Forts du succès de Perfect Dark version 64 bits, les développeurs de Rare ont relevé le défi d'adapter leur bijou sur Game Boy Color. Bonne nouvelle pour les possesseurs de la portable de Nintendo qui pourront à leur tour incarner l'agent Dark et profiter ainsi du talent de Rare. Le pari est osé, car même si l'on ne s'attend pas à retrouver l'excellence technique du premier volet, la qualité du gameplay et la complexité de l'intrigue devront être au moins aussi aboutis que le premier opus pour ne pas décevoir les fans.
2022, Institut Carrington. Impatiente de participer enfin à des missions sur le terrain, Joanna dark, nom de code: Perfect Dark, termine son entraînement. Sa première mission l'emmènera cette fois au coeur de la jungle sud-américaine où elle devra détruire une usine clandestine de construction de cyborgs. Son périple la conduira rapidement à découvrir l'existence d'un gigantesque complot derrière lequel se cache une fois de plus la dataDyne Corporation. Vous commencerez donc l'aventure par un niveau d'entraînement constitué de plusieurs missions permettant de comprendre les principes du jeu. Ces premiers objectifs remplis, la véritable première mission commencera, vous entraînant sur les traces de la dataDyne corporation.
Support Game Boy oblige, la vue subjective du premier opus laisse la place à une vue de dessus à la troisième personne. Le jeu se présente donc sous la forme d'une action-recherche où le joueur est amené à remplir divers objectifs afin de passer au niveau suivant et découvrir ainsi la trame complexe du scénario. De même que pour son homologue 64 bits, les missions alternent entre séquences d'infiltration, libération d'otages, désamorçage de bombes, etc... Mais là où son aîné ne proposait que des séquences doom-like, Perfect Dark Game Boy se révèle plus diversifié en nous offrant une multitude de phases de jeu différentes. Donc même si la majeure partie du soft est vue de dessus, de nombreux champs de tirs en vue subjective jalonneront votre progression, et la plupart des portes ne s'ouvriront qu'au moyen d'une serrure électronique nécessitant un code qui donnera lieu à un simon (mémoriser l'ordre d'apparition des voyants de couleur et reproduire la séquence). Mais ce n'est pas tout puisque le soft propose également d'autres phases de jeu plus ou moins intéressantes, comme des traversées de rivière, des poursuites dans la jungle, des séquences de sniper ou encore la destruction d'un hind (phénomène Metal Gear ?).
Côté gameplay, on sent que les programmeurs se sont particulièrement inspirés de Meta Gear Solid, et on ne s'en plaindra pas ! Le meilleur moyen de progresser ne sera donc pas de foncer tête baissée en tirant sur tout ce qui bouge, mais plutôt de s'infiltrer discrètement derrière les soldats en se faufilant à travers les caisses pour finalement leur tirer dans le dos... Vous aurez aussi la possibilité (et souvent la tentation) de courir pour atteindre rapidement les points stratégiques d'un lieu, mais vous serez alors trahi par le bruit de vos pas. Les affrontements seront d'ailleurs souvent inévitables et l'on regrettera l'absence d'un cône de vision de l'ennemi qui aurait pu grandement améliorer le gameplay. La nécessité de recharger son arme, qui constituait l'un des points forts de la version 64 bits, a été conservée mais ne restitue pas tout à fait les mêmes sensations. Les effets visuels et sonores pendant une recharge sont inexistants sur Game Boy, et on ne sait pas toujours à quel moment effectuer la recharge à moins de compter les balles. Les munitions étant assez rares, il sera possible et même conseillé de fouiller les corps de vos victimes afin de récupérer des bonus de vie ou des munitions. On sait à quel point l'armement était faramineux sur la version 64 bits, et bien sachez que la version Game Boy propose également un arsenal assez conséquent avec les incontournables snipers, lance-grenades et autres fusils à pompe. La réalisation technique est honorable en comparaison de ce qui se fait sur ce support, et on distingue facilement les éléments nécessaires pour progresser. Un mode multijoueurs est disponible grâce au câble link et les 8 modes de jeux différents devraient prolonger une durée de vie déjà respectable. Même s'il n'atteint pas le niveau de son aîné, Perfect Dark Game Boy permettra aux joueurs en mal d'action de passer de forts bons moments en compagnie de Joanna, mais ne supplantera pas un certain Solid Snake sur ce même support.
- Graphismes15/20
Des décors assez détaillés et bien colorés mais beaucoup trop répétitifs. Les sprites des personnages ne sont pour une fois pas microscopiques.
- Jouabilité14/20
L'interface est très simple et deux modes de déplacement sont possibles. Les ennemis sont toutefois un peu trop collants et il n'est pas facile de suivre sa jauge de vie sans passer par le sous-menu.
- Durée de vie15/20
Les objectifs des missions solo sont assez variés et le mode multijoueurs promet de longues heures supplémentaires à ceux qui disposent de deux cartouches et d'un câble link.
- Bande son8/20
Des musiques quasi inexistantes et des bruitages lamentables même pour une Game Boy. On reconnaîtra difficilement le thème sublime de Perfect Dark.
- Scénario13/20
Un scénario tout à fait différent de la version 64, mais toujours des histoires de complots à la X-Files...
Bien loin de l'excellence de la version N64, Perfect Dark Game Boy propose un tout autre challenge. La diversité des phases de jeux et la présence d'un mode multijoueurs promet quelques bonnes heures de jeu. Ce soft ne sera toutefois pas en mesure de faire de l'ombre à Metal Gear Solid sur Game Boy.