L'heure du test est arrivé pour DOA : Xtreme Beach Volleyball et c'est une heure bien sombre. Après bien des parlottes, il est temps de confirmer ce que l'on a toujours un peu redouté, surtout depuis la preview : un simulateur de vacances avec collection de maillots de bain, c'est quand même vachement creux.
Souvenez-vous il y a quelques semaines nous vous proposions une grosse preview pleine de belles images de DOA : Xtreme Beach Volleyball, mais ceux qui ont pris le temps de lire le petit texte qui allait avec (au lieu de changer leurs fonds d'écrans) ont pu prendre connaissance des gros doutes que nous ressentions quant au gameplay de ce titre polémique. Rappelons que malgré le titre et les apparences, le Beach Volley n'a ici qu'un rôle très secondaire et que si vous recherchez un jeu de sport, vous pouvez passer votre chemin. Ce DOA est avant tout un simulateur de vacances dans lequel votre principale occupation sera de collectionner des trucs futiles et de plaire à vos copines.
Attirées comme des mouches par le miel, l'ensemble des donzelles aux formes avantageuses de la série Dead Or Alive se retrouvent sur une île paradisiaque achetée à grands frais par Zack, que les habitués de DOA doivent connaître. Séduites par la perspective d'un nouveau tournoi, les pauvres jeunes filles délurées se voient rapidement déçues en apprenant qu'ici la baston est absente et que les seuls coups qui tombent sont de soleil. Les voilà donc en vacances forcées. Pour mettre les choses au point, sans la licence DOA, je doute fortement que ce jeu soit jamais sorti ailleurs qu'au sein de l'archipel nippon. Regardez plutôt à quoi ressemble une journée :
« Ah, bonjour, je suis Hitomi ! Que va-t-on faire aujourd'hui ? Voyons nous pouvons aller faire un tour à la piscine pour nous y reposer, tu pourras alors me regarder me baigner ou bien nous jouerons au jeu de la bouée. Tu sais, ce jeu très amusant ou tu dois me faire sauter d'une bouée à l'autre le plus vite possible sans me faire tomber d'une manière assez ridicule. Si on s'en sort bien, on gagnera un peu d'argent. Ok ? Allons-y [10 minutes passent]. Ah, c'était rafraîchissant. Oh, il est déjà 12 H ! Allons voir si quelqu'un veut bien jouer avec nous au volley. Tina ? Non, elle ne m'aime pas. Niki devait accepter, je lui ai fait un beau cadeau l'autre jour, une belle anémone rouge ! [20 minutes plus tard]. Pfiou, quelle belle partie. Allez, je fais un tour dans les boutiques pour m'acheter un nouveau maillot et zou, au dodo, je suis vannée ! Encore 13 jours à tenir»
Bon, là je vous ai fait un résumé et puis y a des fois ou cette greluche est crevée simplement parce qu'elle a acheté un maillot de bain. Votre but ultime, c'est de compléter votre collection de maillot et d'items très divers, des lunettes de soleil à la guitare en passant par la crème solaire. Pour ce faire, vous devez gagner du fric. Plusieurs méthodes s'offrent à vous. Il y a la piscine, mais aussi le casino auquel vous pouvez vous rendre en fin de journée pour parier comme une bête. Et bien sûr, il y a le Beach Volley.
Un aspect du jeu bien creux d'ailleurs. Deux boutons uniquement pour jouer, Attaque et Réception (gérant l'analogie tout de même). Le gameplay est ici essentiellement une affaire de placement, si vous êtes plus ou moins proche du filet, les coups varieront, si vous êtes correctement placé vous pourrez même réaliser de grands smashs. Il est évidemment possible d'orienter un poil les coups. Mais franchement, c'est loin d'être transcendant, on se laisse prendre au début, mais l'ennui gagne vite. D'autant plus que pour une raison étrange, l'ordinateur à la fâcheuse manie de jouer à votre place ! Si on dérange faut le dire !
Mais ces rencontres seront cruciales. Elles sont en effet plus qu'un moyen de gagner de l'argent, c'est à ce moment que l'on jugera de la qualité de nos relations (un peu ambigues à ce propos) avec nos copines. Car tout le monde ne veut pas jouer avec vous. Aussi il faudra « draguer », dans la plus pure tradition de ces jeux typiquement nippons. Cela passe par une bonne connaissance des autres donzelles, ceci afin de leur offrir des présents qui leur fassent plaisir. Du coup, elles jouent, du coup vous gagnez de l'argent (ou des cadeaux) et par voie de conséquence, votre collection augmente et les maillots de votre joueuse perdront en tissu pour gagner en trous ou en lanières de cuir.
Il faut admettre que l'esthétique de la chose est pour le moins réussie avec de fort belles modélisations, et une animation qui donne lieu à une improbable mais lassive gestuelle des personnages. Et les environnements ne sont pas en reste avec des terrains de jeux qui bien que peu nombreux sont joliment réalisés. La bande-son si elle ne plaira pas à tous a le mérite d'être travaillée et nous offre un grand nombre de morceaux ensoleillés de tout bords (que l'on pourra écouter à la station de radio). On regrettera toutefois un aliasing discret mais parfois gonflant (entre autre dans la piscine) et le côté un peu, pardonnez-moi, froid des filles dont les textures leur donnent un aspect poupées gonflables assez prononcé. De nombreuses cut-scenes ponctuent le jeu et il est alors possible de zoomer autant qu'on le souhaite sur les héroïnes. On notera au passage de ces scènes qu'elle doivent franchement se galèrer sur cette île pour que certaines filles passent leur temps à califourchon sur une branche d'arbre. Enfin moi ce que j'en dis...
Au final, DOA : XBV c'est rigolo une heure mais à moins d'avoir une âme d'otaku collectionneur, la pilule passe mal, le jeu se révèle vite assez creux, pas très motivant et surtout un peu cher pour ce que c'est. Certes, les items à collectionner sont nombreux, mais il faut en avoir envie, et ça, c'est pas gagné. Pour autant, il est vrai qu'il ressort un je ne sais quoi de relaxant de ce soft, d'appaisant même, reste à voir si c'est ce que voulez pour 50 euros.
- Graphismes17/20
C'est fort beau, les modélisations sont très détaillées de même que l'animation, beaucoup de couleurs très chaudes et des filles « pleines reliefs ». un beau résultat.
- Jouabilité12/20
C'est marrant une heure mais on finit vite par s'ennuyer ferme et par trouver que les héroïnes de DOA sont un peu cruches dans leur genre ce qui a tendance à énerver. Même les grands collectionneurs risquent de se lasser.
- Durée de vie16/20
De quoi faire si on adhère au jeu. Les items sont nombreux et dans l'idéal, il faudra récupérer ceux de tout le monde.
- Bande son15/20
Une bande-son très « caraïbesque » qui colle parfaitement à l'esprit ensoleillé et un peu niais du titre. Je ne vous cache pas que certains morceaux prêtent à rire.
- Scénario/
Euh... vous connaissez la Croisière s'amuse ? Ben vous remplacez le commandant Stubbing par Zack et on est pas loin.
DAO : XBV tient plus de l'art book interactif que du jeu. A réserver à une niche de collectionneurs acharnés qui aiment collecter des tas de trucs pendant des heures ou amateurs de jeux de drague. Mais même en tant que tel, le gameplay de cette Ile de la Tentation numérique se montre finalement assez limité. Même s'il est amusant et relaxant de jouer à DOA : XBV, payer la facture l'est déjà moins. A vous de trancher.