Après des chefs-d'oeuvre comme Spider-Man, Blade II et en attendant The Hulk, c'est au tour de Daredevil de sortir de l'ombre grâce à un long-métrage assez quelconque. Et pour parachever le tout, il ne restait plus qu'à avoir droit à une adaptation vidéoludique du plus mauvais effet... Il y a des jours où les héros de papier ne devraient jamais dépasser le stade du comic book.
Daredevil, l'homme sans peur, vit le jour en 1964 sous la houlette du grand Stan Lee. Si à l'époque, il arborait fièrement sa tenue noire et jaune, il ne tarda pas à revêtir son fameux costume rouge imaginé par le scénariste Wally Wood. Le comic, ainsi que le film et dans une moindre mesure le jeu, nous raconte l'histoire de Matt Murdoch, un jeune homme qui, suite à un accident, va perdre la vue mais en contre-partie acquerra des pouvoirs extra-sensoriels qui feront de lui un super-héros. Si ce personnage se distingue de ses compatriotes en cela qu'il est plus humain et donc plus fragile, il n'en est pas moins redoutable et possède des adversaires à sa mesure en la personne du Tireur ou encore du Kingpin (Le Caïd en VF). Dans la continuité du long-métrage de Steven Johnson, qui ne rend pas vraiment justice à DD, Daredevil suit à peu près la trame du film sur GBA et nous propose de diriger le justicier sur plusieurs niveaux dans un beat'em all tout ce qu'il y a de plus conventionnel.
Mais avant de se lancer à corps, et surtout à cri, dans le jeu, arrêtons-nous un instant sur les bonus débloquables qui sont le seul véritable attrait du titre. En effet, après avoir rempli certaines conditions, qui vous sont expliquées dans la section Secrets, vous pourrez avoir accès à plus de 40 bonus plus ou moins intéressants. Mais encore faudra-t-il devoir se taper des niveaux soporifiques au possible, ce qui vous demandera une bonne dose de courage tant le jeu se veut basique de chez basique. Ainsi, vous devrez avancer dans des stages laids au possible, frapper des ennemis admirablement mal animés, récupérer différents bonus, utiliser vos petits pieds et poings pour enchaîner quelques combos et il vous sera également possible de jouer de votre matraque si cela vous chante. La seule originalité du soft vient du fait qu'en appuyant sur le bouton L, votre sens radar vous révélera des objets ou ennemis cachés mais croyez-moi, cette petite fantaisie ne fait pas un jeu.
Le titre a beau proposer des niveaux plus ou moins variés, on note tout de même un point commun à chaque stage : la médiocrité graphique. Les couleurs sont mal choisies, les arrière-plans manquent de détails, les mouvements de DD et des ennemis manquent de fluidité, etc. Inutile également d'écrire des lignes et des lignes sur la bande-son qui est tout juste à la hauteur d'une composition Bontempi. Le gameplay est, lui, tout juste correct. Si Daredevil n'a pas beaucoup de mouvements à sa disposition, ceux-ci ne sortent pas facilement et les combinaisons de touches pour faire un coup de pied sauté ou un enchaînement sont très lourdes. Notons tout de même que les sauts sont assez précis même si c'est loin d'être parfait. Bref, on ne va s'étendre davantage sur ce jeu. Daredevil méritait vraiment mieux que ce beat'em all sans classe, répétitif, mal réalisé et tout juste bon à combler les fans hardcore du héros... Et encore.
- Graphismes7/20
Des décors pixélisés, des personnages qui possèdent des animations rigides ou manquant cruellement de détails. Je te le dis Matt, heureusement que tu ne peux pas voir ça.
- Jouabilité11/20
Le gameplay est assez poussif avec des mouvements qui sortent mal et des sauts pas toujours évidents à effectuer. Ca la fout un peu mal pour un jeu de plates-formes/action.
- Durée de vie10/20
Si vous voulez débloquer les bonus les plus intéressants, il faudra refaire pas mal de fois le jeu. Malheureusement, la difficulté est titanesque et ce dès le départ. De plus, une fois mort, vous devrez vous retaper tout le niveau.
- Bande son8/20
Des musiques composées à la va-vite et des bruitages de casseroles qui desservent un jeu qui n'en avait vraiment pas besoin.
- Scénario/
Daredevil aurait sûrement sa chance au royaume des aveugles mais dans le monde impitoyable des jeux vidéo, il n'a aucune chance de se faire une place au soleil.