Si un jeu doit se résumer à des noms, retenez bien ceux-ci : le sergent-major de 1ère classe Fio Germi, le sergent de seconde classe Eri Kasamoto, le major Marco Rossi et enfin le capitaine Tarma Roving. Quoiqu'anecdotiques à première vue, de véritables héros se cachent pourtant derrière ces noms et grades. Vous n'êtes pas sans savoir que les extraterrestres sont parmi nous depuis la nuit des temps. David Vincent le savait, Mulder le savait, et Raël croit le savoir. La question qu'on peut alors se poser tient au fait de la survie de la race humaine. Qui va s'en charger ? Vous ? Moi ? Plutôt vous ? Non ? Et bien non puisque le nom des sauveurs vient tout juste de vous être donné 484 caractères plus haut. Cette belle brochette de loustics représente donc le dernier rempart de l'humanité contre des E.T. belliqueux qui prennent dès lors la place du général Morden dans la hiérarchie des bad-guys de Metal Slug. Il n'en fallait pas davantage pour que nos héros repartent en guerre, armés de leur courage, de leur hargne et surtout de leur flingue.

Metal Slug 3 en bon troisième épisode qu'il est fait suite à Metal Slug X qui était lui même une version Director's cut de Metal Slug 2. Désirant ardemment donner aux joueurs un jeu encore plus barré que ses prédécesseurs, cet opus se vit en son temps doté de nouvelles armes et véhicules ainsi que d'un système de jeu vous permettant de choisir plusieurs embranchements au sein de chacun des 6 niveaux du titre. Arrivé à ce stade, je vous imagine dubitatif en vous posant la question de la durée de vie. Et bien, comment dire, disons qu'il y a du pour et du contre. En tant que beat'em all issu de la vieille école, le jeu se montrera pour le moins difficile et ce dès le premier stage, rempli d'ennemis qui vous enverront manger les pissenlits par la racine en un rien de temps. Ainsi, dès que vous vous ferez toucher, vous perdrez une vie. Mais le problème ne vient pas de ce concept vieux comme le monde (du moins dans les salles d'arcade) mais plutôt du fait que les crédits renfermant plusieurs vies sont en nombre infini.

J'en parlais déjà lors de ma preview et je ne puis que revenir sur ce point de détail. En somme que vous jouiez seul ou avec un ami, vous aurez tôt fait de boucler le titre malgré la longueur des stages, le dernier en tête vous demandera pas moins d'une bonne demi-heure pour être bouclé ! Très énervant d'autant que Metal Slug 3 est un beat'em all tout simplement formidable qui se doit d'être dans votre logithèque si vous aimez le genre. En fait, il ne tiendra qu'à vous d'arrêter une partie quand vous aurez perdu trois ou quatre crédits (le nombre moyen mis à disposition pour tout bon beat'em all ou shoot'em up), mais je doute que tout joueur qui se respecte puisse ne pas céder à la tentation d'en voir un peu plus et encore un peu plus. Bref à vous de voir, mais dans tous les cas, vous vivrez une aventure extraordinaire bourrée d'humour, de parodies et d'action loufouque.

Le but du jeu est plus que basique puisque vous devrez avancer dans les niveaux en éliminant tous vos ennemis, abattre l'énorme boss qui garde chaque fin de level et enfin passer au suivant. Mais ce qui fait la force de Metal Slug, et à fortiori celle de l'opus qui nous intéresse, est la possibilité d'utiliser plusieurs véhicules, cette variable induisant une aventure variée. Vous pourrez ainsi utiliser un chameau, une autruche, un char d'assaut, un Mecha ou bien encore un sous-marin, un avion de chasse et même un vaisseau spatial. En plus de la dizaine de véhicules, vous aurez en main une mitraillette, un couteau, des grenades et pourrez bénéficier de la puissance d'outre-tombe si vous veniez à être transformé en mort vivant. Pétri de bonnes idées et d'un superbe graphisme (toutes proportions mises à part), Metal Slug 3 vous fera visiter un cimetière, des grottes, un monde sous-marin, une base militaire, l'immensité de l'espace ou un vaisseau alien. Ceci m'amène d'ailleurs aux modes de jeu du soft.

Bien qu'on retrouve dans cette version PS2 des missions bonus, ce n'est qu'une demi vérité. Ainsi, en plus du mode Arcade, vous aurez droit à un second mode où vous pourrez choisir votre mission et deux autres challenges. Le premier, Attaque du vaisseau-mère, n'est pas vraiment un niveau inédit puisque vous évoluerez dans le dernier stage du mode Arcade mais en incarnant un soldat de l'armée de Morden. Marrant mais sans plus car n'apportant rien de neuf. On se rabattra alors sur le mode Chubby Isle Paradiso. Ce petit jeu bien idiot vous proposera d'incarner un des héros évoqués plus haut qui n'aura de cesse de descendre les ennemis qui arriveront à intervalle régulier à l'écran, et ce, afin de récupérer de la nourriture qui lui permettra de grossir, l'objectif étant d'atteindre un poids précis. Aussi drôle soit-il, on se lassera assez rapidement de ce mode passé deux ou trois parties. On pourra cependant y jouer seul ou avec un ami, le gagnant étant celui qui arrive à atteindre le poids de 200 Kg le premier. La conclusion peut donc paraître peu reluisante sachant que seul le mode Arcade est une mine de fous rires et d'éblouissement (pour qui aime la 2D). J'ai beau adorer le jeu, je n'en reste pas moins convaincu que c'est la triste réalité, et ce malgré le prix de 30 euros qui est une très bonne chose.

Si vous désirez malgré tout goûter à ce condensé de pitreries, le gameplay ne devrait pas être un frein. Les personnages répondent parfaitement et la maniabilité est simple et les tirs précis. Mais tout n'est pas parfait, loin de là. Premièrement, vous ne pourrez tirer à 360 degrès et si vous désirez viser en dessous de vous, vous devrez au préalable sauter et tirer par la suite. Un peu énervant mais ceci est une constante dans la saga, et sera même repris dans la récente série CT Special Forces. Ensuite, l'animation aurait mérité d'être un peu plus rapide, vos personnages donnant l'impression d'avancer à tâtons et ce même en usant du mode 60 Hz. Pour le reste, c'est du tout bon les phases à scrolling horizontal étant exquises, tout comme la phase à scrolling vertical (première partie du dernier niveau) qui renvoie à un vrai petit shoot'em up.

Voilà à peu près tout ce que j'avais à vous dire sur ce jeu. Excellent beat'em all n'ayant absolument pas vieilli malgré les âges, Metal Slug 3 se termine malheureusement bien trop vite pour satisfaire. De plus, il est dommageable pour ce grand jeu d'atterrir sur PS2 sans aucune nouveauté si ce n'est deux modes de jeu plus ou moins inédits qui n'apportent quasiment rien. Le choix sera donc cornélien pour vous autres. D'un côté un très bon jeu qui est toujours aussi drôle et jouissif vendu à un prix attractif et de l'autre une durée de vie minime et aucun ajout digne de ce nom. Faites vos jeux et sachez prendre la décision qui vous semble la plus appropriée.