Avant de rentrer dans le détail des changements et des nouveautés qui caractérisent cette nouvelle version, un bref rappel s'impose. FIFA : Ultimate Team vous propose de constituer votre équipe de rêve en achetant des boosters de cartes avec les crédits remportés au fil des matchs. Mais attention, il ne s'agit pas pour autant d'un JCC (jeu de cartes à jouer et à collectionner). Ici, les cartes servent surtout à symboliser les joueurs, sous une forme qui vous permettra de les obtenir, de les échanger, de les archiver... Mais ce volet collection s'accompagne également d'un volet gestion et d'un volet compétition, puisqu'il vous faudra gérer soigneusement votre équipe et l'amener à progresser en prenant part à des rencontres, pad en mains, en ligne ou contre l'IA.

La première chose qui frappe au lancement du nouvel Ultimate Team, c'est l'intégration de cette extension dans l'interface même de FIFA 10. Si l'emprunt de la navigation du jeu de base réduit significativement les nombreux temps de chargements qui plombaient la dernière version (en particulier dans la section des échanges), le résultat est plutôt mi-figue, mi-raisin. En gros, un seul écran de jeu permet désormais de gérer l'ensemble des actions possibles (modification d'effectif, choix de formation, renouvellement de contrats, entraînement...) grâce à un système de menus contextuels qui s'affichent en sélectionnant vos cartes. Jusque-là, ça fonctionne assez bien. Le souci, c'est que contrairement à son prédécesseur, FIFA 10 : Ultimate Team vous permet de conserver et d'avoir accès en permanence à la totalité des cartes obtenues : vous n'avez plus de choix à effectuer et votre collection ne prend plus la forme d'un simili-album Panini à compléter (c'est fort dommage, d'autant que cela permettait de gagner quelques crédits).

Or, la navigation dans votre base de cartes se révèle bien moins pratique. Quand vous souhaitez changer un joueur de votre équipe, il vous faut non seulement jeter un oeil dans votre effectif actuel (remplaçants + réservistes), mais aussi considérer l'ensemble de votre collection, à la faveur d' un moteur de recherche peu pratique qui fait l'impasse sur certains filtres indispensables (comme le nombre de contrats restants). Qui plus est, les cartes de FIFA 10 : Ultimate Team sont moins belles et surtout moins lisibles que celles de la dernière édition (certaines indications ont même l'infini bon goût de clignoter !). Bref, l'ensemble est plus fouillis et nettement moins agréable à l'usage ; même si on a conscience de ne pas avoir affaire à un vrai jeu de gestion footballistique, cela reste assez gênant. Le nouveau système de collection présente toutefois un intérêt : il vous permet de profiter réellement de toutes les cartes acquises en montant simultanément plusieurs équipes, qui donnent l'occasion de tester différentes configurations et de jouer sur plusieurs tableaux.

Les dites équipes doivent toujours être gérées minutieusement : il faut s'attacher le plus tôt possible les services d'un entraîneur, renouveler les contrats, choisir sa tactique en fonction de son effectif (ou réciproquement) et veiller à ce que le collectif soit bien huilé. Sur ce dernier aspect, FIFA 10 : Ultimate Team va plus loin, puisque l'entente entre les joueurs résulte d'une alchimie plus subtile encore que par le passé, qui prend en compte les connexions entre les différentes lignes de votre effectif. Par exemple, un milieu de terrain sera plus efficace si les coéquipiers situés autour de lui jouent à leur poste de prédilection et dans leur formation préférée (et à plus forte raison s'ils sont de même nationalité que lui). L'influence en match du collectif est suffisamment évidente pour vous permettre de vaincre une équipe de niveau supérieur mais dotée d'une faible cohésion. On apprécie toutefois la souplesse apportée au concept : les joueurs peuvent désormais trouver leur compte à une place et dans un système de jeu qui se rapprochent de leurs préférences en la matière.

FIFA 10 : Ultimate Team a également le mérite d'évacuer les deux plus mauvaises idées de la version précédente : les cartes jouabilité ont disparu (qui s'en plaindra ?), tout comme la possibilité de booster définitivement les caractéristiques des joueurs, qui déséquilibrait la progression, les rencontres et le marché des échanges. Les bonus de caractéristiques (passe, tir, tête...) procurés par les entraînements sont désormais provisoires : ils s'appliquent seulement au match suivant, ce qui est bien plus logique. A côté de ça, vous gardez la possibilité d'obtenir des joueurs d'exception grâce aux cartes rares qui font leur apparition. Présents dans les boosters classiques et premium (ces derniers étant susceptibles d'en contenir davantage), les joueurs rares sont des joueurs dont les caractéristiques ont provisoirement augmenté grâce à leurs performances dans la Saison Live. Tomber sur une de ces versions améliorées, que vous conservez même si le joueur en question connaît ensuite une baisse de forme, donne un peu l'impression d'avoir touché le jackpot.

Dernière amélioration proposée par FIFA 10 : Ultimate Team : son système de compétitions bien plus étoffé. On y trouve désormais des tournois spéciaux, qui permettent d'obtenir des crédits en participant à des événements organisés, mais aussi des trophées avec des critères d'entrée précis (joueurs bronze uniquement, nombre de joueurs d'un même championnat limité, etc.). Au final, il y a vraiment de quoi s'amuser dans cette nouvelle version. Vous y retrouverez le plaisir – intact – de débuter avec une équipe de clampins et de gravir les échelons en y intégrant progressivement des joueurs argent puis des joueurs or. Que vous soyez du genre à « grinder » (accumuler les rencontres) ou à avancer prudemment mais sûrement, que vous préfériez multiplier les micro-paiements dans la boutique ou vous rendre la tâche plus difficile en évitant d'acheter des joueurs aux enchères et en essayant de composer avec l'aspect aléatoire des boosters, il y a mille façons de jouer à Ultimate Team, et de très nombreuses heures de jeu en perspective pour peu que vous accrochiez au concept.