L'action (et dieu sait s'il y en a !) se déroule au XIXème siècle, où les superstitions étaient plus que jamais encrées dans les esprits. Une légende en particulier faisait couler beaucoup d'encre... et beaucoup de sang : celle des Gemmes de puissance. Quiconque en possède, peut exaucer tous ses voeux. Il n'en faut pas plus pour convaincre les meilleurs combattants de la planète de se lancer à leur recherche, et ils sont huit.

Chacun possède ses propres attaques, ses propres aptitudes physiques etc. ; courant pour tout jeu de castagne. Le type de combat est un peu particulier, il s'apparente aisément à Destrega sur Playstation. La vue est plutôt lointaine, et ne cesse de zoomer et de tourner autour des personnages. L'ère de combat représente des lieux courants comme une petite place typique, avec ses troquets, sa fontaine, ses terrasses de restaurant ; une usine aux machineries échaudées ; la cour luxuriante d'un palais oriental ; ou l'intérieur boisé d'un ranch... Ces arènes, toutes dépaysantes, sont densément meublées : tables, chaises, bancs, caisses, pots, lampadaires, piliers... on touche ici à un élément essentiel du jeu. En effet, ce joli mobilier est condamné à valdinguer et à se retrouver en miettes sur toute la surface du niveau, puisque les combats s'en nourrissent abondamment. Envoyer une grosse table en pleine bouille de l'adversaire est monnaie courante dans Power Stone. Et c'est pas tout. Les duettistes peuvent grimper aux lampadaires, aux pylônes, s'accrocher aux barres en hauteur pour décocher des attaques fulgurantes. Rarement le décor et ses composants auront été autant mis à profit pour un tel jeu. De plus, en pleine action, surveillez bien les armes - épées, lance-flamme, pistolet, marteaux géants - qui apparaissent subitement, et qui font très mal. Guettez aussi les pierres magiques, elles sont déterminantes.

Déterminantes pour la montée en puissance de votre personnage au fur et à mesure de la lutte, car celui-ci peut se métamorphoser s'il parvient à les ramasser. Si tel est le cas, il devient une sorte de robot (genre X-Or) capable de faire des prises hallucinantes et d'enchaîner des dizaines de coups en quelques secondes ! Cet état de "Power Fusion" (comme ils disent), ne dure pas bien longtemps, mais suffit largement pour réduire son adversaire à néant. Il s'agit là des coups les plus puissants. Au corps à corps, c'est impressionnant aussi. Il est bien entendu possible de donner des coups de pied, coups de poings, faire des prises de catch, saisir les personnages au vol et les projeter violemment sur le sol ou contre les murs, enchaîner les assauts etc. c'est rudement pêchu !

Power Stone est un jeu qui en met plein la vue, plein les oreilles. Chaque attaque, quelle qu'elle soit, s'accompagne visuellement d'un effet saisissant : effets de brouillard, de feu, de vitesse, d'explosion, d'éclatement, tout cela est réalisé dans une fluidité sans faille, qui ne montre pas l'ombre d'un ralentissement... Alors, quels sont donc les défauts du jeu, puisqu'il y en a toujours !? La vue est sans doute le problème le plus dérangeant. Etant donné le degré de détail des graphismes et la densité de ceux-ci, elle aurait dû être plus proche des personnages. Comme le combat part dans tous les sens, on a parfois bien du mal à se placer dans le niveau et à juger de sa position par rapport à l'adversaire, c'est un première contrainte. Ensuite les programmeurs, à peut-être trop vouloir mitrailler les mirettes des joueurs, ont rendu Power Stone assez confus par moments. Dès que l'action s'enflamme, on a tendance à vouloir faire n'importe quoi pour s'en sortir. Et le pire c'est que ça marche la plupart du temps. On ne peut pas vraiment élaborer de tactique, le combat n'est pas pensé. Un zeste de subtilité en plus eut été bienvenu !