Simulation automobile de grande qualité, la série Forza peut être considérée comme le Gran Turismo de Microsoft. C'est donc avec une impatience toute légitime que les joueurs 360 guettent l'arrivée du troisième épisode. Ca tombe bien, le jeu était présenté pour la première fois à l'E3, et voici tous les détails le concernant. Attachez votre ceinture, ça va aller vite.
Forza Motorsport 3 étant une simulation, son game director a d'abord commencé par nous abreuver de détails scientifiques pointus avec un enthousiasme débordant. Il fallait voir Dan Greenawalt -c'est le nom de l'énergumène- parler de physique avec une passion et une lueur dans les yeux qui faisaient presque peur à voir... Il a évoqué le partenariat avec les ingénieurs de McLaren F1 en ce qui concerne l'aérodynamique, les enquêtes auprès des manufacturiers pour implémenter la déformation des pneumatiques en temps réel... Bref, n'en jetez plus, le premier mot qui vient à l'esprit après pareil discours est "perfectionnisme" (le second étant "folie").
Avec une telle avalanche de réalisme, on pourrait craindre que le titre soit trop ardu à prendre en main, mais il n'en est rien. Bien sûr, les amateurs de difficulté auront du fil à retordre pour maîtriser les 400 bolides du jeu (répartis en 50 marques). Mais les développeurs n'ont pas oublié les novices pour autant, comme en témoigne la présence de plusieurs assistances optionnelles et, nouveauté dans la série, d'une ligne matérialisant la trajectoire idéale. Grâce à ça, Dan nous a juré qu'un enfant de 6 ans pouvait jouer à Forza 3. Tant qu'on est au rayon des nouveautés, signalons également la possibilité de faire des tonneaux, les constructeurs ayant apparemment accepté sans trop rechigner de voir leurs bébés se faire maltraiter. Mais l'ajout majeur de ce troisième opus est encore la fonction rewind, qui permet de revenir en arrière à tout moment. Oui, un peu comme quand le Prince de Perse rate un saut. Si vous vous vautrez lamentablement au dernier tour, vous pourrez donc remonter le temps pour éviter le crash. Ou pour tenter d'en faire un encore plus spectaculaire, ça marche aussi...
Il faut dire que niveau spectacle, Forza 3 décolle la rétine. Le moteur graphique de son prédécesseur a été entièrement réécrit. Résultat ? 10 fois plus de détails, nous dit-on... Votre humble serviteur ne s'est pas amusé à compter pour vérifier ces déclarations, mais il faut avouer que c'est la grande claque, aussi bien au niveau de la modélisation des véhicules que des environnements. Les circuits réels (environ 60% de la centaine disponible) ont d'ailleurs été reproduits grâce à de nombreux clichés et atteignent donc un rendu quasi photoréaliste. Le titre bénéficie aussi d'effets HDR pour la lumière, d'herbe en 3D, etc. Inutile de multiplier les superlatifs, contentons-nous de qualifier Forza 3 de superbe. Et cela n'a aucun impact sur le framerate, qui devrait toujours rester à 60 images par seconde d'après Dan Greenawalt. En fait, le seul prix à payer pour ces graphismes époustouflants est la limite à 8 joueurs seulement.
Si Forza 3 se contentait d'être très beau et très sympa à piloter, ce serait "juste" un très bon jeu. Mais les développeurs visent l'excellence, rien que ça. Comment faire pour aller encore plus loin, pour ajouter un intérêt supplémentaire, pour se démarquer de la concurrence ? Microsoft a trouvé la solution : faire de Forza 3 une véritable expérience communautaire. Cela passe notamment par un éditeur de voitures très puissant, qui permet à chacun de façonner le bolide de ses rêves. Deuxième couche, un éditeur vidéo qui permet de réaliser les montages les plus fous pour les partager avec les joueurs du Monde entier, un peu à la manière de ce que Rockstar a mis en place dans GTA IV avec son Social Club. Les possibilités sont vraiment bluffantes, les réalisateurs en herbe vont pouvoir s'en donner à coeur joie en créant des séquences totalement folles. Bref, Forza 3 va amener le jeu de courses dans l'ère du "user generated content" (contenu créé par l'utilisateur), un concept qui rencontre un franc succès, l'exemple le plus flagrant étant LittleBigPlanet. La simu développée par Turn 10 connaîtra-t-elle la même réussite ? Tout laisse à penser que oui.