Sorti le 11 août 2002 au Japon, Embodiment of Scarlet Devil est un shoot'em up à scrolling vertical développé par la Team Shanghai Alice, composée d'un seul et unique membre, Zun. Cet opus a l'avantage de proposer une compatibilité avec le système d'exploitation Windows, ce qui a donc permis à un large public de découvrir la série. Annoncé comme une reprise totale des Touhou, qu'attendre de cet épisode ?
Comme dans la plupart des shoot'em up, l'histoire n'a pas une importance capitale dans le jeu. Nous avons pourtant droit, à l'instar des autres Touhou, à des dialogues souvent drôles qui nous permettent d'en apprendre plus sur les personnages et sur le monde dans lequel ils vivent, le Gensokyo. Pour faire court, le scénario implique l'apparition d'une épaisse brume pourpre sur tout le Gensokyo. Bien entendu, il faudra découvrir quelle est la source de ce problème. Les deux seuls personnages du jeu sont Reimu Hakurei et Marisa Kirisame, que l'on peut considérer comme les deux principales protagonistes de la série Touhou. On pourra donc choisir l'une des deux avant de se lancer sur la dangereuse route menant à la Scarlet Devil Mansion qui semble être la raison de cet étrange ciel. Les seuls critères différenciant les deux héroïnes sont la vitesse de déplacement et le type de tir. Pour les débutants, Reimu semble être la plus appropriée car elle permet de toucher les ennemis sans pour autant devoir être en face d'eux.
Sur notre chemin, on rencontrera différents ennemis disposant de pouvoirs spéciaux appelés Spellcards. Introduits pour la première fois dans la série Touhou, ces Spellcards sont des cartes magiques (logique) lancées par les boss et qui leur permettent d'utiliser un pouvoir dévastateur. Lorsqu'une Spellcard est activée, le fond change et le carnage commence. Les tirs se font alors plus rapides et nombreux. En fait, ils inondent littéralement l'écran avec un motif et une couleur qui les distinguent des tirs habituels. Les cartes ont la particularité de varier en fonction des boss qui peuvent en lancer trois, quatre ou même dix au cours d'un même affrontement ! Nos deux héroïnes pourront elles aussi riposter avec leurs propres Spellcards qui remplacent les habituelles bombes présentes la plupart du temps dans les jeux de ce type. Leur utilité reste la même, à savoir de nettoyer la zone de toute trace de tirs. Inutile de vous dire qu'elles s'avéreront très utiles en difficulté maximale. Si on veut aller plus loin dans le gameplay, on notera également la possibilité de capturer les Spellcards. Pour cela, il faut survivre à l'une des cartes sans perdre de vie ni utiliser de bombes. Heureusement, le mode Practice permet de recommencer les niveaux souhaités pour se perfectionner sans avoir à reprendre le jeu depuis le début. Mais attention, il faut déjà avoir parcouru le niveau en mode Histoire pour le débloquer en Entraînement.
Abordons maintenant un point très important, les musiques du jeu. Celles-ci sont tout simplement fabuleuses et il est impossible de ne pas remarquer l'effort fourni par Zun sur ce point. Chaque thème colle parfaitement au personnage auquel il est associé. Aujourd'hui, on trouve des centaines de remix pour chaque BGM, certaines personnes connaissent même Touhou grâce à sa musique et non pas grâce au jeu vidéo. Même si les musiques des cinq premiers Touhou étaient déjà très réussies, le phénomène n'avait jamais été très loin en raison de la popularité très basse des précédents titres. Touhou 6, largement plus populaire, corrige cela et touche donc un plus large public.
