En insérant la cartouche dans leur Master System, les joueurs ayant déjà tâté de l'épisode Megadrive ne seront pas dépaysés. Ecran titre similaire (mais sur fond noir), musique d'introduction identique, la Green Hill Zone et son légendaire thème comme premier niveau… Sega aurait-il bâclé cette conversion et fait une bête copier-coller de l'opus 16 bits ? La réponse tombe au bout de quelques minutes de jeu : non, cet opus Master System de Sonic a une vraie identité, et ses nombreuses spécificités en font, à tort ou à raison, l'un des épisodes préférés des joueurs.

Le jeu reprend la trame originale : vous incarnez Sonic, lequel doit partir faire la chasse au Docteur Robotnik qui menace la tranquillité de l'île de Mobius. Ni une, ni deux, notre hérisson enfile donc ses plus belles chaussures rouges et devra parcourir six niveaux pour délivrer les pauvres animaux que Robotnik a transformés en robots. La moitié des niveaux trouvent leur origine dans l'épisode Megadrive (Green Hill Zone, Labyrinth Zone et Scrap Brain Zone) tandis que l'autre moitié est totalement originale : le hérisson devra traverser un pont (Bridge Zone), se promènera dans une forêt (Jungle Zone) et il terminera son périple dans la base aérienne de Robotnik (Sky Chase Zone). Sega a donc fait un réel effort dans la variété des niveaux, d'autant plus que le level design de ces derniers est extrêmement bien pensé, et parfois même plus original que celui de l'opus Megadrive. A noter que chacun de ces niveaux se subdivise en trois zones, la dernière d'entre elles étant consacrée à l'affrontement avec le docteur Robotnik.

Les mécanismes du jeu sont assez simples (mais pas simplistes) : notre hérisson peut se débarrasser de ses ennemis en leur sautant dessus ou encore en se roulant en boule. Les rings sont toujours de la partie, et servent d'énergie : dès que Sonic se fait toucher par un ennemi, il en perd la totalité et devient alors vulnérable. Attention car s'il n'en récupère pas rapidement, la prochaine touchette sera synonyme de game over. Le hérisson trouvera également quelques bonus à ramasser : vies, boucliers, invincibilité temporaire… bref autant d'items qui lui seront utiles pour mener à bien son aventure.

L'une des particularités de cet épisode Master System réside aussi dans la recherche des émeraudes du chaos. Contrairement à l'épisode Megadrive, ces dernières ne sont pas cachées dans les niveaux bonus (par ailleurs toujours présents, mais qui servent désormais à gagner des continues et des vies) mais disséminées çà et là dans les stages. Il faudra donc bien examiner chaque recoin de ces derniers pour avoir la chance de les trouver et ainsi avoir la bonne fin.

Côté technique, le jeu est le digne héritier de la version Megadrive. La rapidité de l'animation, véritable marque déposée de la série, est bel et bien présente et renvoie au rang d'antiquité la majorité des jeux de plates-forme 8 bits de l'époque, d'autant plus qu'elle ne souffre quasiment d'aucun ralentissement. Les graphismes ne sont pas en reste : ils sont colorés, les arrière-plans sont très bien choisis et les sprites des protagonistes, Sonic en tête, sont extrêmement bien dessinés. Bref, le rendu visuel n'a de cesse d'étonner le joueur par sa faculté à créer un univers vraiment cohérent et immersif, d'autant plus que l'environnement sonore a été particulièrement soigné, les musiques étant un véritable régal pour les oreilles.

En définitive, Sonic The Hedgehog est un grand jeu, probablement le meilleur de la série sur Master System. Beau, fun, doté d'un gameplay très accrocheur, il constituait à l'époque une avancée monumentale dans le monde jusque-là très linéaire des jeux de plates-formes sur consoles. Ceux qui s'y sont essayés peuvent sans problème s'en refaire une petite partie, tant le jeu n'a pas pris une ride. Pour les autres, c'est l'occasion rêvée de découvrir la genèse d'un des personnages les plus emblématiques du jeu vidéo.