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Test Dante's Inferno

Dante's Inferno : Trailer de lancement

Dante's Inferno
24 063 vues
Profil de Logan,  Jeuxvideo.com
Logan - Journaliste jeuxvideo.com

S'inscrivant dans la continuité d'un God of War, Dante's Inferno n'entend nullement cacher ses relations étroites avec la série de Sony. Misant sur le même type de gameplay et une construction plus ou moins similaire, le bébé de Visceral Games s'émancipe quelque peu de son modèle par un univers bien plus malsain que les hautes sphères de l'Olympe. Ainsi, si Kratos s'élève vers les cieux, Dante, lui, devra prendre le chemin inverse pour retrouver sa bien aimée Béatrice au coeur même de l'Enfer... Triste sort, certes, mais finalement le plus dur, c'est le premier pas.

Dante's Inferno

Toi qui pénètre en ces lieux, oublie tout, ou presque, de ce que tu connais de La Divine Comédie. En effet, bien que le périple de Dante soit toujours mû par la recherche de sa tendre femme décédée et que Virgile nous guide à mesure de notre descente, le reste ressemble plus à un fantasme qu'à une volonté de coller de près au poème de Dante Alighieri. Est-ce un mal ? Nullement dans le sens où le propos est ici de se servir d'une base pour donner à un jeu d'action un fabuleux background. Sur ce point, le résultat est d'ailleurs fort probant grâce à l'artiste Wayne Barlowe ayant offert son talent à plusieurs créatures infernales. De fait, si l'aspect artistique est inégal, tant dans la modélisation des personnages que des environnements ou des choix chromatiques trop homogènes, on prend plaisir à découvrir ce Pandemonium de pixels passé entre les mains de développeurs n'ayant plus grand-chose à prouver. Mais justement, le revers de la médaille vient du fait qu'on aurait aimé voir en Dante's Inferno le Dead Space du beat'em all, ce qu'il n'est pas au final.

Dante's Inferno
Les passages avec les colosses sont généralement trop longs et peu intéressants.
Ainsi, le plus embêtant dans Dante's Inferno ne vient pas du fait de ses influences "God of Waresques" d'autant qu'elles sont ici bien utilisées afin de mettre en avant des affrontements nerveux usant mais n'abusant pas de QTE. Non, le problème majeur tient au fait que le titre de Visceral Games affiche un tracé relativement plat du début à la fin. Bien sûr, les affrontements dantesques ne manquent pas, les boss sont bien là, les combos pleuvent mais malgré tout, la progression affiche souvent un manque d'ambition en optant trop souvent pour des mécanismes de jeu similaires. Pire, dans la dernière ligne droite, les développeurs ont opté pour une succession de 10 arènes, synonymes de défis, ne parvenant à aucun moment à masquer un énorme manque de créativité et tranchant radicalement avec le reste du titre plus généreux en terme de level-design. En somme, les rouages de Dante's Inferno sont parfaitement huilés, trop peut-être. Loin d'atteindre la maestria d'un God of War : Divine Retribution, le bébé de Visceral n'en comporte pas moins de très bonnes idées.

Dante's Inferno
Certains décors s'autorisent quelques digressions graphiques pour notre plus grand plaisir.
La première d'entre elles concerne l'évolution de Dante. Si de prime abord, le système n'est guère original, c'est surtout la fluidité avec laquelle on choisira de compléter son arbre de techniques qui apporte satisfaction. De fait, il conviendra dans un premier temps d'élaguer un peu les rangs ennemis pour récolter des âmes qui vous serviront de monnaie d'échange. Ensuite, en passant par le menu d'inventaire, vous pourrez choisir vos mouvements de nature sacrée ou impie. De cette orientation découlera également un autre point important mais nous y reviendrons plus tard. Dans le cas présent, le côté sacré sera lié à la Sainte Croix permettant un tir à distance alors que la voie impie vous offrira divers mouvements rattachés à votre faux. Dans tous les cas, en fonction de votre préférence, vous aurez tôt fait d'opter pour l'un ou l'autre voire pour une évolution équilibrée permettant de diversifier vos méthodes de combat. En sus de l'achat de techniques, cette orientation sera directement couplée au port de reliques que vous devrez au préalable trouver dans les niveaux.

Dante's Inferno
De ce choix cornélien dépendra l'utilisation de certaines reliques.
Il sera ici question d'absoudre ou de punir vos ennemis ainsi que des damnés que vous rencontrerez à intervalles réguliers. Notons que si vous choisissez l'absolution, vous profiterez alors d'un mini-jeu passant de sympathique lors de la première rencontre à mortellement lourd au bout de la dixième absolution. Quoi qu'il en soit, vous pourrez alors porter certaines reliques vous apportant divers bonus comme des esquives plus aisées, un plus gros gain d'expérience, des dégâts plus importants, etc. Pourtant, comme je le disais plus avant, tous ces artifices ne parviennent pas à faire de ce Dante's Inferno un "must have". Ne nous offrant jamais de séquences d'anthologie, bien trop occupé à relier chacun des cercles par des phases de plates-formes roboratives, on ressort finalement du jeu satisfait mais sans aucun souvenir précis de l'aventure. Et c'est là le plus gros défaut du jeu qui se montre peu ambitieux tout en ayant, en dehors de son univers, aucune véritable personnalité. Dommage car ce n'est pas faute d'avoir essayé.

