Des niveaux mouvants, une boule de mercure instable, de nombreux obstacles, vos neurones et vos nerfs en surchauffe, tout se mêle pour produire une substance détonante dans Mercury Meltdown Remix. Après un dernier épisode réussi sur PSP, le casse-tête alchimique revient cette fois sur PS2, histoire de faire monter la température de votre salon.
A première vue, le soft ressemble vraiment à Monkey Ball. Le seule différence étant que l'habituelle balle solide est ici remplacée par une boule de mercure gélatineuse et élastique. Il s'agit en fait d'un blob comme l'ont baptisé les développeurs, un blob déterminé à vous mettre dans tous vos états, liquide ou solide. Comme son nom l'indique, le soft est en fait une version remaniée du jeu sorti sur la portable de Sony il y a plusieurs mois. Par "Remix", il faut donc entendre l'ajout de quelques niveaux qu'on ne pourra jouer qu'en terminant tous ceux de la portable, ainsi qu'un système de contrôle légèrement modifié pour convenir à la PS2. Ici, vous aurez donc la joie de contrôler votre blob, ou du moins le plateau sur lequel il se déplace, avec le stick analogique gauche du pad. En fait, si cette petite différence ajoute incontestablement au confort de jeu, elle a aussi pour résultat de rendre le jeu plus facile.
En dehors de ces petites nouveautés, les mécanismes du titre sont restés les mêmes. On vous présente donc toujours un ou plusieurs blobs qu'il conviendra d'amener sans encombre vers la sortie de chaque niveau. Comme mentionné plus haut, on ne manipule pas directement les boules chromées mais plutôt le plateau sur lequel elles évoluent, un peu comme dans les labyrinthes à boule qu'on trouve dans tous les rayons jouets de la galaxie. Pour progresser, vous devrez vous frotter à une tripotée de pièges, puits sans fond, passages étroits, accélérateurs ainsi que des interrupteurs et des portes répondant à un code de couleur. Le soft multiplie les embûches et des choses désagréables arriveront à votre blob si vous ne faites pas preuve d'une attention de tous les instants. Un éternuement et hop, bonjour les blobos et le Mercurochrome. Pour déjouer les pièges des concepteurs sadiques, vous serez amené, entre autres, à séparer votre bille en plusieurs blobs plus petits, les colorer à l'aide de stations bizarroïdes réparties dans le niveau, puis les combiner pour obtenir de nouvelles couleurs. Un vrai casse-tête en somme. En plus de ça, vous devrez régulièrement jouer avec la densité du mercure en le chauffant, ou au contraire en le refroidissant. Chaud, le blob devient élastique et se comprime aisément, froid, il devient dur comme le roc et fonce comme dans un flipper survolté. Le titre est donc assez riche et les niveaux les plus durs demandent leur poids en actions précises et minutées, en repérages et tentatives avortées.
Le titre propose d'ailleurs plus de 200 stages qu'il faudra débloquer en complétant toujours plus de niveaux et en accumulant des points. Pour ce faire, vous devrez essayer d'atteindre la fin d'un niveau dans le temps imparti, avec un blob intact si possible et en ayant ramassé quelques bonus répartis çà et là dans le labyrinthe. En pratique, déverrouiller ces nouveaux mondes n'est pas une épreuve insurmontable. Et les obstacles ont beau être toujours les mêmes, chaque niveau est unique à sa manière et on ne s'ennuie pas. Le hic, c'est que le titre est particulièrement éprouvant pour les nerfs, et si vous ne voulez pas éjecter violemment votre console par la fenêtre, ou bouleverser votre famille en vous présentant aux repas la bave aux lèvres, je ne peux que vous conseiller de ne faire que des petites sessions de jeu. Plus facile à dire qu'à faire puisque le jeu est foncièrement addictif. A priori, il n'y a pas matière à avoir les boules dans les premiers niveaux, mais on tombe parfois sur un petit passage bien gonflant, et vous devrez assister, impuissant, à la liquéfaction de vos blobs. Comme c'était déjà le cas avec la version PSP, la courbe de difficulté du soft est toujours aussi chaotique.
Sachez également que les possibilités multi du soft ont malheureusement été impitoyablement éradiquées. Un crime qui mériterait d'être jugé par le célèbre tribunal de Blobigny. Seuls quelques mini-jeux sont restés là pour tenter de combler ce vide intersidéral et cacher la misère. Ce sont d'ailleurs toujours les mêmes, fidèles au poste. Vous pourrez donc vous (ré)essayer à une resucée de Tetris, une course déjantée et quelques autres mini-jeux dans la même veine. Si une infime partie d'entre eux a le mérite de vous faire changer d'air un moment, la plupart ne passeront pas le cap du coup d'oeil initial. Développer un Mercury Meltdown pour la PS2 était une bonne idée, mais se contenter de reprendre le même soft que sur PSP en rajoutant quelques niveaux sortis de derrière les fagots et qui au final, n'apportent pas grand-chose de plus, n'est pas si génial que ça. Le titre souffre des mêmes défauts que son homologue portatif, simplifie légèrement le tout en l'adaptant au pad de la console, mais renoue avec certains problèmes de caméra. Ajoutez à cela l'ablation du mode multi et vous obtenez un titre plus cher, mais moins bon que sur PSP. Les niveaux originaux restent tout de même excellents, mais si vous avez le choix, je vous suggère de vous en tenir à la version portable.
- Graphismes10/20
Au fond, visuellement, le jeu n'a pas évolué d'un iota et affiche toujours des décors colorés en cel-shading. Si sur PSP, le résultat était convaincant, le transfert vers la télé de mamie ne joue pas en faveur des blobs. Les décors sont vides et manquent de finesse. Les contours ne sont pas très clairs et on a parfois tendance à perdre les sphères de vue. Par contre, le mercure se déforme toujours avec classe.
- Jouabilité12/20
Faire bouger un blob ne pose pas particulièrement problème. Là où ça se corse, c'est quand vous aurez à gérer plusieurs billes en même temps. La caméra n'est pas totalement libre et du coup, on ne sait pas trop où sont passés nos compagnons blobesques. Il est bien sûr possible de passer d'un blob à l'autre avec R1 ou R2 mais on a du mal à obtenir une vue d'ensemble.
- Durée de vie15/20
Les 200 niveaux du titre vous tiendront en haleine de boeuf pendant un bon bout de temps. D'autant plus qu'on est toujours tenté de continuer. A peine un niveau terminé, on se jette sur le suivant en se disant qu'on va juste y jeter un coup d'oeil C'est bien simple, on pense encore au puzzle une fois la console éteinte. Une bonne durée de vie donc, mais qui ne doit rien aux mini-jeux bonus.
- Bande son10/20
Les musiques ont trop vite tendance à se répéter et semblent avoir une parenté avec les compilations type tuning qui pullulent dans les supermarchés. Cela devient vite insoutenable si on se retrouve coincé dans un niveau.
- Scénario/
Un titre de qualité pour les boulimiques de casse-tête mais qui séduira sans peine les néophytes désireux de s'initier au genre. Cette version "Remix" est toutefois inférieure à la version de base sur PSP. Graphiquement similaire, le soft PS2 perd le mode multijoueur et ne permet pas d'accéder aux niveaux directement. Ceux qui découvrent devraient quand même passer un bon moment en compagnie de blob l'éponge et ses petits.