Les adeptes du jeu de cartes à jouer et à collectionner Magic the Gathering ont récemment pu voir débarquer une version virtuelle sur le Xbox Live. Sous-titré Duels of the Planeswalkers, ce soft entend permettre aux néophytes de livrer leurs premiers duels mais n'oublie pas pour autant les sorciers plus aguerris. Ces derniers auront ainsi la chance de se replonger dans le jeu qui a bercé leurs années de collège et de lycée sans avoir à se perdre dans la création d'un deck. Car s'il apparaît très simplifié par rapport au véritable jeu de cartes dont on ne compte plus les extensions, le bébé de Stainless Games n'en reste pas moins bien conçu et plaisant à jouer.
Dans Magic, le joueur incarne un puissant sorcier, capable de lancer des sortilèges de tous types mais aussi d'invoquer de terribles créatures qui se battront pour lui. Car le but, voyez-vous, consiste tout simplement à faire mordre la poussière aux mages qui tenteraient de se dresser sur votre route, et tous les moyens sont bons pour parvenir à ce macabre résultat. Reposant sur des bases relativement simples, l'univers de Magic n'a pas cessé de s'étoffer au fil des extensions pour donner corps à l'un des jeux de cartes les plus intelligents et riches de la galaxie. Cette richesse, on la doit aux multiples interactions qu'offrent les 5 types de magies disponibles. La magie Noire tout d'abord, issue des marais putrides, joue avec la mort et les forces obscures. Son opposée, la magie Blanche, provient de généreuses plaines ensoleillées et vise avant tout la préservation de la vie. La Rouge tire sa force au coeur des montagnes et permet de contrôler le feu et la terre. Parente de la Rouge, la magie Verte puise son essence dans les profondes forêts du monde. Elle offre à celui qui s'en sert une incroyable vitalité ainsi qu'une grande quantité de créatures extrêmement puissantes. Enfin, la magie Bleue, née des îles et de la mer, s'oriente avant tout vers la possibilité de retourner les forces de l'ennemi contre lui, en contrant sa magie et en s'appropriant ses ressources.
Sans entrer dans les détails, un partie de Magic voit donc les deux mages ennemis poser peu à peu des cartes de terrains, et s'en servir pour invoquer des créatures et lâcher des sorts en fonction de leur stratégie de départ tout autant que de ce que leur pile de cartes voudra bien leur fournir à chaque tour. Le but ultime étant de vider la barre de vie de l'autre mage de ses points. Reste que comme nous l'annoncions en introduction, Magic sur le Xbox Live se présente comme une version simplifiée du célèbre jeu de cartes, et ce pour deux raisons. La première tient au nombre relativement faible de cartes présentes dans le titre. On en compte ainsi près de 300, issues d'extensions aussi anciennes qu'Invasion jusqu'à des extensions plus récentes telles que Les Éclats d'Alara. Les possibilités seront donc nettement plus réduites que dans le jeu d'origine, même si la sélection opérée par les développeurs s'avère tout de même des plus cohérentes. Cela dit, il est évidemment question de fournir aux joueurs des extensions payantes, mais en l'état, le jeu paraîtra très limité aux aficionados.
Deuxième élément de simplification : le fait que Duels of the Planeswalkers ne permet pas de concevoir son deck à partir de zéro. Le titre repose en fait sur des paquets prédéfinis qui ne pourront qu'être étoffés par des cartes débloquées en battant les adversaires du mode solo. Tenez-le-vous pour dit, il est donc absolument impossible de toucher au coeur des decks de ce Magic, et il faudra se contenter de rajouter ou d'enlever les cartes gagnées dans la campagne, des cartes qui restent d'ailleurs dépendantes du deck avec lequel on les aura gagnées. En termes clairs, si vous jouez avec un deck vert, remportez votre duel et débloquez une nouvelle créature, celle-ci sera forcément verte et ne pourra être utilisée que dans votre deck vert. Point final.