Dante's Inferno
La Sainte Croix vous sera d'une aide inestimable tout au long de l'aventure.
Ainsi, les développeurs ont pensé à intégrer des phases à dos de colosses. Problème, elles se révèlent inintéressantes car centrées principalement sur une élimination massive d'ennemis. De plus, sachant qu'on bénéficie ici d'une invulnérabilité temporaire, le challenge se veut inexistant autant dans le défouraillage d'adversaires que dans les passages de plates-formes. On eut par exemple apprécié d'avoir des affrontements entre colosses pour apporter un peu plus de dynamisme à l'ensemble. Pour autant, le jeu ne manque pas de punch sachant que les combos sortent très facilement grâce à un simple couplage de boutons d'action et de tranche, qu'il est aisé de balancer des magies ou d'utiliser une sorte de furie et que l'ergonomie générale est bien pensée. Mais voilà, la sauce ne prend pas vraiment et on a à peine le temps de dire ouf que le tout se termine après 7 heures de jeu. Reste un mode Survival à débloquer mais en aucun cas il n'offre à Dante's Inferno un véritable potentiel de rejouabilité. Plus que jamais, le soft de Visceral Games se pose comme un beat'em all lambda, bien agencé, maîtrisé mais bien trop basique et n'ayant pour ainsi dire pas d'âme. Un comble compte tenu du sujet...

Les notes
  • Graphismes15/20

    Dans l'ensemble Dante's Inferno se pare d'un visuel enchanteur mais la qualité reste malheureusement inégale. Si on excepte une certaine uniformisation dans les couleurs à dominante sombre, chaque Cercle profite néanmoins d'environnements optant pour une approche graphique différente s'inscrivant toutefois dans un tout. De plus, le travail du génial Wayne Barlowe (Blade II, Hellboy II, Avatar) fait mouche à quelques exceptions près. Enfin, alors que les séquences en CG sont renversantes et que les flash-back assument leur côté "animation minimaliste", on déplorera des transitions désastreuses entre les cinématiques et le retour au jeu.

  • Jouabilité15/20

    En soi, la jouabilité ne pose pas de soucis. Le système d'évolution, plus ou moins inspiré de celui de Dead Space, se révèle même excellent. Il manque cependant un peu de coups par-ci et deux, trois pouvoirs par-là. En effet, avec seulement 5 magies et divers enchaînements basés sur l'unique arme du jeu, les affrontements se ressemblent tous après quelques heures. Reste, dans une certaine mesure, la Sainte Croix et le mode Rage pour varier les plaisirs.

  • Durée de vie10/20

    Bien que Dante's Inferno dispose de plusieurs modes de difficulté, on fera le tour du propriétaire en 6, 7 heures. C'est maigre d'autant que le titre dispose finalement de peu de morceaux de bravoure et s'enlise dans des mécanismes redondants. Libre à vous de recommencer par la suite pour tout débloquer ou de vous frotter aux Portes de l'Enfer qui n'est autre qu'un mode Survival. Nonobstant, le degré de réjouabilité reste, lui, relativement faible.

  • Bande son15/20

    Exception faite du doublage peu convaincant de Dante et Virgile, les autres personnages s'en sortent mieux. Ce n'est pas exceptionnel mais la prestation en dents de scie des doubleurs français est vite rattrapée par les musiques symphoniques nous assénant cuivres puissants et percussions ascendantes dès que le besoin s'en fait sentir.

  • Scénario11/20

    Si on retrouve bien les acteurs de La Divine Comédie, Visceral Games n'en a finalement utilisé que la substantifique moelle. De fait, inutile d'être choqué par le traitement de l'oeuvre qui sert ici les propos d'un beat'em all. On regrettera pourtant le fait que la mise en scène figée souffre de transitions maladroites et qu'elle ne s'appuie au final que sur de belles cinématiques en CG, des séquences animées au design pleinement assumé et un univers ouvertement gore.

Tel un bon élève, Dante's Inferno récite God of War et parvient à s'en sortir en optant pour un mélange action/plates-formes saupoudré de quelques énigmes. Profitant d'un design maîtrisé bien qu'inégal, d'une progression limpide mais trop classique, le titre se perd malheureusement en chemin en nous ressassant à intervalles réguliers les mêmes types de séquences. Court, parfois maladroit mais ne perdant jamais de vue son orientation lugubre et malsaine, le jeu de Visceral Game réussit à atteindre les limbes de l'Enfer sans pour autant y découvrir l'éternelle damnation. On serait presque enclin à lui donner l'absolution en espérant une suite plus ambitieuse à même d'effacer d'un Pater Noster les défauts énoncés plus haut.

Note de la rédaction

15
15.5

L'avis des lecteurs (315)

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