Lorsqu'elles rencontrent le succès, les séries d'animation japonaise suivent à peu près toutes le même chemin. Issues presque systématiquement d'une version papier, celles-ci finissent par être adaptées en jeu vidéo. Pas de surprise, c'est exactement la voie suivie par Beyblade, une œuvre créée à l'origine par l'auteur nippon Aoki Takao, relativement populaire à l'échelle mondiale auprès des jeunes garçons. Logique donc, que plusieurs adaptations vidéoludiques soient nées par la suite. Pour celle testée ci-dessous, à savoir Beyblade : Metal Fusion sur DS, c'est Hudson Soft qui s'y est collé.
C'est une constante, l'industrie du jeu vidéo reste rarement insensible au charme d'une licence populaire. Pour Beyblade, qu'il s'agisse du manga, du dessin animé ou même des jouets qui en sont dérivés, le succès rencontré fut plutôt important. Et ce, à l'échelle mondiale. Déjà adaptée sur PlayStation, GameCube ou encore GBA, l'œuvre de Aoki Takao est donc cette fois portée sur DS. Cet épisode de la saga Beyblade reprend l'univers de l'une des saisons du dessin animé baptisée Metal Fusion. On y voit notamment une partie des personnages bien connus des fans de la licence. A commencer par Gingka et Sora, les deux héros du jeu, qui sont les seuls à être jouables lors de votre première partie. Toutefois, en terminant l'histoire de chaque protagoniste, d'autres bladers seront déblocables pour atteindre le total sympathique de 19. Puisqu'on y est, présentons un peu le scénario, qui reste similaire quelque soit le personnage pour lequel on a opté. Seuls la perception des évènements et les combats différent selon l'avatar choisi. Pour ce qui est des évènements en eux-mêmes, c'est la panique au pays des bladers, ces combattants passés maîtres dans l'art de la toupie. Il se passe des choses étranges lors du tournoi de Nosferatu. Lorsque les participants perdent, ils se retrouvent assommés et tombent au sol. Il apparaît donc évident que les beyblades sont utilisés à des fins diaboliques par des personnes malhonnêtes. Gingka part donc à la recherche des responsables de cette situation dramatique.
En oubliant tout effet de surprise, le scénario tombe vite à plat. Il n'y a pas grand-chose à découvrir et des huit combats de Gingka, on ne retiendra finalement que la victoire ou la défaite, plus que les petites phases de dialogue ridicules qui les encadrent. Le gameplay n'est lui non plus pas très engageant. Globalement, il se découpe en deux phases. Il y a tout d'abord la partie préparation du combat. Lors de celle-ci, le joueur doit déterminer quelles sont les deux attaques spéciales auxquelles il aura droit en combat. Elles peuvent prendre la forme d'offensives violentes faisant perdre l'équilibre à la toupie ennemie ou permettre à l'inverse de se défendre afin d'encaisser les chocs ou encore de se soigner. A mesure que l'on progresse dans l'aventure, de nouveaux pouvoirs de plus en plus puissants et efficaces s'offriront à vous. Avant chaque match, le choix deviendra ainsi cornélien. Les bladers virtuels devront également augmenter les caractéristiques de leur toupie en modifiant les cinq éléments qui la composent. En fonction des améliorations que vous aurez apportées, le type de votre beyblade pourra varier d'attaque à défense en passant par endurance et équilibre. Le joueur lui-même peut aussi changer son type, l'idéal étant qu'il concorde avec celui de sa toupie pour une meilleure efficacité. Comme dans un Pokémon par exemple, vous devrez prendre connaissance des forces et faiblesses de chaque type. Les toupies d'attaque sont meilleures contre les endurantes mais très vulnérables face aux défensives. A vous de voir quelle tactique vous allez adopter, soit vous adapter à l'adversaire, soit foncer tout droit avec votre technique habituelle.
