Amateurs de légendes et autres mythologies, vous allez être servis ! Faery : Legends of Avalon pioche allègrement dans l'univers celtique, dans les contes populaires ou encore au cœur des légendes orientales pour constituer son background. Ce patchwork d'influences donne lieu à un scénario plutôt efficace, mais un brin convenu, tant il semble copier-coller de ce que l'on a pu voir ou lire dans de nombreuses œuvres. Jugez plutôt : jadis, la magie imprégnait le monde, et tous les humains croyaient en son existence. Mais peu à peu, elle s'est étiolée, face aux doutes et au rejet de l'espèce humaine. Les créatures féeriques se sont donc réfugiées dans des enclaves, à l'écart du monde, leur roi Obéron restant quant à lui dans son royaume d'Avalon. Mais même ces endroits particuliers sont maintenant en danger, et il faudra bien que quelqu'un se dévoue pour les sauver... et cette personne, ce sera vous, bien entendu ! Dès le début du jeu, vous devrez donc créer votre personnage, dans des menus de customisation très complets et plaisants à parcourir. Le genre, les cheveux, le teint de la peau... de nombreux détails sont paramétrables pour se constituer un elfe ou une fée. Une seule chose manque à l'appel : il est impossible de personnaliser les aptitudes du personnage, chaque joueur commençant la partie avec les mêmes capacités. Votre personnage se réveille après une longue phase d'hibernation, et son roi Obéron requiert immédiatement ses services : il s'agira de trouver deux compagnons au sein d'Avalon, puis d'aller visiter les enclaves féeriques pour sauver la magie qui s'y trouve. On aura donc trois enclaves à explorer dans ce jeu d'aventure aux allures d'un jeu de rôle, Avalon faisant office de base dans laquelle il faudra revenir sporadiquement pour faire part de vos avancées à votre monarque.

L'univers d'Yggdrasil est constitué d'un immense arbre et de la petite clairière qui l'entoure, Le Hollandais Volant nous voit aider les marins-fantômes qui naviguent sur ce célèbre bateau alors que la Cité des Mirages, très originale, prend la forme d'une ville nichée sur le dos d'un gigantesque scarabée parcourant un désert inhospitalier. Très variés, les mondes sont pourtant limités en taille, puisqu'on se contente de rester dans un unique lieu en tentant de résoudre les nombreuses quêtes qui nous sont confiées par les personnages secondaires. Ceux-ci possèdent d'ailleurs un design très particulier, semblant tout droit sorti d'un livre de contes de fées illustré. Sur le plan technique, Faery déçoit pourtant un peu, avec ses textures pauvres et manquant de détails. Il se rattrape heureusement artistiquement, grâce à quelques trouvailles intéressantes, telles que les animaux que l'on peut trouver de temps à autre et rendent l'univers plus vivant. Le design de votre personnage charme vraiment, avec ses petites ailes de libellule s'agitant à toute vitesse. Car oui, c'est en volant que vous vous déplacerez, de façon très fluide et avec une véritable sensation de vitesse lors des accélérations. L'animation laisse tout de même à désirer, car elle manque de naturel. Et puisque vous serez continuellement accompagné de deux personnages visibles à l'écran, autant le dire tout de suite : si aucun problème de caméra majeur n'est à déplorer, il arrive pourtant que votre vision soit gênée par leur présence persistante, sans que cela devienne rébarbatif.

Dans Faery, les phases de jeu se dérouleront toujours de la même façon : vous arriverez dans un monde et chercherez à comprendre ce qui s'y passe en interrogeant les personnages. Les dialogues se présentent à la manière du système intronisé par Mass Effect : vous choisirez la réplique qui vous semble la plus appropriée, celle-ci influant sur la suite de la conversation. Dans la pratique, les possibilités sont beaucoup moins variées que ce que l'on voudrait nous faire croire, se contentant de nous offrir des choix très simples et superficiels, influant peu sur la suite de l'histoire. Il en est d'ailleurs de même pour le reste du jeu. Les personnages nous demanderont toujours d'effectuer des quêtes, afin qu'ils en viennent ensuite eux-mêmes à nous aider pour atteindre notre but principal (sauver le monde en question). Le plus souvent, on devra donc faire d'incessants allers-retours entre les personnages pour régler des conflits, aller ramasser des objets ou trouver un endroit-clé dans l'environnement. Les mondes ne sont vraiment pas vastes, et on finira vite par les connaître par cœur ! Toutes ces tâches n'ont pas grand intérêt, et lassent rapidement un joueur pourtant séduit par l'univers qu'on lui propose. Votre personnage dispose de nombreuses aptitudes à débloquer au fur et à mesure, qui vous serviront lors des combats au tour par tour. Chaque partie de votre elfe est en effet améliorable grâce à des points à répartir, récoltés lors des passages au niveau supérieur. Ces améliorations concernent aussi les magies dont il dispose, et changent toujours un peu son apparence lors de leurs activations. Des objets à récupérer dans des coffres complètent la panoplie disponible en habillant votre personnage et en lui donnant des capacités supplémentaires. On apprécie vraiment que cet aspect, sans être vraiment aussi complet que dans un RPG classique, soit abouti et plaisant à utiliser.

Le deuxième aspect du gameplay est donc constitué par les combats au tour par tour, eux aussi très faciles d'accès, voire un peu simplistes. Lorsque le tour de votre personnage est arrivé, vous pouvez lancer un sort, faire une attaque, utiliser un objet (potions...) ou un sort défensif. Quand vous aurez atteint un niveau supérieur, vous pourrez enchaîner les attaques lors d'un même tour. Les ennemis sont parfois immunisés contre un certain type d'attaques, il faut donc deviner quelle stratégie privilégier pour gagner le combat plus facilement. Vous lancez également vous-même les attaques des compagnons de votre personnage principal. Seuls leurs améliorations et passages de niveaux sont gérés automatiquement, sans que vous ayez véritablement à vous en soucier. Le niveau de difficulté étant paramétrable, il sera plutôt conseillé d'opter pour le niveau moyen, afin que le jeu offre un challenge un peu plus ambitieux. Et dans la pratique, tous les combats (finalement pas très nombreux au cours de l'aventure) se ressemblent beaucoup, d'autant plus que les sorts proposés ne se distinguent pas non plus nettement visuellement. Dans tous les cas, on reste un peu sur notre faim, la durée de vie décevant également, puisqu'on ne passera pas plus de deux heures dans chacun des mondes disponibles, donc huit à dix heures pour boucler l'aventure principale (en faisant néanmoins l'impasse sur certaines quêtes secondaires). Au final, Faery : Legends of Avalon propose une aventure plaisante dans un univers charmeur et empreint de magie. Son aspect jeu de rôle n'est pas dénué de qualités. Néanmoins, son accessibilité et sa simplicité en font un titre peu profond, trop édulcoré et superficiel pour vraiment toucher les joueurs friands de jeux d'aventure mâtinés d'éléments propres au RPG. Il conviendra donc sans doute plus à un public novice, mais peut-être aussi au grand amateur de contes et légendes qui sommeille en vous.