Suivant la voie tracée par ses deux prédécesseurs, Donkey Kong Country 3 est à son tour porté sur GBA et rend un dernier hommage à l'une des séries les plus applaudies de la Super Nintendo. Ayant servi à propulser la société Rare dans les hautes sphères vidéoludiques, Donkey Kong Country fait partie de ces sagas cultes qui n'ont pas pris la moindre ride. Le troisième opus était déjà excellent à l'époque, et le retrouver aujourd'hui sur GBA me procure une joie que je me dois de vous faire partager.
C'est la règle depuis le tout premier volet, chaque épisode de Donkey Kong Country ne peut fonctionner qu'avec un duo de héros et se doit de relayer les combattants fatigués par de nouvelles têtes. Ainsi, après les duos Donkey & Diddy, puis Diddy & Dixie, c'est au tour de la paire Dixie & Kiddy Kong de travailler de concert pour déjouer les plans de leurs ennemis naturels, les Kremlings. Dixie, vous la connaissez déjà si vous avez joué à Donkey Kong Country 2. Cette jeune primate dynamique retrouve la même panoplie de mouvements que dans le précédent volet, à savoir sa très grande agilité et sa queue de cheval qui fait office d'hélicoptère et qui lui permet de donner des coups en projetant violemment sa chevelure à la face de ses ennemis. Le petit nouveau, Kiddy Kong, est un gros bébé singe qui a déjà une carrure proche de celle de Donkey et qui ne manque jamais une occasion de piquer une colère lorsqu'il perd une vie. Sa technique privilégiée est la roulade qui lui permet d'attaquer, d'allonger ses sauts et de rebondir sur la surface de l'eau. Kiddy peut également saisir et lancer certains ennemis, sans oublier ses talents de nageur hors pair.
L'une des principales forces de la série des DKC réside dans la complémentarité des deux personnages principaux. Le fait de pouvoir passer de l'un à l'autre à tout moment permet d'ailleurs de jouer sur cet aspect-là pour tirer partie au mieux des talents de chacun, sans que cela n'apporte aucune lourdeur au gameplay. La plupart des énigmes sont aussi basées sur le fait que chaque personnage jouable peut prendre son partenaire sur ses épaules pour le propulser dans les airs suivant une trajectoire qui diffère selon la nature du porteur. Plus subtil encore, Dixie a la possibilité de se servir de Kiddy pour l'envoyer rouler comme un tonneau en acier afin de courir dessus ! Non seulement cette progression en duo enrichit le jeu d'une façon étonnante, mais elle permet aussi d'autoriser les parties à 2 joueurs en coopération. Le jeu se met d'ailleurs en pause automatiquement lorsque le premier joueur perd une vie pour que le second puisse prendre le relais, sans que l'on ait besoin de passer par un câble link.
Même si le scénario veut que Diddy et Donkey aient disparu, les autres membres de la famille Kong sont toujours là. Funky a laissé tombé le surf et loue maintenant des bateaux et des aéroglisseurs pour se déplacer sur la carte du monde. Wrinkly remplace Cranky dans le rôle de la donneuse de leçons puisque ce dernier passe maintenant de longues heures enfermé dans son dojo pour s'entraîner en vue de son futur come-back qui, finalement, n'est jamais arrivé. La visite des dojos donne d'ailleurs lieu à quelques mini-jeux, mais ce ne sont pas les seuls. Le défi de Swanky, par exemple, vous fera glisser à toute vitesse dans des tuyaux, avec une perspective 3D assez réussie, dans le but de collecter des étoiles, tandis que Funky vous proposera des courses en bateau dans un style qui rappelle les Micromachines. En explorant scrupuleusement la map, on peut aussi dénicher des cachettes secrètes dans lesquelles sont détenus des oiseaux qui fileront papoter avec Wrinkly dès que vous les aurez libérés. Complètement inédits pour cette version GBA, les frères ours croiseront régulièrement votre route pour vous offrir leurs services ou vous demander de leur filer un petit coup de main.
