeu. Ici, qu'il s'agisse de rencontres à onze contre onze sur un véritable terrain ou des matches de rue à cinq contre cinq, c'est la mentalité full arcade qui prévaut. Gestes techniques en pagaille, frappes surpuissantes, déséquilibre en faveur de l'attaque... Autant de choix qui se justifient par la volonté de proposer un jeu de foot fun, accessible, idéal pour des parties entre amis mais aussi particulièrement accrocheur sur le long terme. Evidemment, tout ceci ne plaira pas à ceux qui attendaient une véritable simulation comme peut l'être Pro Evolution Soccer sur ce support...
FIFA 12 reprend l'éclectisme de son prédécesseur mais établit un lien entre chaque mode de jeu. Désormais, chaque match de chaque mode compte dans le développement du club de votre ville. Au démarrage du jeu, on vous demande d'enregistrer son nom avant de vous présenter une map qui symbolise son évolution. Au départ, votre club doit se contenter de petits terrains d'entraînement, d'un stade assez miteux et ne dispose que d'infrastructures basiques. Puis, au fil de vos différents succès et de l'accomplissement des objectifs qui vous sont fixés dans chaque mode, toute la cité se développe. D'ailleurs, sa popularité va carrément conditionner l'accroissement de la ville puisqu'au fur et à mesure, la population augmente encore et encore. Le principe de la carotte fonctionne à merveille ! En effet, même si l'un des modes en question n'est pas votre tasse de thé, l'idée d'atteindre le niveau 52 et de voir une petite ville devenir une immense métropole qui vit au rythme des succès de son club de foot est incitative ! Et au total, ce sont quelques dizaines d'heures de jeu qui vous attendent avant d'arriver à ce résultat.
L'interface qui sert donc de carte de la ville regroupe six modes de jeu. Les matches amicaux, les matches de rue, les compétitions classiques (coupes et championnats), un mode entraîneur/joueur, un mode Carrière réservé aux matches de rue et enfin la Coupe des Villes dont les rencontres se débloquent progressivement. En tout, vous devez obtenir 110 récompenses (réparties de façon inéquitable) dans les cinq premiers modes cités, ce qui constitue en soi un challenge de taille. Tout ce que l'on peut finalement reprocher à FIFA 12, c'est qu'en se contentant de lier des modes de jeu déjà existant dans le précédent opus, il oublie d'en inclure de nouveaux. Même si le système de progression est l'un des meilleurs qu'un jeu de foot puisse proposer, le plaisir de la découverte n'est pas vraiment au rendez-vous dans la mesure où les différentes carrières ressemblent comme deux goutes d'eau à celles de FIFA 11. Le gameplay et la réalisation n'ont connu aucune retouche visible et finalement, seul le mode entraîneur/joueur sort un peu du lot avec ses transferts sous forme d'enchères. Le reste est une repompe fidèle de FIFA 11, à savoir des matches de rue sympas et dynamiques et des rencontres classiques un peu pourries par la pauvreté de l'IA...
- Graphismes13/20
FIFA 12 possède un design original qui lui sied particulièrement bien lors des matches de rue, dépaysants et colorés. Dans un vrai stade, on remarque nettement plus les carences techniques, principalement au niveau des visages. Mais au final, on retient qu'il s'agit d'un jeu bourré de personnalité et très adapté au support et à sa cible.
- Jouabilité15/20
La mentalité de FIFA 12 est résolument arcade avec la part belle à des scores-fleuves et à l'enchaînement de gestes techniques improbables. Le plaisir de jeu est indéniablement au rendez-vous malgré une IA un peu prévisible en match classique. En match de rue, on s'amuse beaucoup plus, surtout lorsqu'on n'incarne qu'un seul des cinq joueurs.
- Durée de vie15/20
Les cinq modes étant désormais liés, il faut compter quelques dizaines d'heures avant de décrocher le fameux niveau 52 et voir votre club et donc votre ville développés à son maximum. Malheureusement, si cette progression est gratifiante et originale, le contenu des différents modes est beaucoup trop similaire à FIFA 11.
- Bande son14/20
On apprécie les petits musiques locales qui accompagnent les matches à la FIFA Street. En revanche, les commentaires et l'ambiance générale font du surplace.
- Scénario/
FIFA 12 mise tout sur un nouveau système de progression original et gratifiant qui voit une ville entière se développer sur une map qui évolue au fil de vos succès. Incitant le joueur à s'attarder longuement sur chacun des modes de jeu, FIFA 12 rend hommage à différentes formes de football, classique, de rue, dans la peau d'un entraîneur, en Deviens Pro... Malheureusement, l'expérience n'en est pas suffisamment modifiée et l'ensemble du jeu fait pas mal de surplace. Ce qui n'en fait pas moins un titre recommandable à tout amateur de ballon rond sur Wii.