Pas facile de mettre au point un FPS digne de ce nom sur N-Gage. La faute à une ergonomie peu adaptée sur ce support en dépit de capacités graphiques plutôt solides. Pour être honnête, le seul FPS qui m'ait convaincue sur N-Gage parmi ceux qu'il m'a été donné d'essayer est Ghost Recon : Jungle Storm, et encore, on ne peut pas dire qu'on s'y sente vraiment à l'aise. Si les consoles n'ont jamais été le support idéal pour accueillir les jeux d'action 3D en vue subjective par rapport au PC, toute personne objective reconnaîtra que la machine de Nokia l'est encore moins. Non, je n'essaye pas de trouver une excuse aux défauts les plus évidents de ce Call of Duty, mais j'attire simplement votre attention sur le fait que ce titre est loin d'être un modèle d'ergonomie.

Les joueurs n'étant visiblement pas encore lassés du contexte de la Seconde Guerre Mondiale, Call of Duty nous renvoie sur le front pour des missions basées sur les opérations les plus mémorables de ce conflit mondial. Dans la peau d'un soldat rompu à l'art du combat, vous devrez tenter de réécrire l'Histoire sur l'écran de votre console portable sans y laisser la vie. Alors ne vous laissez point désarmer par le regard hautain de vos adversaires, et aventurez-vous courageusement derrière les lignes ennemies.

S'agissant d'une adaptation du jeu original, Call of Duty sur N-Gage nous présente une petite dizaine de niveaux repris de la version PC. Etant donné la qualité de l'original, on se doute que les missions tiennent la route et font même preuve de diversité. Les phases à pied sont notamment entrecoupées de séquences à bord de machines de guerre. D'un point de vue global, la campagne proposée s'échelonne sur trois étapes successives. On commence dans la peau d'un parachutiste américain envoyé sur le Front Ouest au moment du débarquement en Normandie. Puis on incarne un sergent britannique propulsé derrière les lignes ennemies pour mener à bien une série d'opérations secrètes afin d'enrayer les plans nazis. Enfin, on évolue aux côtés des russes sur le Front Est, en plein coeur de Stalingrad.

Si l'on peut déjà regretter l'impossibilité de démarrer directement chacune de ces trois séries de missions de façon indépendante, il faut admettre que le programme s'avère alléchant est tout à fait consistant. Malheureusement, au-delà de son contenu, Call of Duty accuse des lacunes qui nuisent considérablement au plaisir de jeu. Outrageusement détaillés, les environnements graphiques ont l'air plutôt sympa sur les images, mais ce luxe de détails sabote complètement l'animation du jeu. Le tout manque de fluidité, ce qui s'avère assez problématique pour un FPS, et la faible distance d'affichage ne fait qu'accentuer le manque de précision des tirs.

On peut ajouter à cela une difficulté aberrante dès les toutes premières missions du jeu, ce qui donne encore plus envie de pester contre le manque d'ergonomie de cette adaptation. L'IA des soldats alliés les pousse à foncer droit au but, ce qui nous laisse à peine le temps de ramasser les munitions avant de rattraper les hommes que l'on est censé protéger. On progresse donc de façon laborieuse en sauvegardant dès qu'on peut pour éviter la mort qui survient fréquemment. Difficile dans ces conditions d'apprécier cette nouvelle immersion dans l'enfer de la guerre, mais le jeu vous invite tout de même à prolonger le "plaisir" à travers les parties à quatre joueurs via la technologie Bluetooth. Vous pourrez également vous connecter sur la N-Gage Arena pour profiter des suppléments online. Cela dit, on ne conseillera Call of Duty qu'aux fans de FPS ayant déjà terminé les principaux jeux du genre sur N-Gage.