La simulation de plongée est un genre qui se fait malheureusement particulièrement rare sur nos consoles. Le studio Arika est d'ailleurs l'un des rares développeurs à se pencher sur ce marché si particulier. On lui doit ainsi déjà les deux Everblue sortis sur PS2 et le premier Endless Ocean sur Wii. Les amateurs de fonds océaniques les plus curieux ont aussi pu découvrir récemment un certain Aquanaut's Holiday développé par Artdink exclusivement pour la PS3, mais malheureusement ce titre n'a jamais été édité en Europe. Les passionnés de plongée n'ont donc pas grand-chose à se mettre sous la dent et dans ces conditions on comprend aisément que la suite du premier Endless Ocean suscite de nombreuses attentes.

Ceux qui ne sont pas familiers de la série seront peut-être surpris d'apprendre que les Endless Ocean ne se limitent pas à une exploration bête et méchante de différents fonds marins : votre progression est toujours soutenue par une trame principale. En l'occurrence, le scénario d'Endless Ocean 2 vous emmènera sur les traces d'une civilisation disparue et de son fabuleux trésor. Vous incarnez un plongeur passionné par la mythologie et particulièrement intrigué par la légende du Cri du Dragon. On retrouverait en effet des références à ce chant mythique et porteur de mauvais augure dans différentes cultures réparties aux quatre coins du globe. Vous voilà donc parti pour visiter les eaux du monde entier en compagnie de votre club de plongée. Ce scénario est bien entendu bourré de clichés et de retournements de situation prévisibles, mais il a le mérite d'introduire l'une des grandes nouveautés de ce second opus : vous pouvez désormais voyager pour découvrir des environnements réellement très différents. Des barrières de corail du Pacifique Sud aux cercles polaires, en passant par une rivière perdue dans la forêt amazonienne ou des îles grecques, votre périples vous amènera à nager dans des cadres aussi dépaysants que variés.

Vous imaginez bien que la faune que vous croisez dans l'Océan Arctique n'est pas tout à fait la même que celle que vous avez observée dans des eaux plus chaudes. Les équipes du studio Arika se sont surpassées à ce niveau là puisque ce sont près de 300 espèces d'animaux que vous pouvez ainsi dénicher, soit une centaine de plus que dans le précédent volet. Il est toujours possible de zoomer sur certaines zones précises pour découvrir les petites bestioles qui s'y cachent : vous pouvez ainsi admirer des gobies dissimulés dans le sable, des hippocampes galopant dans une forêt d'algues ou des limaces de mer broutant tranquillement leur gazon marin. Comme dans le premier opus, vous pouvez aussi tomber nez à nez avec un goéland ou un ours polaire, mais ces animaux vivant près de l'eau ne viendront plus directement sur votre bateau. Pour les rencontrer, il vous faudra donc sortir de l'élément aquatique et explorer les petites îles autour desquelles vous plongez. L'idée peut sembler bonne mais malheureusement l'animation extrêmement rigide de votre personnage lorsqu'il se déplace à la surface vous fera nettement préférer les phases sous-marines.

Une fois dans l'eau, les habitués du premier volet devraient rapidement retrouver leurs marques. En effet le gameplay a subi peu de transformations et la prise en main est toujours aussi intuitive : il suffit de pointer la Wiimote dans une direction pour se tourner, d'appuyer sur la gâchette B pour avancer et d'utiliser le bouton A pour interagir avec les animaux ou les décors. Notez d'ailleurs qu'il n'est plus nécessaire de tripoter ces pauvres poissons pour obtenir leur nom mais qu'il faudra tout de même les amadouer d'une manière ou d'une autre pour recueillir un supplément d'information sur leurs habitudes. Toutes ces petites bestioles ont leur violon d'Ingres et, pour leur faire de l'œil, vous disposez toujours de nourriture, d'un stylo sous-marin et d'un sifflet. Un nouvel outil fort pratique fait son apparition, il s'agit du pulsar. Ce petit pistolet à impulsions électromagnétiques vous permet de soigner les animaux blessés ou malades mais aussi de calmer les créatures dangereuses. C'est en effet l'autre grande nouveauté de ce second opus : certains animaux peuvent vous blesser et faire ainsi baisser votre jauge d'oxygène qui est déjà très limitée. Concrètement, n'essayez plus de caresser tendrement un requin blanc ou il vous enverra valser d'un violent coup de queue. Ces attaques ne sont jamais sanglantes et le pire qu'il puisse vous arriver est de revenir bredouille et précipitamment sur votre bateau.

Les poches de votre plongeur réservent décidément quelques surprises puisqu'un autre nouvel outil mystérieux fait son apparition : le multicapteur. Ce genre de sonar vous permettra de repérer les petits objets enfouis et de faire quelques découvertes archéologiques. Les vestiges que vous aurez ainsi remontés vous rapporteront de l'argent une fois que vous les aurez fait expertiser. Il y a d'autres moyens de rassembler un petit pécule, comme dans le premier épisode vous pouvez servir de guide pour des plongeurs curieux en leur montrant les espèces qu'ils recherchent ou photographier des animaux précis pour le compte de magazines spécialisés. Vos économies vous permettront d'acheter des améliorations pour votre équipement, de nouvelles tenues ou des babioles pour décorer l'île qui vous sert de QG. C'est d'ailleurs à partir de cette fameuse île que vous avez accès à la foule d'options du jeu : non seulement vous y trouvez une encyclopédie qui compile les informations sur toutes les espèces que vous avez croisées, un album photo, mais aussi un carnet vous rappelant les points clefs du scénario ou un autre rassemblant les objets que vous avez découverts.

L'aventure principale est courte et vous devriez en voir le bout sans difficulté en une grosse demi-douzaine d'heures de jeu. Heureusement, le réel intérêt d'Endless Ocean 2 ne réside pas vraiment dans sa trame principale mais plutôt dans la foule de missions secondaires qui vous attendent. Même une fois que vous aurez bouclé le scénario, il vous faudra compter encore de très longues heures de recherches minutieuses pour débusquer toutes les espèces, pour récupérer le moindre trésor, pour mener à bien toutes les missions et pour découvrir la totalité des cartes. Il y a ainsi des animaux que vous aurez plus de chance de voir en plongeant de nuit, tandis que d'autres se montreront dans la journée. Une fois que vous aurez rencontré un maximum de bestioles différentes, vous pourrez aussi tenter de les faire cohabiter au sein d'un grand aquarium situé au Japon. Histoire de varier les plaisirs, vous avez enfin la possibilité de plonger avec différents compagnons : un dauphin peut par exemple vous tracter rapidement tandis que la jeune Océane vous permet de repérer plus facilement les petits animaux. On retrouve enfin la possibilité d'inviter un ami à nager à vos côtés via Internet. Cette option était déjà disponible dans le précédent volet mais elle est désormais compatible avec le Wii Speak : ce micro vous permet donc de papoter tranquillement avec votre ami tout en découvrant de nouveaux poissons. Bref, vous l'aurez compris, à condition de ne pas se limiter à la seule aventure principale, Endless Ocean 2 vous réserve finalement une durée de vie assez phénoménale. Rien ne vous empêchera d'ailleurs de revenir de temps à autre piquer une tête pour décompresser après une journée trop stressante.