D'autres différences majeures sont aussi à noter entre les premiers jeux Touhou et celui-ci. Le changement de plate-forme a notamment permis d'améliorer le jeu, en commençant par ses graphismes qui sont devenus bien plus jolis, affichent plus de couleurs et des tirs plus variés. Que du bon ! Le passage sur une machine plus puissante permet aussi l'affichage de plus de tirs simultanés à l'écran, ce qui contribue aussi à accroître la difficulté. A ce sujet, on compte principalement quatre niveaux de difficulté : le mode Facile, qui, comme son nom l'indique est très facile et s'adresse donc aux débutants, le mode Normal qui conviendra à la plupart des joueurs lambda, un mode Difficile bien ajusté pour ceux ayant envie d'approfondir un petit peu et le mode Lunatic, réservé aux meilleurs. Les joueurs les plus agiles pourront d'ailleurs frimer grâce à l'option permettant d'enregistrer leurs prouesses directement dans le jeu. En plus des quatre réglages de difficulté, on pourra aussi débloquer le traditionnel Extra Stage, avec une difficulté unique. Le principe de cet extra stage est de proposer un nouveau niveau, plus difficile, avec un boss généralement très coriace ! Dans cet épisode, ce n'est pas spécialement le cas puisque Flandre est finalement très accessible.
Pour conclure, Embodiment of Scarlet Devil marque le commencement d'une nouvelle orientation pour les jeux Touhou. D'ailleurs, les volets suivants se baseront tous sur le travail réalisé pour cet épisode. Si vous êtes débutant et que vous voulez vous lancer dans cette grande aventure, ce titre est donc celui qui vous permettra de bien commencer, petit à petit. Si vous êtes déjà un pro des shoot'em up, alors ce volet est aussi pour vous. L'introduction des Spellcards dans le jeu rend les boss bien plus compliqués qu'à l'accoutumée et les battre en difficulté Lunatic est un défi que seul les plus acharnés sauront relever. Le jeu réserve d'ailleurs énormément d'heures de plaisir pour venir à bout des 6 niveaux en difficulté maximale et terminer l'Extra Stage tout en se lançant quelques défis supplémentaires, tel que jouer sans utiliser de crédits supplémentaires. En bref, Touhou Koumakyo fait une entrée fracassante sur PC !
- Graphismes14/20
Bien plus évolué graphiquement que les précédents opus, Embodiment Of Scarlet Devil est surtout une révolution grâce au changement de plate-forme. Ainsi, on a droit à une bien meilleure fluidité, plein de couleurs et des tirs tout aussi variés. On regrettera toutefois des personnages un peu mal dessinés.
- Jouabilité17/20
Proposant deux personnages jouables, dont un plus accessible que l'autre, le titre offre aussi la possibilité de choisir le mode de difficulté en fonction de son niveau, allant du néophyte à l'expert. On remarquera surtout l'ajout des Spellcards, sorte de pouvoirs dont disposent les boss pour vous rendre la tâche bien plus difficile.
- Durée de vie15/20
Il est très difficile de juger la durée de vie d'un shoot'em up, vu qu'elle dépend directement du joueur. Ainsi, pour certains le jeu sera très vite bouclé et rien ne les poussera à recommencer en se lançant des défis. Pour d'autres, la quête du meilleur score réserve des centaines d'heures intenses. On note tout de même qu'il y a 6 niveaux dans le mode Histoire, assez longs et plutôt variés. On a également droit à un Extra Stage très bien fait qui augmente un peu la durée de vie déjà assez bonne.
- Bande son17/20
Tout simplement magnifique, chaque thème est unique et il est très facile de reconnaître le personnage auquel il est associé. Des musiques qui résonneront dans votre tête pendant un bon moment. Les bruitages, quant à eux, sont simples mais réussis, rien à dire de plus là dessus.
- Scénario12/20
Le scénario est très simpliste à la base mais ce sont les dialogues qui, par dessus tout, permettent de mieux cerner les personnages et le monde dans lequel ils vivent. Souvent marrants, mais parfois aussi un peu ennuyants, le jeu s'en tire toutefois polutôt bien sur ce point là.
Mêlant des graphismes améliorés, un gameplay très bien fourni et une certaine fluidité lors de l'action, ainsi que des musiques devenues mythiques, Touhou Koumakyo : The Embodiment of Scarlet Devil nous offre un excellent shoot'em up et un nouveau départ de la série sur la machine PC. Difficile de trouver des défauts à ce jeu qui conviendra aux néophytes comme aux amateurs de jeux de ce type. Difficile de passer à côté d'un aussi bon jeu !