Prévu à l'origine pour venir étoffer le catalogue du PlayStation Store, Katamari Forever a finalement choisi la voie plus conventionnelle d'une sortie en boîte. Vendu à un prix raisonnable, ce nouvel épisode nous offre un scénario inédit ainsi qu'une bonne petite sélection de 34 niveaux. Cela dit, 31 de ces mondes sont en fait issus des précédents épisodes, mais il faut reconnaître que les développeurs ont su choisir les plus rigolos, les plus intéressants et les plus originaux avant de relooker le tout de fort belle manière. Malgré cela, il est évident que les joueurs ayant déjà fait quelques tours de piste sur les précédents volets de la série n'auront pas grand intérêt à acquérir ce qui n'apparaît finalement que comme une sympathique compilation. D'autant que côté gameplay, on ne note pas d'évolution notable, et ce en dépit de quelques variantes que nous évoquerons plus tard.

Néanmoins, on appréciera à sa juste valeur le nouveau scénario concocté par les développeurs, un scénario évidemment délirant et qu'on découvrira par le biais d'une tripotée d'images psychédéliques, pleines de personnages bigarrés et affublés d'étranges appendices de part et d'autre du crâne. Cette fois, nous serons d'abord témoins du tragique accident du Roi du Cosmos qui, au cours de sa traditionnelle session d'entraînement au saut en hauteur, traverse malencontreusement l'atmosphère et heurte une curieuse étoile de plein fouet. Le joyeux monarque perd alors conscience et laisse ses cousins dans l'hébétude. Totalement déboussolés sans la direction de leur chef, ces derniers vont construire un robot-roi, destiné à exercer le pouvoir en l'absense du roi. Hélas, cette étrange création va échapper au contrôle de ses concepteurs et pulvériser toutes les étoiles de la galaxie. Une fois encore, le Prince du Cosmos va donc se charger de rassembler une quantité littéralement astronomique d'objets en tout genre pour recréer les astres manquants.

En tant que Prince, votre objectif consiste donc à faire rouler une balle collante dans des niveaux tortueux afin de collecter un maximum d'objets. Si votre boule n'a pas plus d'un centimètre de diamètre au début et n'est donc capable de récupérer que de la petite monnaie, des gommes, des punaises ou des bonbons, elle grossira rapidement avec chaque nouvelle "acquisition" jusqu'à pouvoir emmagasiner des vélos, des gens, des voitures, des éléphants, des bateaux, des maisons, des immeubles, des nuages et même des continents entiers. Un programme pour le moins intéressant !Cela dit, il ne sera pas toujours question d'amasser le plus de matos possible sans discernement, et au concept de base se grefferont parfois quelques objectifs spéciaux. Dans un niveau tiré de We Love Katamari, notre fière bouboule sera remplacée par un sumo. Il s'agira donc de le faire grossir au maximum en tentant de capturer toutes les sources de nourriture du niveau, des crèmes glacées aux plats surgelés, avant de partir renverser un autre sumo placé sur un ring.

Un autre niveau, issu de Beautiful Katamari vous invitera à produire la plus grosse boule possible en évitant soigneusement que le coût total des objets récupérés dépasse les 300 000 yens... Les trois mondes inédits vous inviteront quant à eux à collecter des lucioles dans une zone enténébrée, à redonner vie à un désert en sautant dans une mare et en partant arroser les environs, ou encore à redonner des couleurs à un monde en noir et blanc. Pour parvenir à atteindre nos objectifs avant la fin du temps imparti, on devra notamment profiter de la capacité de sauter du Katamari. Il s'agit également là d'une nouveauté dans la série. En balançant votre manette Sixaxis vers le haut ou en appuyant sur R2 (on préférera cette option, beaucoup plus réactive), vous aurez ainsi la joie de voir votre boule bondir comme un cabri et atteindre plus rapidement une étagère ou un toit. On profitera également de petits bonus en forme de coeur planqués dans les niveaux, et qui transformeront momentanément votre Katamari en aimant. Bref, ces quelques petits ajouts sont franchement rigolos, mais comme nous le sous-entendions plus tôt, ils ne suffiront sans doute pas à justifier un achat de la part d'un fan.

Au-delà de ça, on profitera également de nouveaux modes, tels que Katamari Drive, qui verra votre fière bouboule foncer à la vitesse de la lumière, ou encore le mode Eternel, qui propose tout simplement de parcourir chaque niveau sans avoir à se soucier du temps. S'ils ne compensent pas le manque de véritable nouveau contenu, ces modes offrent néanmoins un certain potentiel de rejouabilité, ce qui n'est pas un mal vu que les joueurs ne mettront guère plus de six heures à terminer l'aventure. Reste enfin le multijoueur, assez décevant malheureusement puisque limité à des parties locales, en coop (avec un seul Katamari) ou en Versus dans des environnements réduits. Néanmoins, le prix relativement modéré de cet épisode, l'humour, la gaieté ainsi que la jolie esthétique de l'ensemble ont largement de quoi séduire.