Tirons un trait sur Nightfire, ce jeu bâclé sorti trop tôt, la parfaite illustration du jeu à licence repoussant. Ici, on fait un retour vers la qualité, mais on prend un gros virage. Est-ce pour ne plus souffrir de la comparaison avec le mythique GoldenEye de Rare ou simplement parce que c'est à la mode, on ne sait pas, mais cette fois et pour la première fois, 007 se trouve plongé dans un jeu à la troisième personne, et l'air de rien ça change beaucoup de choses.

Notamment le fait que maintenant on pourra pratiquer le corps à corps avec l'ami James qui dispose de quelques coups de pieds et de poings. Cerise sur le gâteau et dans la mesure où c'est à la mode ces derniers temps, James pourra également sortir quelques silent kills de derrière les fagots. Mais qu'on ne s'y trompe pas, Quitte Ou Double n'est pas un jeu d'infiltration (même si certaines missions vous imposeront la discrétion), tout juste peut-on parfois se glisser discrètement dans le dos d'un garde. C'est bien du côté de l'action qu'on se tourne même si la "délicatesse" ne sera pas toujours de trop pour ne pas se faire écharper au cours des gunfights. C'est essentiellement votre capacité à vous mettre à couvert qui fera la différence entre un James Bond vivant et un autre tout froid. Hop, on se plaque au mur et on arrose depuis le coin avant d'aller finir le travail de près. Au niveau des séances de tir, Quitte Ou Double n'est pas sans rappeler Dead To Rights. En effet, outre cette aptitude à se mettre à couvert, James dispose d'un système de lock similaire à celui de DtR. On peut donc cibler l'ennemi de son choix très simplement et tirer comme un bourrin. "Oh mon dieu, une visée aussi assistée mais c'est nul" diront certains. Oui c'est vrai, c'est pour ça qu'une fois un ennemi locké, il est encore possible d'ajuster le tir sur lui. A l'aide du stick droit, on déplace le réticule pour viser la tête et on se débarrasse de l'importun avec une balle pendant que les gros boeufs y laisseront un chargeur. Pas bête.

L'un des aspects fort sympathiques de ce James Bond réside dans sa diversité. Les lieux, ou les missions, savent se montrer variés et une habile mise en scène aide à se plonger dans une action assez nerveuse. A l'occasion de phases très précises, des cinématiques hollywoodiennes viendront vous récompenser les rétines, qu'il s'agisse de la chute d'une rampe de projecteurs, de votre moto passant sous un poids-lourd ou du simple massage d'une jeune donzelle, l'effet est garanti. Et côté mise en scène, le soft frappe parfois très juste avec certains passages vraiment trippants, tout le monde a déjà vu la fameuse descente en rappel sur un immeuble en flamme, mais on citera également le saut de l'ange dans le vide et sans filet, saisissant, mais assez lourd au bout de la quatrième tentative ceci dit.

Bien évidemment, James Bond ne serait rien sans ses fameux gadgets. De la pièce de monnaie faisant office de grenade IEM au drone araignée en passant le filin, on a de quoi faire avec des bidules assez fendarts. Il n'y en a qu'un qui soit franchement mal exploité, c'est la nano-tenue qui permet de devenir invisible. Excellente idée mais la chose marche avec des batteries non rechargeables (contrairement aux autres bidules du genre), du coup, on ne s'en sert que très peu. Pour le reste, c'est toujours aussi fun d'utiliser les équipements de Q. Et bien sûr, James Bond c'est aussi les véhicules, qu'il s'agisse d'une Porshe ou de la fameuse Aston Martin. Les missions à bord de ces engins sont assez inégales cependant. Si on en compte des fabuleuses (telle que la poursuite en moto avec le Requin), d'autres se résument trop à des allers et venues chronométrées sans autre intérêt que purement esthétique. En sus, des voitures et autres motos, James nous fera aussi une démonstration de ses talents de pilote d'hélicoptère ou de char d'assaut, deux phases assez anecdotiques.

Mais si Quitte Ou Double assure un grand spectacle et de bonnes choses dans son gameplay, il n'est pas dénué de défaut agaçant. D'abord, tous les niveaux ne sont pas jouissifs, certains sont assez quelconques et surtout, quelques passages en voitures se montrent limite rébarbatifs. De plus, les possibilités de combat au corps ne sont en réalité pas si exploitées que cela, la plupart du temps, on se sent bien mieux l'arme à la main. Idem pour l'aspect infiltration qui ne sera vraiment mis à l'épreuve que dans une mission. Mais ce qui est sans doute le plus énervant dans le jeu, c'est bien la brièveté de la plupart des missions qui se bouclent en quelques minutes, cédant la place à de nombreux loadings, cut scene (certes de bonne facture mais tout de même) et retour dans les menus. Des niveaux aussi courts, c'est non seulement frustrant, problématique pour la durée de vie, mais en plus ça casse bien l'ambiance.