Annoncé quasiment depuis le lancement de la Gameboy Advance, Golden Sun arrive enfin sous nos latitudes dans une version intégralement traduite en français. A la fois très classique et en même temps bourré d'idées originales, Golden Sun s'impose sans conteste comme un must du jeu de rôles sur consoles, précurseur d'une nouvelle vague de RPG à venir sur la portable de Nintendo.
Il aura fallu l'attendre longtemps ce titre dont on nous fait miroiter les multiples facettes depuis près d'un an. Aussi impressionnant d'un point de vue visuel que ludique et efficace dans son gameplay, Golden Sun tient toutes ses promesses en proposant une aventure qui va au-delà de ce que l'on avait déjà pu voir sur une console portable. Et force est de constater que le support GBA convient on ne peut mieux à ce type de jeux qui savent si bien saisir le joueur dès les premières minutes, et ce jusqu'à ce que la quête ait été menée à son terme. C'est donc avec une impatience grandissante que l'on attendra la venue des futurs RPG de la console, avec notamment l'éblouissant Magical Vacation et l'incontournable Breath of Fire.
Ceux qui ont pu découvrir Golden Sun par le biais de l'import ou de l'émulation savent combien ce titre s'avère prenant, baignant dans une aura à la fois naïve et envoûtante. Ce qui frappe en premier lieu, c'est d'abord la qualité de la réalisation, colorée et à souhait et pourvue d'effets spéciaux parfois impressionnants. Et puis c'est la richesse du système de jeu qui se dévoile au joueur dans toute son efficacité. Avant de revenir sur les différentes facettes du gameplay, précisons à ceux qui seraient déjà passés par les versions japonaises ou US de Golden Sun que la version française bénéficie d'une traduction excellente, mais que la plupart des noms ont été modifiés. Ainsi, Mia devient Sofia, Jenna : Lina, Isaac : Vlad, et Saturos : Salamandar.
L'histoire est celle de Vlad, un jeune garçon qui voit son destin bouleversé suite à un cataclysme provoqué par deux êtres maléfiques qu'il tentera vainement de combattre avec l'aide de son ami Garet. Des années plus tard, nos héros vont se lancer dans une quête courageuse à la recherche des quatre pierres élémentaires avant que l'ennemi s'en empare. L'histoire est envoûtante et les personnages très charismatiques, mais la trame globale est plutôt axée jeune public et n'est pas sans évoquer des titres un peu naïfs comme Illusion of Time sur SNES. Reste que la recette fonctionne de façon admirable, et que les nombreuses touches d'humour dans les dialogues, ainsi que les icônes des personnages dessinées façon manga, rendent l'atmosphère du jeu irrésistible. Les nombreux dialogues s'avèrent par ailleurs très présents tout au long du jeu, ce qui pourra peut-être en déranger certains parce qu'ils sont souvent trop prévisibles et qu'ils interviennent parfois juste avant un boss, obligeant le joueur à se repasser l'ensemble de la séquence avant d'affronter à nouveau ledit boss.
S'il paraît classique à première vue, le système de jeu s'avère étonnamment riche sur le long terme. La progression se fait en vue de dessus et la perspective adoptée passe en vue rapprochée pour les combats. Les affrontements sont aléatoires et se font au tour par tour, autorisant le joueur à utiliser les compétences de ses personnages pour se battre, se défendre, lancer des sorts ou utiliser des objets. Jusque là, rien que du très classique. Mais là où cela devient beaucoup plus intéressant, c'est qu'il est possible d'apprivoiser des créatures appelées Djinns qui deviendront de puissants alliés lors des combats. Il faut alors tenir compte du personnage auquel sera associé le Djinn et de ses relations avec les différents élémentaires pour trouver le meilleur compromis possible. De plus, si votre groupe comporte par exemple trois Djinns correspondant au même élémentaire, il vous sera possible d'invoquer des forces surnaturelles beaucoup plus puissantes. D'autre part, tous les personnages disposent de la faculté d'utiliser des pouvoirs magiques appelés psynergie, qui pourront leur être utiles hors des combats pour lire dans les pensées des PNJ ou encore débloquer des passages infranchissables.
La progression devient alors d'autant plus intéressante qu'il faut sans cesse garder en tête l'ensemble des facultés que possèdent les personnages, et redoubler de vigilance pour trouver tous les Djinns répartis aux quatre coins du monde. Difficile de trouver quoi que ce soit à redire à un titre qui parvient si brillamment à allier beauté visuelle et richesse du gameplay. Inutile d'hésiter une seule seconde si vous aimez les RPG, Golden Sun est un must !
- Graphismes17/20
Une réalisation à la fois classique et étonnante par ses graphismes joliment colorés et ses nombreux effets spéciaux lors des combats. Le joueur intervient régulièrement dans les dialogues, que des bulles et des icônes viennent parfois interrompre pour ajouter une touche d'humour.
- Jouabilité18/20
Le système de jeu reprend les bases de tout RPG en y ajoutant des idées étonnamment efficaces : l'utilisation de la psynergie durant les combats ou en dehors, la complémentarité avec les élémentaires et l'alliance avec les Djinns.
- Durée de vie16/20
Une durée de vie plus que raisonnable, surtout si vous décidez de partir à la recherche des 28 Djinns du jeu. La cartouche intègre un mode Battle en link qui vous permettra d'affronter le groupe de héros d'un ami dans des arènes, ou tout simplement de vous entraîner seul à combattre des adversaires de plus en plus forts. La sauvegarde est autorisée à n'importe quel moment du jeu.
- Bande son16/20
Les thèmes musicaux sont un régal et baignent l'aventure dans une aura à la fois magique et apaisante.
- Scénario15/20
L'histoire est peut-être un peu trop naïve et prévisible, et les dialogues s'avèrent parfois un peu lourds, d'autant que l'aventure ne propose que quatre personnages jouables, mais la quête se révèle pourtant très prenante.
Le RPG tant attendu de la GBA tient toutes ses promesses, et nous arrive dans une version intégralement traduite en français. La qualité de la réalisation ne trouve son égal qu'à travers la richesse du gameplay, même si l'ambiance du jeu demeure globalement un peu naïve.