Quand un terroriste décide de prendre en otages quelques honnêtes citoyens de la vieille ville de Clappers Wreck, les forces de police locales n'ont d'autres choix que de faire appel à Hector. Non pas qu'ils soit le flic le plus doué de la ville, non, simplement plutôt un des derniers encore en vie en fait. Un poivrot notoire, rustre, asocial et pourri jusqu'à l'os. Il ne faut que quelques minutes pour voir à quelle sauce on va être mangé dans Hector : Badge of Carnage. La cinématique d'introduction vous présente une bande de flics de choc (les TWAT, bravo) encerclant l'immeuble pris en otage, faisant joujou avec leur fusil de snipe et dégommant par accident un ou deux passants pendant que leurs potes dégustent une crème glacée. Quant à Hector, c'est dans une cellule qu'on le retrouve, avec la gueule de bois et sans futal. Pour vous donner le ton, l'une des premières choses que vous allez faire, c'est récupérer un vieux préservatif, le combiner avec des lacets pour confectionner une épuisette, tout ça pour pêcher un trombone dans les toilettes.

Faire passer un junkie trouvé dans un parc pour une poupée gonflable, fourguer des pastilles à la menthe à des teufeurs en manque ou aider une prostituée à trouver un client, voilà le genre d'activités qui vous attend. Le tout ponctué par quelques répliques cinglantes et deux ou trois clins d'oeil bien référencés. C'est pas du Desproges, mais Hector : Badge of Carnage est un petit régal d'humour trash, comme si les Monty Pythons s'étaient lâchés un soir de beuverie. Pour ne rien gâcher, les doublages sont excellents et l'accent anglais montre une fois de plus à quel point il est efficace en matière d'humour. A ce propos, la maîtrise de l'anglais est obligatoire avec de préférence une certaine connaissance de l'argot british sous peine de passer à côté de beaucoup de choses. Le jeu ne propose pas de sous-titres français et les cinématiques ne sont pas sous-titrées du tout.

Mais faire marrer n'est pas la seule qualité de Hector. Par son look, son animation et ses mécaniques, le titre de Strandlooper fleure bon le vieux point'n click à la Monkey Island ou Day of the Tentacle. Les énigmes sont tordues et le jeu obéit à sa propre logique de débauché sans pour autant sacrifier la réflexion. Pas vraiment durs, mais loin d'être simplistes, les puzzles offrent un bon équilibre. Ce qui aurait pu n'être qu'une succession de gags devient donc un vrai point'n click qui ravira les nostalgiques de la grande époque. Le seul regret, c'est que l'aventure soit trop courte avec ses 2h30 de rigolade. On a donc hâte de voir arriver les deux épisodes suivants qui seront de plus supportés par Telltale Games qui en connaît un rayon en matière de jeux rigolos.

Captures réalisées sur iPad