Vous aimez les grosses armures, les combats virils et les balades en forêt ? Alors Moonstone est fait pour vous. Sorti en 1991 sur le merveilleux Amiga puis en 1992 sur PC, ce jeu est une petite bombe gorgée d’amour et de sang qui vous entraîne dans un monde magique plein d’humour et d’empoignades mémorables.
C'est la pleine lune et la déesse Danu cherche un nouveau champion. Ses druides ont donc convoqué quatre vaillants guerriers afin de les lancer à la recherche de la Pierre de Lune, un artefact capable de sauver le royaume. Pour la retrouver, ces braves chevaliers vont d'abord devoir trouver quatre clefs afin d'accéder au sanctuaire de la vallée des dieux et ainsi pouvoir prétendre au titre de champion de la déesse. En voilà une bonne raison pour partir à l'aventure et se mettre sur la tronche avec des monstres, d'autres chevaliers et des dragons. Apres avoir profité d'une chouette petite introduction animée comme on en faisait à cette époque, il est temps de choisir le nombre de joueurs (1 à 4) puis son avatar. Au nombre de quatre, les chevaliers ne diffèrent finalement que par leur couleur (bleu, vert, rouge et jaune) et par leur lieu de départ au début de l'aventure. Sur ce point, il faut savoir que commencer avec le chevalier rouge boostera indéniablement la difficulté du jeu puisque les monstres qui peuplent sa zone de départ sont tout simplement ignobles, mais nous y reviendrons.
La première partie de l'aventure se déroule sur une carte faisant office de plateau de jeu d'où vous déplacerez votre petit chevalier représenté, pour le coup, uniquement par sa tête. Ici, libre à vous de choisir votre destination dans ce qui s'apparente presque à une sorte de jeu de société. Certes on ne lance pas de dés mais le nombre d'actions autorisées est limité pour chaque tour et le chevalier ne peut se déplacer que sur de courtes distances. Votre but étant de trouver quatre clefs, il va falloir visiter les repaires disséminés dans chacune des régions et espérer avoir la chance de tomber sur l'une d'entre elles. De leurs côtés, les autres joueurs font de même chacun leur tour et il arrivera forcément un moment où il faudra venir leur taper dessus pour leur subtiliser leur clef ou tout simplement prendre leur tête… En dehors de la recherche des clefs, le jeu vous propose aussi d'aller dépenser votre argent durement gagné dans une échoppe, chez le magicien du coin ou bien encore de vous ruiner aux dés dans la taverne la plus proche.
Les repaires sont tous habités par une ribambelle de vilains monstres, et chaque visite transforme du coup le calme du jeu au tour par tour en une séquence de tuerie monstrueusement jouissive. Le bestiaire est très varié (sangliers, hommes-rats, trolls…) et chaque ennemi nécessite une technique différente pour en venir à bout. Autant dire de suite que ces phases de jeu sont de loin les plus fun surtout que la maniabilité est très efficace. Parades, esquives, coups d'estoc, de taille, couteaux de lancer, toutes ces possibilités donnent vie à des combats très vifs et extrêmement violents. Du coup, trancher des monstres pour les vider de leur sang façon geyser n'a jamais paru aussi facile. Ça découpe à tout va, l'hémoglobine gicle dans tous les sens, les affrontements se concluent toujours par des animations de mort excessivement drôles et violentes (autant pour vous que pour les monstres). Une fois le massacre terminé, à vous le trésor, avec à la clef divers objets tels que des épées, des armures, des potions de soin ou de l'or. Le système est similaire lors de l'affrontement contre un autre chevalier (joueur ou non) à la seule différence que dans le cas d'une victoire, vous pourrez piocher un objet dans l'inventaire de votre défunt adversaire qui lui perdra une vie (au nombre de 5 en début de partie). Sachez enfin que les combats vous feront gagner de précieux points d'expérience qu'il sera alors possible d'utiliser afin d'améliorer les statistiques de votre personnage (force, constitution, endurance). Un petit plus qui donne au titre un aspect jeu de rôle assez sympathique.
Comme évoqué plus haut, chaque zone de la carte abrite des monstres différents, tous plus ou moins impressionnants et difficiles à vaincre. Autant dire que se faire réduire en purée par un troll alors qu'on essayait vaguement de lui taper dans les genoux a de quoi énerver, surtout quand un de vos adversaires vient de malmener un troupeau de sangliers sauvages avec désinvolture. Ceci-dit, plus vous avancerez dans le jeu, plus les ennemis seront nombreux à l'écran. Il paraît donc judicieux de commencer par débusquer les créatures les plus coriaces lorsqu'elles ne sont encore qu'une poignée, pour éviter de les rencontrer lorsqu'elles seront trop nombreuses. De toute façon, vous êtes quasiment certain de rencontrer tous les types d'ennemis au cours de la partie. Mieux vaut donc les croiser plus tôt que trop tard ! Ce système intelligent permet de réduire les écarts de difficulté entre les quatre zones et évite un trop gros déséquilibre entre les chevaliers.
Graphiquement, le jeu est toujours très agréable à regarder, les couleurs sont vives, décors et personnages sont très détaillés et les nombreuses animations des coups et des différentes morts sont réellement saisissantes. On en viendrait presque à mourir juste pour admirer le résultat. Les différents effets sonores sont également très convaincants tout comme les quelques musiques qui agrémentent agréablement les temps de chargement. Que dire de plus si ce n'est qu'étant déjà un excellent jeu de combat, Moonstone se permet aussi d'être bourré d'humour. Bon c'est sûr, la principale attraction reste vos différentes façons de mourir, toutes très sanglantes, mais force est de constater que ces mises en scène sont vraiment poilantes et participent activement au charme du titre.
- Graphismes18/20
Ce jeu a vraiment de beaux restes. Une belle 2D bien animée, colorée et complètement gore, sans oublier la grande classe des chevaliers.
- Jouabilité17/20
Les mouvements sont nombreux et il faudra un certain temps pour bien connaître chacun des coups ainsi que chaque adversaire. Passé cette étape, cela fonctionne à merveille.
- Durée de vie17/20
Même si le jeu peut se boucler en 2-3 heures, le côté multijoueur et la variété des situations lui confèrent une très bonne durée de vie.
- Bande son16/20
Du tout bon pour l’époque avec des musiques de qualité qui confèrent une ambiance très sombre à l'aventure mais surtout des bruitages vraiment réussis.
- Scénario16/20
Concis mais efficace. Pas de quoi en faire des tonnes et c’est vraiment pas ce qu’on lui demande. C’est plutôt l’ambiance que dégage le jeu qu’il faut retenir et elle est tout simplement géniale !
Culte, voilà le mot qui vient à l’esprit quand on pense à Moonstone. Presque 20 ans après sa sortie, le jeu procure encore de belles sensations et réserve toujours son lot de franches rigolades. Beau, fun, génial à plusieurs et outrageusement violent, Moonstone se doit d’être absolument essayé par tout amateur d’heroic-fantasy tant l’expérience est mémorable.