Drift, nitro et police, voici la formule qu'a retenue Electronic Arts pour développer sa licence Need for Speed sur les consoles Nintendo. Un mélange d'apparence séduisant puisque ces trois mécanismes sont souvent à la base de courses déjantées et imprévisibles. La chose n'ayant pas forcément bien fonctionné sur Wii, au tour de la DS de tester le concept, extrêmement simple, qui vise à combiner dérapages, accélérations et duels frontaux avec les forces de l'ordre. Aux commandes du même nombre de bolides que sur Wii (30, à débloquer un à un évidemment), le joueur parcourt le monde entier, des Etats-Unis à l'Espagne, en passant par Dubaï, le Brésil, l'Egypte ou Singapour. A chaque lieu ses circuits dont certains totalement barrés comme un grand huit ou un parcours de golf... Quand on vous dit qu'il faut mettre toute notion de réalisme de côté... Pour preuve, il sera possible de prendre des raccourcis totalement improbables, comme la parabole d'un pont ! Dans Nitro, on appelle cela un "instant de légende"...

Ça c'est pour le côté délirant et si vous y ajoutez les cascades à la Colt Seavers face aux flics, vous pouvez ranger NFS Nitro du côté des jeux de courses barrés. En effet, lorsque la police dresse un barrage routier, il suffit d'appuyer sur la touche X pour mettre votre caisse sur deux roues ou la faire tourner sur elle même pour qu'elle se fraie un passage au milieu du barrage. Marrant ? Pas tant que ça, l'action est en fait une QTE qui ne fait appel qu'à un petit réflèxe pour bombarder la touche lorsqu'elle s'affiche à l'écran, le reste s'enchaînant automatiquement. Le même principe est repris pour les cascades "raccourcis". On a vu plus fun, surtout en termes de gameplay. Un gameplay qui tourne en rond, d'autant que le drift n'apporte franchement pas grand-chose. En même temps, allez drifter sur des circuits en ligne droite ou presque... Quant à la nitro, utilisable d'un bloc ou en deux fois, elle n'a pas la moindre utilité dans la mesure où l'IA se la joue Mario Kart : vous êtes en tête, elle vous colle au train, vous êtes à la traine, elle lève le pied. L'opposition n'a en ce sens guère de valeur et le challenge n'est plus trop au rendez-vous. Enfin, on pourra regretter qu'il n'y ait quasiment pas la moindre impression de vitesse, les bolides se trainant comme des veaux destinés à la casse.

Le gameplay ne fait pas appel à l'écran tactile et la seule subtilité consiste à jouer avec une minuscule jauge pour réussir le meilleur départ possible. Techniquement, Nitro peine également, l'animation pouvant chuter brusquement en fonction des circuits, sans que l'écran ne soit surchargé. Ce nouveau Need for Speed n'a donc pas grand-chose pour lui même si les développeurs ont fait en sorte de garnir les tracés de sorte à briser la monotonie des épreuves. Ainsi, comme sur Wii, vous pourrez "taguer" des portions de circuits en récupérant les items prévus à cet effet. L'objectif est de gonfler son score de réussite affiché en fin de course. Idem pour ce qui est des arbres ou bancs publics que l'on nous demande d'écraser, comme si notre caisse ne pouvait pas se faire remarquer autrement. Le mode Carrière est une suite d'épreuves classiques et simplement réchauffées, sans personnalité : course normale sur circuit, élimination, sprint d'un point A à un point B, défi checkpoint... Ajoutez-y différents modes tournant autour des tags ou de la destruction des rares modèles 3D présents sur ou à côté de la piste et vous avez une liste d'épreuves répétitives et sans grand intérêt. Les amateurs de tuning pourront toujours décorer leurs montures en appliquant peintures, décos, tags... Mais lassés, ils finiront par aller tester le multijoueur qui a un seul mérite : supporter le mono-carte, permettant ainsi à quatre joueurs de se friter si un seul d'entre-eux possède NFS Nitro.