Deuxième épisode inspiré de la série éponyme, Avatar : Le Dernier Maître de l'Air nous propose de prendre part au combat que mènent Aang et ses compagnons contre la tyrannique nation du Feu. Présenté sous la forme d'un beat'em all enfantin, ce soft oblitère les bases posées par son prédécesseur et délivre une aventure linéaire et terriblement classique.
Exilés dans le royaume de la Terre, l'une des 3 nations élémentaires tombées sous le joug de l'Empire du Feu, Aang, Katara, Sokka et leur fidèle monture Appa vont donc être obligés de mettre à profit leurs talents pour sauver la veuve et l'orphelin. Aang, seul être au monde capable de maîtriser à la fois les pouvoirs de l'air, de la terre, de l'eau et du feu cherche dans le même temps à parfaire sa formation dans chacun de ces domaines, avec en tête, l'espoir fugace qu'il saura restaurer l'équilibre qui régnait autrefois entre les peuples. Les fans l'auront donc déjà compris, ce nouvel épisode vidéoludique d'Avatar, qui fait suite au titre sorti sur Xbox en 2006 aux USA, repose essentiellement sur la deuxième saison de la série. On ne découvrira donc pas de scénario original comme ce fut le cas pour le premier jeu. Chapitre par chapitre, le joueur, voire les joueurs puisque ce nouvel opus propose de parcourir l'aventure en coopération avec un camarade, auront ainsi le plaisir très relatif de revivre le combat épique entre la nation de la Terre et celle du Feu. Et comme un joueur averti en vaut deux, il semble maintenant approprié de plonger plus avant dans ce qui s'apparente à un beat'em all enfantin entrecoupé de cinématiques mignonnes et d'énigmes pauvrettes.
Afin de bien marquer le changement radical de formule par rapport à son prédécesseur, Avatar : le Royaume de la Terre En Feu ne nous offre plus un univers ouvert, mais se contente de nous faire traverser des stages ultra linéaires dans lesquels il s'agira avant tout de massacrer des tripotées de soldats idiots, de crocodiles dégénérés, de singes vindicatifs et d'araignées géantes en mal de chair fraîche. Dans la plupart des niveaux, on se retrouve aux commandes de deux des personnages principaux de la série, entre lesquels on pourra d'ailleurs switcher à tout moment. Katara ou Momo (son marsupial domestique), Aang et Sokka, Katara et Jet, voilà quelques exemples des couples que les aléas du scénario vous feront successivement contrôler au cours de l'aventure. Et pendant que nous sommes dans la description de feuille de match, sachez qu'un autre personnage phare de la série, puissant et classieux, ou devrais-je dire, classieuse, pourra également être contrôlée. Tentant n'est-ce pas ? A la fin de chaque niveau, on devra également se coltiner un boss issu de l'univers de Nickelodeon, et qui n'opposera généralement que peu de résistance.
Car c'est un fait, Avatar : le Royaume de la Terre en Feu s'avère extrêmement facile, ce qu'on expliquera en partie par la nature du public ciblé. Mais ce qu'on appréciera sans doute moins, c'est la simplification outrancière à laquelle THQ semble s'être livré, au point que le jeu en deviendra vite inintéressant. C'est ainsi que les combats, censés constituer l'ossature du jeu, se montrent en fait furieusement mous et répétitifs. La faute à un système qui vous assiste en permanence lorsqu'il s'agit de lancer des attaques un tant soit peu évoluées. Le reste du temps, on le passera à déclencher de rares combos manquant de pêche sur des ennemis aussi stupides qu'inoffensifs. Et plus vous massacrerez de ces pauvres créatures, plus vos personnages empocheront de l'expérience, qui de temps à autre, vous permettra de débloquer de nouvelles attaques, toujours aussi molles et inutiles que les précédentes. En effet, les coups de base suffisent généralement à venir à bout de n'importe quel adversaire.
Pour tenter de varier les rares plaisirs que l'on aura à parcourir le jeu, les développeurs ont également intégré quelques puzzles simplistes lors desquels un peu de coopération entre les deux héros du moment sera nécessaire. On se retrouvera par exemple avec Sokka, forcé d'activer un levier bien visible pour permettre à Aang de grimper sur un monte-charge et d'activer un mécanisme à l'aide de son pouvoir de l'air. Certaines actions ne pourront effectivement être réalisées que par un personnage précis, mais ça, on n'aura guère le loisir de le découvrir par soi-même. Car dans Avatar, le joueur se trouve continuellement assisté par des fenêtres d'aide intrusives ainsi que par les commentaires des protagonistes en présence, et qui conjugués, piétinent joyeusement tout sentiment de découverte personnelle. Le jeu nous réserve également quelques séquences d'infiltration, plutôt insipides, et sur lesquelles on ne s'attardera pas.
Dernière tentative des développeurs pour mettre un peu de piment dans cette progression uniforme : des séquences de rail-shooting en 3D, un peu à la manière de Panzer Dragoon, en beaucoup moins intense cela dit. On y incarnera le paisible Appa, soudainement forcé de voltiger entre des obstacles en tirant sur tout ce qui bouge. Amusant, mais là encore, un petit peu trop plat pour maintenir l'intérêt du joueur bien longtemps. Bref, vous l'avez sans doute compris, ce petit Avatar : Le Royaume De la Terre En Feu s'avère franchement décevant et ne satisfera que les fans les plus dévoués de la série ou les amateurs de succès faciles (5 au total, déblocables en une heure de jeu).
- Graphismes9/20
D'un point de vue purement technique, le jeu accuse quelques années de retard sur le reste des productions 360. Cela dit, l'univers de la série est globalement bien retranscrit, et ce malgré des décors un petit peu vides et des personnages parfois tout juste reconnaissables.
- Jouabilité10/20
Les combats sont trop simples et trop répétitifs pour nous maintenir rivés à l'écran. Même constat pour les mini-énigmes, assez insipides et convenues. On a beau se dire que le jeu se destine avant tout aux plus jeunes, l'aventure demeure tout de même très uniforme et très simpliste. On souffrira en plus de l'impossibilité de faire pivoter la caméra.
- Durée de vie11/20
Terminer l'aventure ne prendra pas très longtemps aux petits maîtres des airs, surtout si ils conjuguent leurs talents et progressent en coopérant. Le jeu offre également quelques bonus cachés, qui prennent la forme de combats spéciaux contre des boss dans le mode Arène. Rien de folichon en somme.
- Bande son13/20
Les voix françaises de la série ont été conservées pour le jeu, ce qui est forcément un plus. Musiques et bruitages sont solides, mais ne laisseront pas de souvenirs impérissables.
- Scénario13/20
Le scénario reprend dans une large mesure la progression de la deuxième saison. Le tout est soutenu par des cinématiques rigolotes.
Après un premier épisode convenable qui intégrait quelques éléments de RPG, les développeurs de ce second opus ont finalement choisi la voie de la facilité. Avatar : le Royaume De La Terre Du Feu se révèle donc être un très petit beat'em all, assez plat et simpliste. On regrettera notamment que la coopération entre les personnages n'ait pas été mieux exploitée et que les combats soient si pauvres. Les fans et les chasseurs de succès y trouveront peut-être leur compte, mais les autres passeront leur chemin sans le moindre regret.