Le premier Bangai-O a commencé par débarquer plutôt discrètement sur les N64 japonaises et c'est ensuite grâce à sa version Dreamcast qu'il a réussi à se forger une solide réputation tout autour du monde. Ce titre mythique constitue tout simplement l'un des bijoux du catalogue de Treasure. Il s'agit en effet d'un shoot'em up très original qui allie à merveille la frénésie et la réflexion. La licence s'était ensuite fait discrète pendant de nombreuses années mais, en 2008, elle a fini par accoucher d'un titre DS aussi inattendu qu'abouti. La série se tourne aujourd'hui vers le Xbox Live Arcade avec un épisode qui ne renie pas ses aînés. En effet, Bangai-O HD : Missile Fury reprend bien la recette qui a fait le charme de la série, comprenez par là que vous pouvez d'ores et déjà vous attendre à un déferlement de missiles et qu'il faudra vous creuser la tête pour espérer venir à bout de niveaux tous plus ardus les uns que les autres.

On incarne ici un mécha qui doit faire face à des hordes d'ennemis dans des niveaux plus ou moins tarabiscotés. On ne peut pas ranger la série des Bangai-O dans la catégorie des manic shooters mais vous devez toutefois vous attendre à être accueilli par d'incroyables déluges de missiles et de rayons en tout genre. Pour votre part, vous pouvez compter sur deux types de munitions prédéfinies pour chaque niveau. On retrouve là des armes très classiques allant du missile à tête chercheuse au rayon rebondissant ou à la charge de napalm. Il suffit d'incliner le stick droit dans une direction pour utiliser l'arme que vous avez sélectionnée. Notez au passage que l'efficacité et la taille de vos missiles sont décuplées lorsque vous vous approchez de vos adversaires, mais ceci ne sera pas suffisant pour faire face aux myriades d'ennemis qui vous attendent au tournant. Il vous faudra en effet maîtriser les techniques EX et les techniques suralimentées pour espérer avoir la moindre chance. Il suffit de maintenir la gâchette gauche pour charger une attaque EX et pour profiter d'un instant d'invulnérabilité bien mérité. Plus il y a d'ennemis qui encerclent votre mécha, plus vous enverrez de missiles tout autour de vous. Le joueur consciencieux ira donc flirter avec la mort et attendra toujours le dernier moment pour lancer ce type d'attaque.

Les techniques suralimentées sont assignées à l'autre gâchette. Il s'agit alors soit de geler les adversaires qui vous talonnent en restant immobile, soit d'effectuer un dash en imprimant une direction. Cette deuxième solution permet bien entendu de bousculer les ennemis ou de propulser des éléments du décor bien spécifiques qui viendront s'abattre sur ceux qui vous cherchent des noises. L'ensemble constitue un gameplay aussi nerveux qu'efficace qui convient aussi bien aux niveaux frénétiques qu'à ceux qui tiennent davantage du casse-tête. On regrette tout de même que certaines fonctionnalités de l'épisode DS n'aient pas été reprises dans cet opus XBLA. Il n'est ainsi plus possible de lier deux attaques de base pour combiner leurs caractéristiques. On se consolera toutefois en découvrant des niveaux réellement corsés qui mettent à mal aussi bien nos nerfs que nos méninges. Le jeu propose ainsi un peu plus d'une centaine de stages, et même si une bonne moitié d'entre eux n'est pas inédite, vous trouverez largement de quoi vous occuper des heures et des heures durant. Les plus masochistes pourront toujours essayer de créer leurs propres niveaux mais l'éditeur est malheureusement assez difficile à prendre en main et les stages ainsi créés ne peuvent être partagés qu'avec des amis. D'ailleurs, si l'un de vos potes partage la même passion que vous, n'hésitez pas à tenter l'aventure en coopération. Il est ainsi possible de refaire les niveaux à deux en ligne mais, vu le peu de monde sur le live, il est préférable de se donner rendez-vous au préalable avec un ami. Au final, ce Bangai-O HD : Missile Fury est peut-être un titre réservé aux joueurs légèrement masochistes, mais il constitue indéniablement une bonne pioche qui mérite amplement le détour si vous n'avez pas peur du challenge.