Ce n'est pas une surprise au vu de la qualité des adaptations GBA des deux épisodes précédents, on retrouve dans ce troisième volet tout le savoir-faire de Rare dans chacun des aspects du gameplay de DKC 3. Le soft est peaufiné à l'extrême et le level design parvient encore à innover malgré le nombre de niveaux déjà créés dans les précédents volets. Ceux-ci privilégient d'ailleurs encore plus la réflexion, ce qui complète parfaitement la dominante plates-formes du titre. Faire le jeu en ligne droite prend déjà pas mal de temps, puisque l'aventure comporte une bonne cinquantaine de niveaux disséminés sur 9 mondes aux influences variées, mais le terminer à 100-1.992340e+00st une autre gageure. Les bonus cachés sont en effet toujours aussi nombreux, que ce soit les lettres KONG à collecter ou les différentes pièces permettant d'acheter des objets aux frères ours ou de participer aux mini-jeux. Les joueurs qui se respectent se feront un devoir de localiser tous les tonneaux bonus sournoisement cachés dans les parties les moins visibles des niveaux, mais les développeurs ont aussi pensé aux joueurs sans scrupules en ajoutant la possibilité de rentrer des codes de triche depuis le menu principal. On le voit, tout le monde trouvera le moyen de s'amuser à sa façon, les nostalgiques comme les néophytes, les vétérans comme les plus jeunes, les courageux comme les moins persévérants.
Autre marque de fabrique de la série, la présence d'animaux insolites qui font office de monture, mais que l'on peut aussi incarner directement en empruntant des tonneaux spécifiques. Parmi les animaux déjà connus, sont toujours présents Enguarde, l'espadon irremplaçable qui permet d'évoluer en milieu sous-marin, Squawks, le perroquet cracheur de noix qui n'a pas son pareil pour effectuer des manoeuvres aériennes délicates, et Squitter, l'araignée tisseuse de toiles. Le rhinocéros, l'autruche, le phoque et le serpent disparaissent au profit d'un éléphant qui a vraiment peur des rats, mais qui peut utiliser sa trompe pour aspirer des tonneaux vers lui ou pour aspirer et cracher de l'eau. Enfin, on trouve aussi un animal qui n'est pas une monture, puisqu'il s'agit d'un petit oiseau qui ira se placer au-dessus de la tête de Kiddy et de Dixie pour copier leurs mouvements afin de récupérer les items hors d'atteinte. Vous n'avez plus qu'à mettre bout à bout tout ce qui a été décrit plus haut pour obtenir un jeu qui conclut brillamment l'une des meilleures séries de jeux de plates-formes de la création, et qui méritait bien de trouver une seconde jeunesse sur GBA.
- Graphismes17/20
La conversion GBA est soignée et affiche des graphismes extrêmement détaillés et hauts-en-couleurs. Les animations des personnages sont presque aussi bluffantes qu'à l'époque où on les a découvertes sur Super Nintendo, et de nouveaux protagonistes font leur apparition.
- Jouabilité17/20
La progression en duo se prête parfaitement au jeu à deux, et les niveaux font intervenir de façon intelligente et bien pensée les complémentarités entre les deux héros. La maniabilité est absolument irréprochable.
- Durée de vie15/20
Déjà long à terminer en ligne droite, Donkey Kong Country 3 regorge de bonus cachés et de mini-jeux dont la plupart sont inédits pour cette adaptation GBA.
- Bande son17/20
Bouleversantes depuis le début de la série, les musiques ont su conserver, tout au long des ces trois épisodes, ces mêmes sonorités dépaysantes, avec des thèmes parfois grandioses. Nul doute que vous allez passer du temps dans le Sound Test (à débloquer avec des codes).
- Scénario/
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La série des Donkey Kong Country s'achève en apothéose avec ce troisième volet. Loin d'être à court d'idées, Rare a su avec cet opus toucher la perfection, et ce portage GBA lui rend un bien bel hommage. Les ajouts ne sont, certes, pas très nombreux, mais le soft jouit d'une telle qualité qu'il se suffit à lui-même. C'est le moment ou jamais de (re)découvrir l'un des titres les plus marquants de la Super Nintendo.