Une fois tous les préparatifs terminés, il est grand temps de rentrer dans le vif du sujet, à savoir les combats. Ils se déroulent là aussi en deux parties. Il y a tout d'abord le lancement. Pour réussir à catapulter sa toupie dans l'arène de manière idéale, le joueur doit tirer une corde virtuelle. Si le geste est précis et réalisé avec un timing serré, votre beyblade partira avec un équilibre parfait. Si au contraire, le lancement est raté, l'affrontement tournera court car la toupie cessera très vite de tourner sur elle-même. Pour faire clair, un match se déroule en plusieurs manches à l'issue desquelles un certain nombre de points est attribué au gagnant en fonction de la manière dont il est parvenu à bout de son adversaire. Si la victoire est obtenue à l'usure, c'est-à-dire que la rotation de la toupie ennemie s'arrête, un point est remporté. Si l'on parvient à faire sortir l'opposant de l'arène, deux points sont attribués, trois si l'on gagne sur un coup spécial. Le premier à atteindre le score de quatre gagne la partie. Il faudra donc veiller à deux jauges en particulier. Celle d'endurance qui détermine le temps de rotation restant de votre toupie et celle d'esprit qui permet de déclencher un coup spécial une fois pleine. Toutes les actions s'effectuent via l'écran tactile à l'aide du stylet. En combat, celles-ci s'avèrent d'ailleurs très limitées. Mis à part tracer rapidement un trait vers l'adversaire pour voir fondre sa toupie sur lui afin de la déséquilibrer, sauter pour esquiver les ennemis et crier dans le micro pour rétablir l'équilibre de votre beyblade, il n'y a pas grand-chose à faire. Le gameplay est donc particulièrement pauvre. D'autant plus frustrant que la difficulté est également très mal dosée. Vous comprendrez très vite qu'il vaut mieux tout miser sur une sortie d'arène plutôt que sur une stratégie à base d'attaques bien placées, votre toupie ayant systématiquement moins d'endurance que celle de votre adversaire. Bref, tout l'aspect tactique passe très vite à la trappe et on se contente ainsi de marteler son écran tactile avec le stylet en espérant éjecter l'ennemi de la zone de combat. Il existe d'ailleurs plusieurs arènes aux propriétés différentes influant plus ou moins sur les combats. L'une d'entre elles possède par exemple des murs électrifiés qui déséquilibrent votre toupie si vous avez le malheur de les toucher.
Question contenu, Beyblade : Metal Fusion affiche un bilan honorable. Outre le mode Histoire et ses multiples personnages, on trouve une multitude d'autres choses à faire. Il existe par exemple un colisée vous permettant de vous battre contre 10 ou 100 adversaires à la suite afin de remporter des éléments pour améliorer votre beyblade. Il est également possible de se mesurer à d'autres joueurs humains possédant ou non une cartouche du jeu. Un classement est bien évidemment mis en place à l'échelle mondiale pour savoir qui est le meilleur blader de la planète. En prime, une boutique est également présente pour vous permettre de dépenser l'argent accumulé et booster ainsi les capacités de votre beyblade. De quoi faire donc. Mais cela ne suffit pas, bien sûr, à compenser un gameplay sans saveur et particulièrement frustrant.
- Graphismes11/20
D’un point vue graphique, le jeu demeure assez fidèle à l’œuvre d’origine. Un véritable effort a été produit à ce niveau pour ne pas décevoir les fans. En revanche, il faut se contenter de simples vignettes fixes durant l’histoire et de cinématiques assez pauvres lorsqu’un coup spécial est déclenché. Pas de quoi soulever les foules donc.
- Jouabilité7/20
C’est clairement sur ce point pourtant crucial que le jeu laisse le plus à désirer. Le gameplay est particulièrement creux. Le joueur doit se contenter de quelques mouvements de stylets rapides durant les combats et d’une utilisation sommaire du micro. Tout ce qui a attrait à l’amélioration de son beyblade aurait également pu être plus poussé encore, histoire de donner plus de consistance à l’ensemble. Au final, on se lasse donc assez vite du jeu malgré le principe de compétition online toujours très addictif.
- Durée de vie12/20
Le titre possède une durée de vie honorable. Le mode Histoire vous tiendra en haleine quelque temps avant que vous n’attaquiez la partie compétition en ligne et les combats face à d’autres joueurs humains. Il existe également un certain nombre d’éléments à collecter pour obtenir le beyblade de ses rêves.
- Bande son10/20
Rien de très intéressant ni de très pénalisant à signaler du côté de la bande-son. Les musiques rythmant l’aventure sont sympathiques, sans plus. On aurait juste aimé quelque chose de plus dynamique lors des combats.
- Scénario9/20
Le scénario en lui-même n’est pas bien recherché. Une histoire basique de méchant voulant soumettre la planète, cela ne captivera pas grand monde. A souligner tout de même l’effort fourni pour que le point de vue de chaque personnage soit différent.
Il paraît évident que, Beyblade : Metal Fusion trouvera uniquement écho auprès des amateurs de l’œuvre originale. La faute à un gameplay globalement insipide et à un univers finalement très limité qui ne plaira qu’aux jeunes garçons. Voilà qui restreint donc d’emblée la portée de ce jeu qui ne restera pas, à coup sûr, dans les annales.