Avant d'être un jeu, Le Pôle Express est surtout un film qui arrivera à point nommé pour les fêtes de fin d'année dans toutes les salles obscures. Tout en images de synthèse, ce long métrage devrait à coup sûr déborder de bons sentiments et mettre en avant la magie de Noël qui anime chaque petit enfant. On y suivra le trajet d'un groupe d'enfants embarqués dans Le Pôle Express, un train filant tout droit vers le pôle Nord et la maison du père Noël. Au cours du voyage, plusieurs aventures extraordinaires se mettront en place, parce que bon, il faut bien admettre que sans ça, ç'aurait été bien barbant de faire tout un film sur un simple trajet en train.

Alors voilà, on incarne l'un des bambins, et on participe à une série de petites épreuves censées plus ou moins coller à l'histoire du film. Oh non ! les méchants jouets ont volé tous les billets des enfants ! Pas de problème, vous êtes là pour les retrouver. Oh non ! le contrôleur va expulser une petite fille puisqu'elle n'a pas de titre de transport valable. Pas de problème, vous êtes aussi là pour lui en donner un. Oh non ! le train s'est arrêté ! Pas de problème, vous allez le relancer en dansant (véridique). Ainsi de suite tout au long des six minuscules chapitres qui composent le jeu. On peut reconnaître une certaine qualité au Pôle Express, il offre une bonne variété de séquences différentes. Un coup on joue au tennis, un autre, on s'attèle à attraper des souris mécaniques, dans le wagon d'après, on casse des blocs de glace, un peu plus loin, on dévale une piste enneigée sur des skis, on contrôle un wagon fou ou on escalade une pile immense de cadeaux. La variété est de mise, on ne peut pas dire le contraire.

Cependant, chacune de ces séquences est aussi passionnante qu'arbitrer un championnat de batailles fermées. La difficulté est inexistante et le gameplay s'avère inexorablement creux. Soit, le jeu s'adresse essentiellement à des petiots qui découvrent les joies du jeu vidéo, je le conçois tout à fait, mais cela n'excuse en rien le fait de les prendre pour des pigeons. Cela n'excuse pas non plus la palanquée de problèmes que l'on rencontre de bout en bout. Si les commandes se veulent minimalistes, on se demande bien comment elles peuvent être aussi foireuses et imprécises. Les sauts aussi bien que les lancers de ballon ou la conduite de train manquent cruellement de précision. On a souvent l'impression que la réussite d'une épreuve tient plus au hasard qu'à nos réels talents de joueur. Dans les niveaux de courses, c'est la même chose. Le maniement du zeppelin en fin de jeu est abominable, on se cogne sur tous les toits avant de se prendre de plein fouet un pont ou une mongolfière. Pour compenser ces contrôles lamentables, les développeurs ont rendu leur titre d'une simplicité édifiante. De ce fait, on le termine d'une traite en même pas trois heures (oui, il faut être motivé, mais je n'avais rien d'autre à faire). Un peu léger, même pour un jeu destinés aux enfants...

Que dire aussi de la réalisation plus horrible encore que la version console ? Extraits du film mis à part, c'est affreusement moche avec des personnages aliasés au possible, des textures plates et des animations très peu convaincantes. Difficile de croire qu'on se trouve vraiment sur PC. Pour ce qui est de la bande-son, c'est à peine mieux puisque d'un côté on retrouve les musiques symphoniques et certaines voix du film, d'un autre le jeu d'acteur est moyennement réussi. Je pense notamment à certains enfants dont le texte est trop "lu". Bon, on ne va pas s'éterniser non plus, c'est mauvais, c'est comme ça. On n'y peut rien. Il n'y a qu'à espérer que le film soit meilleur, et là je ne me fais pas trop de souci. Jusqu'à présent le duo Zemeckis / Hanks a toujours très bien fonctionné. Le Pôle Express au cinéma, oui, mais certainement pas sur PC.