L'espace est un territoire en grande partie inexploré qui renferme des choses parfois si glauques qu'on souhaiterait ne jamais en avoir eu connaissance. Ainsi, il existe quelque part dans l'univers une planète maudite baptisée Meteo, vouée à causer la perte de tous les astres de la galaxie. Car pour une raison inconnue, les Meteos, des flots de matière fantasmagorique émanant de cette planète lointaine, sont venus s'abattre sur l'ensemble des étoiles environnantes, comprimant leur surface jusqu'à produire une pression si forte qu'elles risquent à présent l'explosion. L'avenir du monde semblait voué à l'extinction inéluctable jusqu'à ce qu'un phénomène étrange se produise : trois Meteos identiques s'alignèrent et fusionnèrent, provoquant ainsi une poussée qui les renvoya dans l'espace. Dès lors, les civilisations de chacun des mondes s'organisèrent pour repousser les Meteos en provoquant ces alignements. Quant à vous, vous embarquez à bord d'un vaisseau conçu pour défendre chacune des planètes de votre système.

Le principe de Meteos est on ne peut plus simple, mais comme la plupart des jeux de réflexion, il renferme un potentiel suffisant pour scotcher le joueur devant son écran pendant un temps infini. Suivant la logique du scénario, une pluie de Meteos tombe sans interruption sur la surface de la planète, et vous devez faire glisser les blocs qui s'accumulent à l'aide du stylet de manière à former des lignes horizontales ou verticales d'au moins trois blocs de même nature. Là où ça se complique, c'est qu'on ne peut les faire glisser que verticalement, alors qu'il est généralement plus intéressant de faire des alignements horizontaux pour faire décoller plusieurs colonnes simultanément. Les blocs alignés décollent en effet vers le haut de l'écran, entraînant avec eux tous ceux qui sont au-dessus. Mais là où le principe est génial, c'est que plus l'ensemble de blocs ainsi formé est volumineux, plus il est lourd et plus il a de chances de retomber sous l'effet d'attraction de la planète. Il faut donc prendre en compte la gravité qui diffère selon les astres, et s'arranger pour faire des alignements même au sein des blocs qui décollent, de manière à les renvoyer carrément en orbite dans l'espace. C'est ce qu'on appelle la mise à feu secondaire. Enfin, comme dans la plupart des Tetris-like, le Game Over survient dès que les colonnes de blocs atteignent le haut de l'écran.

Evidemment, ça ne s'arrête pas là. Il est nécessaire également de prendre en compte les caractéristiques des différentes planètes pour modifier sa stratégie. Ainsi, certains paramètres varient sensiblement d'un monde à l'autre, comme la force de gravité qui attire plus ou moins fortement les Meteos vers le sol, ou la fréquence d'apparition des différents types d'éléments qui caractérisent les blocs. Enfin, la réaction provoquée par les alignements diffère aussi selon les planètes. Ce qu'il y a de bien avec Meteos, c'est que le jeu n'offre pas le moindre temps mort dans la mesure où l'on peut toujours accélérer la chute des blocs en augmentant la gravité pour ne pas perdre de temps, et ainsi ne pas laisser à son adversaire le temps de respirer. Sur certaines planètes, on peut également avoir des missions secondaires facultatives à compléter, impliquant des enjeux au niveau du chrono ou du nombre de Meteos à renvoyer dans l'espace. L'échec de ces missions n'empêche pas de continuer l'aventure mais il rajoute un challenge plutôt appréciable.

Ca peut sembler évident pour certains, mais il est clair que Meteos dévoile toute son essence en multijoueur, même si on s'amuse aussi beaucoup en solo. On peut en effet se retrouver avec deux ou trois planètes adverses en face de soi, qui sont soit contrôlées par le CPU soit par d'autres joueurs. Les Meteos renvoyés sont stockés sous forme de Meteos offensifs qu'on peut éjecter à tout moment dans l'écran de l'adversaire de son choix ou en les répartissant dans l'écran de chacun des adversaires. Le mode Extras comporte d'ailleurs une démo jouable à télécharger pour le multijoueur via une seule cartouche (limitée à quatre planètes). Autrement, les parties à plusieurs sont évidemment autorisées en multi-cartouches, ce qui donne accès à toutes les planètes déjà débloquées. Concernant les différents modes de jeu, le plus classique est sans doute le mode Normal qui permet de jouer sans objectif particulier mais qui est entièrement paramétrable. On peut ainsi déterminer le choix de la planète, les conditions de victoire, la difficulté et la formation des équipes, si équipes il y a. Plus attractif, le mode Hyper-espace propose un voyage de planète en planète jusqu'à la fameuse étoile Meteo. Les chemins sont divisés en trois types d'arborescence : en ligne droite vers le but ou avec la possibilité d'emprunter divers embranchements. Le Défi Chrono pose des conditions de temps limité ou impose un certain nombre de Meteos à former sur une planète donnée. Enfin, le mode Déluge vous invite à essayer de faire le meilleur score avant l'explosion fatidique de la planète.

Je peux vous dire qu'avant de faire le tour de tous les modes de jeu, vous en aurez pour votre argent. On peut préciser d'ailleurs que chaque partie permet de gagner un certain nombre de Meteos élémentaires que l'on peut ensuite fusionner dans le menu approprié pour créer de nouvelles planètes, des objets utilisables pendant les parties (bombe, foreuse, roquette, etc), des éléments rares et de nouveau sons (ce qui n'est pas anecdotique quand on connaît l'importance de l'atmosphère sonore dans Meteos). Sans oublier les nombreuses fins du mode Hyper-espace, toutes plus incroyables les unes que les autres, qui donnent envie d'essayer tous les embranchements possibles rien que pour profiter du délire des scénaristes. Comme le fut Tetris en son temps, Meteos est une véritable drogue qui révèle un intérêt ludique exponentiel au fil des parties. Un conseil, ne passez surtout pas à côté de ce bijou d'inventivité !