Comme je le précisais dans ma preview, Colosseum : Road To Freedom n'a rien à voir avec le très nerveux Shadow Of Rome. Bien qu'on y retrouve des points communs (la période, les combats de gladiateurs), nous sommes ici très loin des frasques barbares du soft de Capcom. En fait, Colosseum s'apparente plus à un simulateur de vie qu'à un jeu d'action. Ceci implique donc que vous devrez autant prendre soin de votre combattant dans l'arène qu'en dehors de celle-ci, la préparation de vos futures batailles étant la clé de votre future réussite. Ce principe est plutôt stimulant, mais malheureusement le jeu de Goshow est loin d'être exempt de défauts puisque le premier d'entre-eux est l'absence de véritable scénario. Tout commence alors que vous venez d'être acheté par un riche marchand qui veut faire de vous un de ses gladiateurs afin de gagner de grosses sommes d'argent. Voilà, c'est à peu près tout et si je n'ai pas pu terminer le jeu, je peux vous dire qu'après une dizaine d'heures, les cinématiques se font rares. En somme, votre unique but va être d'obtenir votre liberté en remboursant celui qui vous a acheté. Le hic c'est que nous parlons ici d'un million de sesterces et comme vous pouvez vous en douter, une telle somme ne s'acquière pas en un week-end.

Voici le point de départ de votre quête d'identité qui vous mènera à prouver à grand renfort de pétro-sesterces que vous avez une forte envie de vous émanciper. Tout commence par la création de son personnage sous forme de conversation avec votre nouveau "propriétaire". Vous devrez ainsi choisir votre nom, le métier que vous exerciez avant d'être esclave (parmi plusieurs choix disponibles), votre croyance ou non en un dieu, etc. N'ayant pas eu accès à la notice, j'imagine que de ces réponses, dépendront vos caractéristiques d'agilité, de force, d'endurance... A partir de cet instant, votre vie sera réglée comme du papier à musique. Un jour sera donc consacré à l'entraînement, le suivant à des combats dans l'arène et ainsi de suite. Bien qu'on prenne beaucoup de plaisir à faire évoluer son personnage les premières heures, le rythme très lent du soft ainsi que la grande redondance des situations lassent rapidement. Dommage, car ce souci aurait pu être réglé à l'aide d'un vrai scénario qui aurait alors servi de fil rouge. Encore une fois, je n'ai pas terminé le jeu mais il m'est d'avis que cet aspect scénaristique ne doit pas énormément s'améliorer par la suite. Quoi qu'il en soit, Colosseum propose un système de jeu plutôt bien pensé ainsi que des combats qui sont loin d'être bourrins.

En toute légitimité, commençons par les phases d'entraînements évoquées plus haut. C'est dans la maison de votre maître que ces dernières auront lieu. Pour être exact, vous disposez de trois entraîneurs qui mettront à votre disposition plusieurs épreuves. Malheureusement, vous ne pourrez choisir que deux activités par jour, du moins au tout début du jeu. Suivant les challenges choisis (qui peuvent s'apparenter à des mini-jeux), vous pourrez améliorer certaines de vos caractéristiques de force, d'agilité, de rapidité, etc. Parmi les épreuves, on trouve des séances d'abdominaux, de lancers de couteaux, des combats et bien d'autres. Sur l'ensemble des défis, on a droit à deux types de gameplay. Le premier vous demandera d'appuyer sur un bouton pour lancer ou éviter quelque chose alors que le second sera synonyme d'une succession de touches sur lesquelles vous devrez appuyer au bon moment. Par contre, lors des rixes, vous devrez effectuer des actions bien précises en un temps limité, comme faire tomber six fois votre adversaire par exemple. Pas évident du tout. En outre, tous les challenges disposent de plusieurs niveaux de difficulté qui vous rapporteront plus ou moins de points. La séquence d'entraînement terminée, il sera temps d'aller manger un morceau en utilisant les points susnommés. Pour chaque aliment mangé, vous devrez donner 3 points au cuistot. Chaque aliment augmentera d'un point une de vos caractéristiques (dextérité, vitalité, endurance...), ce qui fait que vous devrez choisir en fonction de ce que vous jugez le plus important. En sus, vous aurez la possibilité de faire une offrande aux dieux pour que ceux-ci vous accordent (ou non) des bonus (d'attaque, de défense) le jour suivant.

