Mario est un homme moderne et actif. Héros professionnel cumulant à cette activité celle de plombier, il pratique également toutes sortes de disciplines sportives, du base-ball à la danse. Soupçonné à maintes reprises de consommer des substances dopantes, il n'a encore jamais été inquiété par les autorités, faute de preuves. Mais aujourd'hui, quand on voit la tête qu'il fait dans Mario Smash Football, le doute n'est plus permis. Mario prend des trucs.
Avant même d'avoir commencé une partie, il y a une chose qui surprend énormément dans Mario Smash Football : son design, et principalement celui des joueurs. On sent de suite l'influence de la belle image du football et de son fair-play légendaire avec des personnages habituellement débonnaires se voyant ici affublés de visages grimaçants et hargneux. Il aura fallu attendre un jeu de foot pour voir Mario montrer les dents et pousser de petits grognements. On pourra penser que ça change et que Nintendo ose se délester des gentils sourires pleins de bonheur qui lui valent tant de griefs, l'ennui, c'est que cette image vindicative colle assez mal aux héros mis en scène. Enfin, c'est sans doute une affaire de goût mais ce qui est certain, c'est que la chose ne laisse pas de marbre.
Développé par les mêmes petits gars qui se cachaient derrière Sega Soccer Slam, le jeu a bien un air de famille avec ce titre sorti il y a déjà 3 ans. Les matches opposent 2 équipes de 5 joueurs, ne comptent quasiment aucune règle (en dehors de la limite de temps et le recours au but en or) et s'efforcent de mettre l'accent sur un gameplay arcade pur jus. L'action est rapide, la prise en main se révèle aisée et immédiate et nul n'est besoin de passer de longues minutes à apprendre les subtilités du gameplay, il n'y en a pas. Les choses sont simples on prend le ballon, on tacle, on fait des passes et on tire dans les cages. Passes au sol ou passes lobbées sont prévues, et il en va de même pour les tirs. En matière de maniabilité, on regrettera simplement que la touche d'interception soit également celle du tir, ce qui vaut parfois quelques pertes de balles idiotes après une prise de possession. Quant aux items bonus, il ne sont bien sûr pas oubliés. Chaque joueur peut se libérer un angle de tir à coups de carapace ou de bombes géantes comme dans tout dans bon jeu estampillé Mario. Dommage celà dit que les items ne puissent être collectés sur le terrain mais soient mis à disposition de manière transparente et automatique. Et il reste le dernier point clef, les super tirs. Réservés aux capitaines d'équipes, ces tirs (ou plutôt CE tir) consistent à charger l'action en maintenant le bouton B enfoncé jusqu'à l'apparition d'une jauge qu'il faudra bloquer avec le timing adéquat afin de réussir un tir parfait, le joueur adoptant une pose très "Olive Et Tom" style, le tout entouré de flammes de couleurs diverses. Un et un seul super tir spécial, c'est peu, surtout que les ressemblances entre ces actions sont assez consternantes d'un personnage à un autre. Si on peut aisément comprendre que ce jeu se doive d'être simple, on compte nombre de titres arcades offrant plus de possibilités, ne serait-ce que celle de pouvoir feinter en amorçant un tir qui se transformera finalement en passe, ou une quantité de mouvements accrue. Et on touche là à un problème majeur de Mario Smash Football : sa vacuité.
Comme je vous le disais, seuls les capitaines peuvent prétendre user de ces super tirs. Mais qui sont-ils ces capitaines, secondés par quelques Toad, Koopa, Frères Marteau ou Birdo ? Mario, Luigi, Peach, Daisy, Yoshi, Donkey, Wario, Waluigi et c'est tout, si l'on excepte le personnage caché. 9 personnages en tout, auxquels s'ajoutent seulement 4 types d'équipiers. Déjà peu varié, le gameplay s'embourbe encore un peu. D'autant que ce n'est pas le seul point sur lequel Mario Smash Football s'avère lacunaire. 4 coupes peuvent être jouées (avec une cinquième bonus) au sein de 7 malheureuses arènes. Des stades qui ne présentent de surcroît que des différences de design et n'influent aucunement sur le jeu. Autant dire qu'en termes de contenu, c'est maigre, très maigre. Bilan des courses, en solo comme en multi, Mario Smash Football est limité. Vouloir offrir un gameplay fun et simple ne doit pas être confondu avec un gameplay simpliste. Visiblement développé sans ambition, c'est de la même façon qu'il débarque en boutique.
- Graphismes11/20
Tournant sur le même moteur que Sega Soccer Slam sorti en 2002, le titre de Nintendo affiche son âge. Offrant un design qui ne plaira pas à tout le monde et des effets spéciaux assez quelconques, Mario Smash Football est loin d'être le plus beau des softs Mario. Seuls les replays s'en sortent bien.
- Jouabilité10/20
Limité, c'est ce qui caractérise le mieux le jeu. Contenu maigrelet, gameplay étriqué et répétitif, Mario Smash Football se montre à peine distrayant pendant quelques minutes.
- Durée de vie10/20
Le nombre de coupes et de bonus à débloquer est bien trop insuffisant pour vous occuper pendant des jours. L'intérêt du jeu, lui, donnera tout autant de mal à passionner les joueurs en multi.
- Bande son12/20
Mario Smash Football est parsemé de thèmes technos assez déroutants et surtout d'une qualité discutable. Les effets sont cependant fidèles à ce à quoi on peut s'attendre dans un jeu Nintendo de cette gamme.
- Scénario/
Il n'y a pas de miracle, Next Level Games avait reconnu disposer de délais très courts pour développer Mario Smash Football. Ca se voit. Moins drôle et moins fun que leur titre précédent, ce nouveau soft peine même à atteindre la diversité offerte par un Disney Sports Football. Nintendo, pourtant talentueux dans ce genre d'exercice basé sur l'amusement et le multijoueur signe ici une piètre performance.