Tenchu est revenu. De vidéo en premières versions jouables, il en aura fallu du temps avant de voir débarquer une version test. Mais voilà c'est fait, et le moment est venu de décortiquer la bête.Pour l'histoire, je ferai court, on ne va tout de même pas spolier le plaisir des fans. L'histoire débute à la suite du dernier volet alors qu'une nouvelle menace plane sur l'archipel nippon, celle de Tenrai et de ses 6 cavaliers.

Pour ce nouvel opus, ce sont 3 personnages aux destinx intimment liés que vous pourrez incarner, le fameux Rikimaru, la « douce » Ayame et le « très bloqué avant d'avoir fini le jeu mais ça vaut le coup » Tesshu. Un personnage qui vaut son pesant de shuriken pour sa pratique des Surgical Kills qui tranchent vis à vis des autres personnages égorgeurs. Lui, préfèrera travailler sur la colonne vertébrale du patient, lui enfonçant des aiguilles dans la nuque ou lui brisant les vertèbres mais il ne crache pas sur une ablation du coeur à l'occasion. Voilà une nouveauté appréciable.

Pour le reste, je vais allègrement repomper le dossier de presse, il donne une bonne idée de la chose « Nous avons pris tout ce qui faisait de Tenchu un succès, et nous l'avons amélioré ». Attitude louable, mais peut-être un peu trop limitée. Dans son gameplay, Tenchu 3 ressemble donc énormément à ses aînés, et on ne va pas lui en vouloir. Le but est toujours de s'infiltrer et d'éviter au maximum de se faire repérer, les morts devant être furtives et réalisées en Stealth Kills. Pour vous aider dans votre labeur, divers accessoires viendront à votre secours, de quoi faire diversion ou liquider les gardes, on retrouve également les clous anti-poursuivants, toujours pratiques. Le grappin est de la partie lui aussi et reste ce qui se fait de mieux quand il s'agit de prendre de la hauteur, qu'il s'agisse de grimper sur un toit ou d'atteindre un étage supérieur en intérieur. Des niveaux intérieurs assez labyrinthiques d'ailleurs et dans lesquels il sera bon de vadrouiller à la recherche de secrets bien cachés. D'autres gadgets comme les bombes de fumées s'avèreront d'un grand secours.

Pour les nouveautés, on se penchera sur une idée drôlement bienvenue, l'intégration d'un lock qui permettra de rester bien en face de son adversaire durant les combats directs qui sont, soit dit en passant, toujours un peu confus (au début en tout cas), mais j'ai dit un peu seulement. Je vous ai déjà parlé de Tesshu, le reste concerne des points tels que la maniabilité ou la caméra. Ces deux points ont connu de légers changements mais rien de vraiment révolutionnaire. Ainsi la maniabilité manque encore un peu de fluidité et demeure un poil raide. Notons que les Stealth Kills sont moins exigeantes (un mal ou un bien, à chacun de trancher, si je puis dire). Mais il faut dire qu'elles sont plus que jamais nécessaires car chacune d'elles vous permettra de gagner des kanjis grâce auxquels de nouveaux coups seront mis à votre disposition. En revanche, le point noir de la caméra est loin d'être rêglé définitivement. Malgré l'arrivée d'un mode libre et d'un meilleur contrôle lorsque vous vous plaquez au mur, la focale reste capricieuse et d'un maniement peu fonctionnel ou intuitif. Et cela, on le ressentira encore plus cruellement dans le mode deux joueurs (pourtant sympathique dans le fond) qui frise l'injouable.

Je vous exposais plus haut la philosophie du « on a pris le bien pour en faire du meilleur », voilà maintenant où se situe le problème dans cette méthode. C'est bien beau d'améliorer ce qui existe déjà (et c'est bien fait en plus) mais il ne faut pas pour autant oublier d'ajouter des nouveautés. Gros manque à mon sens dans un jeu de ce type, il est impossible de déplacer les cadavres. Et la on dit : Aïe, ça fait tâche au milieu d'une foule de jeux d'infiltration, de MGS au plus ou moins similaire Hitman 2. Ceci dit, l'IA des gardes étant assez laxiste, on s'en passe, mais c'est vraiment dommage. D'autant plus dommage qu'à côté de ça, le jeu offre une réelle liberté d'action, laissant le joueur aller et venir et trouver lui-même son chemin et sa manière d'aborder les obstacles. Alors pourquoi ne pas pouvoir planquer un corps dans un coin sombre comme on veut ? Passant moi-même beaucoup de temps à me faufiler dans le dos des gens pour les stranguler, je vous assure que je ne laisse jamais de traces, de peur qu'une femme de ménage n'en conçoive de l'humeur.

Je reviens sur l'IA qui risque de chagriner les habitués de l'infiltration, on ne peut pas dire que les gardes soient des plus éveillés et ne comptez pas sur eux pour appeler à l'aide, s'ils sont rejoints c'est parce qu'on vous aura vu vous fritter avec eux.

Bon on passe à la technique qui elle aussi n'est ni toute blanche ni toute noire. D'un côté nous avons un design excellent, des environnements créés avec goût et des personnages classes, de même pour les Stealth Kills qui ont une belle allure. De l'autre côté, des textures pas super riches et une animation pas folichonne. Les déplacements sont peu crédibles et la démarche des héros plutôt irréaliste. C'est beau, mais pas toujours très bien foutu.

Mais comment conclure ? Bon il est clair qu'on aurait pu en demander plus et que le titre n'est pas exempt de défauts. Pourtant, Tenchu 3 : La Colère Divine reste un titre fun qui dégage une puissante aura liée en partie à son ambiance que les amateurs de la première heure sauront savourer.