Il n'y a pas à tortiller, cet aspect risque sans doute de faire hurler les fans les plus hardcore de Magic, mais le fait est que cette version Live dispose néanmoins d'arguments plus que sympathiques pour compenser. Outre une campagne solo complète proposant près de 16 duels contre une IA relativement compétente (en dehors de quelques petites incohérences occasionnelles) et dont on pourra modifier le niveau, le jeu propose une seconde campagne coopérative (en troll à deux têtes), toujours contre des adversaires contrôlés par la machine. Idéal pour se poser avec un pote après une grosse partie de Call of Duty bien nerveuse. Duels of the Planeswalkers offre aussi des parties en ligne à deux joueurs, des parties coopératives en ligne (en troll à deux têtes), ainsi qu'une expérience de jeu en ligne multijoueur à trois ou quatre joueurs en chacun pour soi. Pour un joueur qui n'a pas forcément d'adversaires sous la main, le Live constitue donc un sacré plus. Le tout s'associe avec un didacticiel sympa, mais peut-être un peu léger pour les néophytes. Conscients du fait qu'un jeu comme Magic ne peut véritablement s'apprendre qu'au contact des autres joueurs, Stainless Games a pensé à inclure un mode Mentor, dans lequel, si vous avez de la chance, vous pourrez rencontrer une âme bienveillante sur le Live. Cette dernière aura accès à votre main et pourra vous expliquer en détail le fonctionnement d'une partie au fur et à mesure qu'elle se déroulera.
Reste enfin à parler du mode Puzzle qui vous plonge tout simplement au milieu d'une partie bien engagée, et vous somme de trouver la manière de pulvériser votre ennemi en un seul tour. Le changement est agréable, la difficulté progressive, et l'intérêt bien présent. Au-delà de ça, Magic the Gathering : Duels of the Planeswalkers fournit bel et bien tout le confort que nous étions en droit d'attendre d'un tel titre. Possibilité de zoomer sur une carte inconnue, de geler le temps lors d'un combat pour placer les fameux "éphémères", ces sorts instantanés que l'on peut jouer pendant le tour de l'ennemi. Tout est clairement apparent à l'écran. La seule petite ombre au tableau vient du fait que les parties engageant 4 joueurs ne sont pas aussi lisibles que les duels de base, puisque ce format induit évidemment des cartes plus petites. Mais pas de souci, là encore, il sera toujours possible de zoomer pour s'assurer que l'on connaît bien telle ou telle carte. Pour résumer, Duels of the Planeswalkers, s'il on est bien conscient des limitations qu'il impose en termes de construction de deck, se révèle un titre intelligent et bien pensé, capable de satisfaire les nouveaux-venus et vieux de la vieille désireux de ne pas trop se prendre la tête. A 9 euros, on aurait tort de s'en priver.
- Graphismes14/20
Des graphismes soignés pour un jeu de ce type, avec deux aires de jeu claires, des cartes bien reproduites sur lesquelles il est possible de zoomer, et de multiples indications utiles. On note par exemple que les cartes de créatures dotées de la capacité "vol" semblent planer, tandis que leurs homologues terrestres restent sages et immobiles. Le jeu affiche en outre de petites animations lors des combats, des animations qu'il est d'ailleurs possible de désactiver si l'on est trop impatient.
- Jouabilité14/20
Une bonne petite sélection de modes intéressants, une campagne bien fichue puisqu'elle pousse à jouer et à rejouer encore pour débloquer de nouvelles cartes. Le tout est associé à une prise en main efficace qui ne souffre pas de véritables défauts.
- Durée de vie14/20
La campagne de base et ses 16 duels ne devraient pas vous occuper plus de trois heures. Mais une fois le dernier sorcier vaincu, tous vos ennemis deviendront plus forts et aligneront de nouvelles cartes. Duels of the Planeswalkers offre aussi une campagne en coop et un mode Puzzle, qui nous place dans une partie déjà bien engagée et nous demande d'en sortir vainqueur. Mais le gros du jeu se trouve en ligne, avec des possibilités de matchs en duel ou à 4 en chacun pour soi.
- Bande son12/20
Bruitages corrects et musiques vite gonflantes composent le fond sonore de Duels of the Planewalkers. L'idéal reste encore de couper les musiques et de lancer sa propre sélection de morceaux.
- Scénario/
Pour profiter pleinement du jeu, vous devez être conscient que le soft ne permet pas de se construire librement un deck, mais simplement de "modifier" très légèrement des paquets prédéfinis. Si cet aspect agira sans doute comme un repoussoir auprès des joueurs les plus acharnés, les néophytes et les vieux de la vieille ayant simplement envie de faire quelques parties pour le plaisir trouveront là une excellente adaptation du jeu de cartes. Intelligent, bien construit, soutenu par des jolis modes et surtout par la possibilité de jouer sur le Live, le jeu est un vrai plaisir.