Et justement, en parlant de jour J+1, nous y voilà. A ce stade, votre maître vous amènera dans une arène de son choix pour vous faire combattre. Votre destination pourra aller de la plus petite exploitation au Colisée de Rome. Dans tous les cas, on déplore un graphisme un peu trop épuré, que l'effet de flou artistique à la PoP n'arrive pas à gommer. Heureusement que vos adversaires sont assez nombreux vu qu'en plus des gladiateurs qui se dresseront devant vous, vous devrez affronter des animaux comme des taureaux, des tigres, des éléphants. Tout comme pour l'entraînement, les phases de combats sont de plusieurs styles : Survie, Battle Royale, 1V1, Chasse, Team Battle. Bien que six défis soient sélectionnables à chaque visite, certains vous demanderont d'atteindre un rang bien précis pour pouvoir les choisir. Bien entendu, la difficulté des challenges sera variable tout comme la somme de sesterces que vous obtiendrez si vous veniez à être déclaré vainqueur. En parlant de ça, vous risquez d'être très frustré au tout début du jeu par votre pécule puisqu'en plus de la somme qui sera prélevée sur chaque défi par votre propriétaire, vous devrez user de vos deniers pour vous soigner, acheter des armes et des armures et pour upgrader tout ceci. A ce sujet, il est très agaçant de constater que les sommes demandées soient aussi colossales ce qui fait que vous devrez attendre un bon moment avant d'avoir un équipement décent. Cependant, une petite astuce consiste à éviter de se soigner et à jeter un oeil à ses stats pour voir quel style de combat est sur le point d'évoluer. Par exemple, s'il s'agit du style Double épées, il vous suffira d'utiliser ce dernier lors de votre prochaine bataille pour voir votre santé remonter totalement une fois que vous aurez monté de niveau.

En plus du prix exorbitant de la majorité des items, on regrette aussi qu'on ne puisse acheter de l'équipement dans toutes les arènes. De plus, une fois que vous aurez trouvé un marchand, vous ne pourrez pas obligatoirement récupérer ce qui vous manque vu que les objets disponibles sont aléatoires et en petit nombre. N'hésitez donc pas à acheter des protections pour vos jambes ou vos bras, un casque ou un bouclier quand vous tombez dessus. De plus, avant de rentrer dans l'arène, vous pourrez prendre gratuitement des objets peu puissants, les entreposer dans un coffre et les revendre par la suite. Toujours bon à prendre. Une autre technique consiste à s'équiper d'armes moyennes, de sortir vainqueur d'un combat, de jeter son propre équipement et de récupérer rapidement des items plus importants sur le corps de vos victimes afin de les garder par la suite. Ceci dit, pour venir à bout de quelques-uns des affrontements qui vous attendent, vous allez devoir faire preuve de sang froid. Bien que la jouabilité soit d'honnête facture, on regrette l'absence de lock. Vous pouvez attaquer rapidement dans plusieurs directions grâce au stick analogique gauche + une touche d'attaque mais ce n'est pas très probant. Par contre, les combos sortent bien et sont très faciles à placer en mélangeant les attaques basses, hautes... Enfin, vous pourrez concentrer votre énergie pour réaliser un coup plus imposant. L'autre petit plus consistera à surveiller de près votre jauge d'endurance qui baissera lorsque vous courrez ou attaquerez. Pour reprendre votre souffle, pensez à rester immobile, ce qui sera utile si vous ne voulez pas être essoufflé et à la merci de vos adversaire. Vous devrez aussi surveiller le pictogramme en forme d'aigle qui représente vos membres. Suivant que vous recevrez des coups sur les jambes, les bras, le torse ou la tête, les parties rattachées changeront de couleur pour vous renseigner sur la gravité de vos blessures. Faites très attention car si un de vos membres venait à être trop touché, vous ne pourriez plus vous en servir et seriez une proie facile.

Ceci dit les développeurs ont mis à notre disposition une tripotée d'armes (glaives, lances, masses...) ainsi que des tablettes (gagnées lors des combats ou auprès des civils) qui vous permettront de réaliser des mouvements supplémentaires. Ainsi, une fois que vous aurez acquis une de ces tablettes, vous devrez les rattacher à une touche d'attaque puis en plein combat, par la combinaison R2+touche, vous pourrez sortir un coup spécifique. De plus, un type précis de tablettes sera là pour booster vos nouveaux mouvements, les rendant par là même plus efficaces. Le système est assez bien vu et permet de faire évoluer son combattant selon sa convenance. Par contre, malgré toute la bonne volonté de Goshow pour nous offrir quelque chose d'original à petit prix (40 euros), Colosseum dispose d'autres problèmes comme l'IA relativement moyenne des adversaires ou une difficulté parfois rebutante. De plus, ces deux soucis sont parfois liés, ce qui fait que lorsque vous combattez à trois contre 5 tigres, vos deux compagnons se font le plus souvent tuer en moins de dix secondes montre en main ! Et nous, pauvre hère, nous n'avons plus qu'à prier ou nous préparer à donner la moitié de notre fortune pour ressusciter. Malgré tous ces bémols, Colosseum est un jeu honnête dans le sens où il montre dès le départ ses forces et ses faiblesses. Une expérience attirante mais qui s'enlise trop vite dans une routine journalière qui a un peu de mal à être synonyme de surprises et d'intérêt renouvelé.